BIEN-êTRE

Un esprit calme peut ralentir le vieillissement et aider à prévenir le cancer

décembre 14, 2022 23:05, Last Updated: avril 28, 2023 20:40
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Et s’il s’avérait que pour ralentir le processus de vieillissement et réduire le risque de cancer et d’autres maladies, il suffisait de ralentir l’esprit ?

Des études ont montré que la méditation et la pleine conscience peuvent contribuer à améliorer la longévité et à réduire le risque de développer un cancer et d’autres maladies chroniques en augmentant la longueur des télomères. Bien que ces études soient mitigées, leurs résultats présentent une certaine cohérence.

La longueur des télomères peut indiquer l’âge biologique et le risque de maladie

Les télomères sont les embouts protecteurs situés à l’extrémité des chromosomes. Ce sont des complexes d’ADN et de protéines nécessaires à la réplication de l’ADN et à la stabilité des chromosomes.

Les télomères protègent les chromosomes de s’effilocher et de se coller (ce qui détruirait ou mélangerait l’information génétique). Ils protègent également du vieillissement cellulaire. Ils ressemblent aux extrémités en plastique des lacets de chaussures, c’est ainsi qu’ils empêchent les chromosomes de s’effilocher.

Notre âge est définitivement le critère qui induira des maladies et la mort, cependant, il existe de grandes différences entre les personnes en ce qui concerne la manière dont elles tomberont malades et mourront. Les chercheurs ont étudié et recherché des marqueurs potentiels de l’âge biologique ainsi que des facteurs susceptibles de les influencer, l’un d’eux étant la longueur des télomères.

La longueur des télomères raccourcit avec l’âge et peut être un indicateur précoce de plusieurs maladies chroniques, notamment l’hypertension, l’athérosclérose, le diabète de type 2, le cancer, les maladies cardiovasculaires (indépendamment de l’âge), le déclin cognitif et la démence.

Lorsque les télomères sont plus courts, cela peut indiquer un âge biologique plus avancé et donc une plus grande exposition aux maladies.

Le stress chronique et la dépression peuvent accélérer le raccourcissement des télomères

Divers facteurs, dont un mauvais sommeil, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool et un mode de vie sédentaire, peuvent accélérer le raccourcissement des télomères.

Cependant, l’état d’esprit peut également jouer un rôle. Des études ont montré que l’exposition au stress chronique et la dépression entrent en ligne de compte dans le taux de raccourcissement des télomères.

Une étude a montré que les femmes présentant les niveaux les plus élevés de stress perçu ont des télomères plus courts en moyenne, ce qui équivaut à « au moins dix ans de vieillissement supplémentaire par rapport aux femmes peu stressées ». Cette information pourrait fournir des indices sur le rôle que joue le stress dans l’apparition précoce de certaines maladies liées à l’âge.

Une autre étude a examiné si les jeunes femmes en bonne santé soumises à un stress chronique avaient des télomères plus courts que celles non soumises à un stress. Le stress régulier peut être associé à des télomères plus courts. Les scientifiques ont également constaté que selon les soignants, les personnes atteintes de démences avaient des télomères plus ou moins longs.

D’autres études ont mis en évidence un raccourcissement des télomères chez les personnes souffrant de dépression majeure et chez celles dont le statut socio‑économique est faible.

« Le stress chronique use les télomères et créer une inflammation, ce qui nous expose à des maladies liées à l’âge », explique Elissa Epel, professeur et vice‑présidente du département de psychiatrie et des sciences du comportement de l’université de Californie. Elle est également co‑auteure d’un certain nombre d’études sur la méditation, le stress et la biologie des télomères.

La méditation peut allonger les télomères

Des recherches ont montré que des habitudes de vie saines peuvent contribuer à promouvoir la télomérase (une enzyme cellulaire qui protège la longueur des télomères), une fonction cellulaire saine, l’entretien des télomères et leur allongement.

En particulier, des habitudes de vie telles qu’un régime méditerranéen et l’exercice physique peuvent réduire le stress physiologique – hormones de stress, inflammation et stress oxydatif, « elles sont importantes pour la prévention des maladies et le ralentissement du vieillissement biologique », déclare le Pr Epel.

