ANIMAUX

En Arctique, des drones révèlent le comportement joueur des narvals

mars 4, 2025 10:37, Last Updated: mars 4, 2025 10:37
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En Arctique, des observations de « licornes des mers », menées à l’aide d’un drone, semblent confirmer les multiples utilités de leur défense.

À quoi sert la défense du narval (Monodon monoceros) ? Difficile pour les scientifiques de répondre à cette question, tant l’observation du mammifère marin dans son milieu naturel est rare.

L’animal, qui vit dans les eaux glaciales de l’Arctique, est connu pour sa longue défense torsadée, une dent qui peut atteindre jusqu’à trois mètres de long chez les mâles. Doté de millions de terminaisons nerveuses, le rostre ferait office de capteur sensoriel, malgré son apparente dureté.

Afin d’en apprendre davantage sur cette défense, des chercheurs canadiens et américains ont utilisé un drone survolant l’Extrême-Arctique canadien. De cette manière, des narvals ont pu être observés en pleine nature, sans être gênés par les scientifiques.

Les résultats de ces observations ont été publiés le 28 février 2025 dans la revue Frontiers in Marine Science et relayés par l’Université Atlantique de Floride.

Des animaux joueurs

Cette étude, qui a documenté 17 comportements distincts de la part de ces animaux, suggère que ces derniers se servent de leur défense non seulement pour des rituels sociaux, mais aussi pour suivre leur proie, l’examiner, la manipuler, l’étourdir, ou tout simplement la capturer.

« Certaines des interactions que nous avons observées semblaient être de nature compétitive, une baleine bloquant ou essayant de bloquer l’accès d’une autre baleine au même poisson cible », a expliqué l’auteur principal, le Dr Greg O’Corry-Crowe.

Deux « licornes des mers » ont ainsi été observées alors qu’elles poursuivaient un poisson, le laissant parfois à 30 cm du bout de leur défense. Elles s’adaptaient au rythme du poisson, ajustant « leur vitesse pour le garder juste en avant de la pointe de leur défense », souligne l’étude. Afin de conserver cette disposition, ces dernières ont même dû parfois ralentir.

Pendant 17 secondes, la défense de l’un de narvals s’est même retrouvée à côté de lui et le poussait latéralement, avec peu de puissance. Au final, les chercheurs ont pu constater que l’omble chevalier a pu s’enfuir sans dommage, sans que ses poursuivants ne tentent de le stopper.

Pour certains chercheurs, cette séquence pourrait constituer « la première preuve documentée de jeu, en particulier de jeu d’exploration d’objets, chez les narvals ». « Nous savons maintenant que les défenses des narvals ont d’autres usages, certains totalement inattendus, comme la recherche de nourriture, l’exploration et même le jeu », s’est réjoui le Dr Greg O’Corry-Crowe.

À noter que l’espèce a également été observée en train de tenter de voler de la nourriture aux goélands, ce qui n’avait pas non plus été constaté jusqu’à présent.

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