Le nombre de postes non pourvus dans l’industrie en France a triplé en 5 ans pour atteindre 60.000, et la situation risque malheureusement d’empirer rapidement.
Selon le bilan d’une étude très sérieuse de la Fabrique de l’Industrie, la filière va devoir recruter 100.000 personnes par an dans la décennie qui vient. Et, pour le moment, elles sont bien difficiles à trouver.
Car si chaque année 120.000 jeunes sortent de l’école avec une qualification industrielle, seule la moitié rejoint le secteur. La faute à la faible adéquation de certaines formations avec les besoins actuels, la mauvaise image du travail en usine, réputé ingrat et mal payé, et l’idée que le secteur reste en danger.
Cette crainte est tenace dans un pays où l’emploi industriel a chuté de 50% en un demi-siècle. Si rien n’est entrepris, c’est toute la stratégie de réindustrialisation du pays qui est en péril. Pour attirer les usines du futur, il ne suffit pas de simplifier les procédures administratives ou d’améliorer la compétitivité, il faut aussi donner l’envie à des femmes et des hommes d’y travailler.
La fatalité de l’immigration ?
La solution passe-t-elle par le recours à une main-d’œuvre immigré comme l’a préconisé vendredi dernier le ministre de l’Industrie Roland Lescure ? Le sujet est très sensible politiquement et il fera l’objet d’échanges âpres lors du prochain débat sur le projet de loi immigration.
Cette piste est régulièrement remise sur la table, mais bien que nos voisins allemands, danois et néerlandais s’y engagent résolument, la situation explosive sur la petite île de Lampedusa suite à l’arrivée massive de migrants va probablement freiner cette idée.
Cette inquiétude face aux difficultés de recrutement est largement partagée: 63 % des dirigeants d’entreprise française craignent un manque de main-d’œuvre dans les années à venir, selon une étude publiée par Indeed et Glassdor, premiers moteurs de recherche d’emploi de la planète. 35 % considèrent même que c’est le principal défi que vont devoir relever les entreprises dans un futur proche. Du jamais vu.
Pour arriver à recruter, plusieurs entreprises repensent leurs recherches, peaufinent leurs offres et, surtout, si elles en sont capables, augmentent la rémunération proposée…
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