Un peu contre toute attente, le républicain Donald Trump a remporté mercredi une victoire sans ambiguïté face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris lors de l’élection présidentielle américaine, lui donnant un mandat clair et les coudées franches.
Voici cinq choses à retenir de l’élection de mardi, qui renverra l’ancien président à la Maison-Blanche le 20 janvier 2025.
Haut la main
Cela s’annonçait ultra-serré. Au final, même si le décompte se poursuit dans plusieurs États américains, Donald Trump a non seulement réussi son retour fracassant à la Maison-Blanche, mais il l’a fait haut la main. C’est peut-être la vraie surprise du scrutin de mardi, pour lequel les sondages et experts s’attendaient à un coude-à-coude, certains prédisant même que les résultats ne seraient pas connus avant plusieurs jours.
Que nenni. La chaîne de télévision Fox News, proche de Donald Trump, a été la première à le donner vainqueur vers 02 h 00 locales, avant que les autres médias n’embrayent quelques heures plus tard.
Le magnat de 78 ans fait le plein des États qui lui était acquis, et remporte la plupart des États dits « décisifs » pour atteindre les fameux 270 grands électeurs nécessaires pour être élu président, dont la Géorgie, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Trois d’entre eux avaient voté pour le démocrate Joe Biden en 2020.
Et, cerise sur le gâteau, il est en passe de gagner le vote populaire sur le plan national, pour la première fois pour un républicain depuis George W. Bush il y a vingt ans. « En 2016, le républicain avait récolté trois millions de voix de moins que son adversaire Hillary Clinton », écrit Le Figaro. Cette fois, à l’heure où plus de 90 % des bulletins sont dépouillés, Donald Trump enregistre 71 millions de voix contre 66 millions pour Kamala Harris.
Carton plein
Outre la Maison-Blanche, les républicains reprennent aux démocrates la majorité au Sénat et pourraient conserver le contrôle de la Chambre des représentants.
« Le contrôle de la Chambre des représentants est désormais l’enjeu majeur et aura un impact considérable sur l’orientation des quatre prochaines années », souligne Julian Zelizer, professeur d’histoire à l’université Princeton.
Avec une majorité conservatrice à la Cour suprême, qu’il avait lui-même façonnée en nommant trois juges conservateurs lors de son premier mandat de 2017 à 2021, c’est le carton plein pour Donald Trump.
Il n’est ainsi pas loin d’avoir les pleins pouvoirs, faisant craindre comme l’écrit le quotidien New York Times qu’il ne se transforme en « homme fort ». « Il faut voir dans quelle mesure le Parti républicain reste uni maintenant qu’il est à nouveau au pouvoir. Lors de la première administration Trump, ils n’ont pas réussi à adopter les versions les plus extrêmes de leurs idées politiques », tempère Wendy Schiller, de l’université Brown.
Une base élargie : le vote des électeurs noirs et latinos progresse
Il a mobilisé sa base comme jamais. Mais surtout, il l’a élargie. Un réalignement parmi les électeurs latinos mais aussi chez les électeurs noirs, généralement perçus comme votant démocrate, dans des États clés ont contribué à la victoire de Donald Trump. « La coalition républicaine est forte et elle s’est élargie », relève Julian Zelizer.
Selon des sondages sortis des urnes cités par la chaîne NBC, il rafle 12 % du vote noir et 45 % du vote latino, contre respectivement 8 % et 32 % en 2020. Ceci est encore plus marquant en ce qui concerne le rapport homme et femmes, une majorité d’hommes latinos et 20 % d’hommes noirs ayant voté pour Trump cette fois-ci.
De façon symbolique, il devient même le premier républicain à remporter le comté de Miami-Dade, en Floride, depuis 1988 et le premier à gagner une circonscription fortement latino, située à la frontière mexicaine du Texas, depuis le XIXè siècle.
« Ce désastre démocrate est en grande partie imputable à Joe Biden. Il n’aurait jamais dû tenter de se représenter à l’âge de 80 ans, laissant finalement Harris gérer une courte campagne de substitution qui s’est avérée inadéquate », résume Larry Sabato, politologue à l’université de Virginie.
La vice-présidente de 60 ans, qui aurait été la première femme à occuper la Maison-Blanche, n’a pas réussi à rassembler la coalition qui avait porté Barack Obama au pouvoir, puis Joe Biden. Elle a été propulsée candidate dans la précipitation en juillet après le retrait du président américain.
Kamala Harris a peint son rival en dictateur « fasciste » en puissance et un danger pour les droits des femmes. Elle n’a pas non plus convaincu sur l’économie. Mercredi matin, elle ne s’était toujours pas exprimée.
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