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En Syrie, l’EI résiste dans son dernier réduit, 16 civils tués dans des raids

février 12, 2019 6:55, Last Updated: février 12, 2019 7:00
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Des forces arabo-kurdes en Syrie font face à une résistance acharnée du groupe jihadiste Etat islamique (EI) acculé dans son ultime poche dans l’est du pays, où 16 civils ont péri lundi dans des raids de la coalition internationale selon une ONG.

Cette coalition internationale dirigée par les Etats-Unis soutient au sol et dans les airs les Forces démocratiques syriennes (FDS) qui ont lancé samedi un assaut « final » pour chasser les jihadistes de leur réduit dans la province orientale de Deir Ezzor, frontalière de l’Irak. « Les violents combats se poursuivent pour obliger l’EI à se rendre », a souligné le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

« Les FDS progressent lentement dans la poche de l’EI », avec l’appui des raids aériens et des tirs d’artillerie de la coalition, selon l’ONG. Les snipers, les mines enfouies et les tunnels creusés par les jihadistes ralentissent toutefois les opérations, a souligné l’ONG. Les quelque 500 à 600 jihadistes sont retranchés dans le réduit et retiennent « des dizaines d’otages des FDS », selon des sources des FDS.

Au moins 16 civils, dont huit femmes et sept enfants, ont été tués dans des raids de la coalition sur les abords du village de Baghouz, alors qu’ils tentaient de fuir en direction de la frontière avec l’Irak, a indiqué l’OSDH, en précisant qu’il s’agissait « principalement de proches de jihadistes« .

Les FDS ont perdu eux 12 combattants lundi, selon la même source. Une équipe de l’AFP présente sur le front a vu plus tôt un champignon de fumée noire s’élever au dessus du théâtre des opérations, près du village de Baghouz. Un missile a été tiré sur le carré jihadiste, tandis qu’un avion de la coalition internationale a survolé le secteur.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014, les jihadistes de l’EI, affaiblis par de multiples offensives, ont perdu l’immense majorité des vastes régions qui formaient leur « califat » en Syrie et en Irak voisin. Ces deux derniers mois, des dizaines de milliers de personnes, principalement des familles de jihadistes, ont fui les combats dans le réduit à Deir Ezzor, vers des secteurs aux mains des FDS.

Celles-ci procèdent à des fouilles et interrogatoires poussés pour identifier les potentiels jihadistes qui tentent de se mêler aux civils en fuite. L’AFP a pu parler lundi à deux Françaises de l’EI, patientant à une position des FDS près de Baghouz après leur sortie du réduit obtenue en payant des passeurs.

« Il y a beaucoup de mouhajirine (étrangers qui ont rallié l’EI, ), parmi lesquels des Français ou d’autres qui essaient de sortir, mais les jihadistes les en empêchent, ils servent de boucliers humains », confie une jeune femme, la vingtaine, qui se présente sous le nom de Christelle et comme originaire de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. « Ils font partir tous les Irakiens, tous les Syriens, mais nous, ils nous bloquent », ajoute-t-elle.

Alors que l’EI est sur le point d’être défait, le sort de son chef, Abou Bakr al-Baghdadi, demeure inconnu. Donné plusieurs fois pour mort, un message audio qui lui a été attribué a été diffusé en août dernier. L’assaut final contre l’EI représente aujourd’hui le principal front de la guerre en Syrie qui a fait plus de 360.000 morts depuis 2011.

Le régime de Bachar al-Assad, soutenu par la Russie, contrôle désormais près des deux tiers du pays, après avoir enchaîné les victoires face aux rebelles et jihadistes. Et les combats sur d’autres fronts ont fortement baissé en intensité. La semaine dernière, le président américain Donald Trump a pronostiqué la « libération » imminente de « 100% » des territoires autrefois contrôlés par l’EI, ajoutant qu’une « annonce formelle » en ce sens pourrait intervenir très rapidement.

Une défaite de l’EI ouvrirait la voie au désengagement, annoncé en décembre par M. Trump, des quelque 2.000 militaires américains déployés en Syrie pour aider les FDS à lutter contre les jihadistes. Mais, en l’absence d’un engagement antiterroriste soutenu, l’EI pourrait entre six à 12 mois entamer une « résurgence » et « reconquérir des territoires restreints », a averti l’armée américaine dans un rapport.

Hormis son réduit à Deir Ezzor, l’EI n’a plus que des combattants dispersés dans le désert s’étendant du centre syrien à la frontière. Malgré les revers, le groupe ultraradical, responsable de multiples exactions, parvient toujours à mener des attentats meurtriers. Il a également revendiqué des attentats à l’étranger, notamment en Occident. Selon des analystes, l’EI a entamé sa mue en organisation clandestine en se cachant dans le désert ou en développant des « cellules dormantes » dans les territoires perdus.

D.C avec AFP

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