La Hongrie a annoncé vendredi n’avoir aucunement l’intention de payer l’amende record de 200 millions d’euros infligée par la justice européenne en juin, pour son non-respect des traités en matière de droit d’asile.
« On n’a pas prévu de payer cette amende, parce qu’elle est totalement injuste », a déclaré le vice-ministre hongrois de l’Intérieur Bence Retvari aux journalistes à Budapest. « Elle est juste faite pour exercer sur nous une pression politique en raison de notre approche de la migration clandestine », a-t-il ajouté.
Concrètement, Budapest a été sanctionné pour ne pas s’être conformé à une décision précédente de la Cour de justice de l’Union européenne en décembre 2020, mais aussi pour persister à ne pas appliquer « les règles du droit de l’Union en matière de protection internationale et au retour des ressortissants en séjour irrégulier ».
Une politique de contrôle migratoire
Ne manquant jamais une occasion de dénoncer un remplacement ethnique selon lui en cours dans les pays d’Europe occidentale, le Premier ministre hongrois Viktor Orban incarne la figure de proue des opposants à l’arrivée de migrants extra-européens.
« Le pays a rendu son système d’asile quasiment inaccessible » en érigeant « une vaste clôture à sa frontière pour empêcher les entrées dans le pays », rapporte Infomigrants. Depuis la crise de 2015, il a barricadé son pays en érigeant des clôtures à ses frontières.
Cette difficulté de traverser la frontière a mené « les réseaux de passeurs dans les Balkans » à devenir virulents. Daniel Bagameri, chef de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Hongrie parle de « montée en puissance d’un réseau lucratif de passeurs à mesure que la traversée de la frontière devient plus coûteuse et plus dangereuse. »
Les groupes de défense des droits de l’Homme tiennent la Hongrie responsable de la montée en puissance des réseaux de passeurs menant à une immigration clandestine, étant la seule voie possible pour entrer sur le territoire. « Il n’y a pas de corridor humanitaire, pas de moyen toléré ou légal pour quitter la Serbie et entrer dans l’UE », se désole Milica Svabic de l’ONG serbe KlikAktiv.
La Hongrie et l’Autriche tentent d’impliquer la Serbie en tant que partenaire pour « assumer le fardeau de la migration irrégulière et de la gestion de la migration », observe Rados Durovic, directeur exécutif du Centre de protection de l’asile (APC).
200 millions d’euros pour non-respect des traités
Épilogue d’un feuilleton de près d’une décennie sur le sujet, une condamnation historique de la Cour de justice de l’UE a été infligée à la Hongrie en juin, à hauteur de 200 millions d’euros, pour son non-respect des traités.
La Commission européenne avait déjà annoncé que si Budapest refusait de payer, elle pourrait récupérer les sommes dues en les déduisant des fonds européens qu’elle n’a pas encore versés. Elle gèle toujours 19 milliards d’euros en raison d’autres procédures.
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