Des études ont également suggéré que la méditation est susceptible d’avoir un effet positif sur la longueur des télomères. Pour l’instant, les scientifiques ne savent pas exactement comment la méditation est liée à l’allongement des télomères.

L’étude Méditation zen, longueur des télomères et rôle de la prévention expérientielle et de la compassion compare la longueur des télomères d’un groupe de méditants chevronnés du zen à celle d’un groupe de même taille de participants n’ayant jamais médité. Le groupe témoin de non‑méditants était composé d’amis et de parents des méditants.

Les non‑méditants partageaient des habitudes de vie similaires à celles des méditants et ils étaient semblables en termes de sexe, d’âge et de groupe ethnique. Tous les participants à l’étude étaient âgés entre 18 et 65 ans.

L’ADN génomique des deux groupes a été prélevé pour mesurer les télomères. Les scientifiques ont découvert que le groupe de méditants avait une longueur de télomères plus longue et un pourcentage plus faible de télomères courts que ceux du groupe témoin de non‑méditants. Le groupe des méditants avait une longueur moyenne de télomères de 10,82 kb , contre 9,94 kb pour les non‑méditants. De plus, la prévalence des télomères courts était significativement plus faible dans le groupe des méditants que dans celui des non‑méditants.

Dix‑huit autres études récentes ont examiné la biologie des télomères en relation avec la méditation. Une deuxième étude transversale a également révélé des télomères plus longs chez les méditants expérimentés par rapport à ceux qui ne méditent pas.

Les autres études ont cherché à savoir si la méditation avait un effet sur l’activité de la télomérase ou sur la longueur des télomères. Neuf des onze études sur l’activité de la télomérase ont montré que la méditation augmentait effectivement l’activité de la télomérase. Cependant, seules deux des neuf études mesurant la longueur des télomères impliquant des « interventions d’une intensité ou d’une durée relativement élevée » ont montré une augmentation de la longueur des télomères chez les participants. Aucune des autres études n’a montré une véritable augmentation de la longueur des télomères.

« Les nombreuses études sur la méditation et d’autres pratiques corps‑esprit suggèrent qu’elles peuvent réduire l’inflammation, ou l’expression des gènes liés à l’inflammation », explique le Pr Epel. « Certaines études indiquent que ces pratiques ont un impact sur l’expression génétique des gènes qui régulent les mitochondries, les télomères ou la télomérase. De cette façon, elles pourraient ralentir le vieillissement de nos cellules, si elles sont pratiquées dans la durée. »

Méditer pour vieillir moins vite

Que signifient ces études pour le commun des mortels ? Quelle est la première mesure que nous pouvons prendre pour vivre en meilleure santé et accroître notre longévité ? Quel type de méditation devrions‑nous pratiquer et pendant combien de temps ?

« Être dans la pleine conscience est une première étape vers de nombreux autres moyens de réduire le stress. Cela nous aide à remarquer nos émotions, et à mieux les réguler (les nommer pour les apprivoiser). Nous remarquons la sensation de stress dans notre corps. Lorsque nous sommes dans des environnements agréables, nous pouvons ouvrir nos sens et laisser notre corps se détendre. Notre esprit suit le mouvement. »

« Ce sont les pratiques corps‑esprit qui aident à réduire l’inflammation ». La méditation adaptée dépend de ce qu’une personne recherche et de ce qu’elle apprécie.

« Les gens ont des opinions différentes, mais ce qui les rassemble, ce sont les points communs bénéfiques pour la santé. Les pratiques corps‑esprit ralentissent la respiration. Elles aident à rétablir l’attention. Elles augmentent l’activité du système nerveux parasympathique. »

Le Pr Epel ajoute que la plupart des études suggèrent une pratique quotidienne de la méditation d’au moins 20 minutes, mais affirment que toute quantité de méditation quotidienne est bénéfique.

« En fait, le conseil actuel est de faire comme vous voulez – même si ce n’est que 5 minutes par jour. Le meilleur moment et la meilleure durée pour vous, c’est ce que vous voulez faire, régulièrement. On peut changer l’état de stress en quelques minutes seulement, mais oui, plus longtemps, c’est mieux. »

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