Selon un sondage Odexa pour Humanis publié à la mi-mars, le dialogue social en France serait plutôt en progression. Depuis dix ans, le nombre de jours de grève aurait été divisé par deux et concernerait essentiellement les entreprises de plus de 500 salariés. Les salariés et les chefs d’entreprise se retrouvent ainsi majoritairement satisfaits du dialogue social, même si des freins existent toujours du côté de certains syndicats privilégiant la conflictualité à la performance économique de l’entreprise et aux intérêts des salariés.
Le dialogue social plutôt bien perçu en France
Selon le sondage Odexa, mis à part les grèves et les conflits des grandes entreprises françaises souvent surmédiatisés, le dialogue social est bon pour 93% des chefs d’entreprise et 63% des salariés. Les salariés sont plutôt positifs sur son impact : 58% d’entre eux estiment qu’il permet de résoudre leurs problèmes et d’améliorer leur vie au travail ; mais 53% estiment qu’il va tout de même en se dégradant.
Pour 63% des salariés, le dialogue social est bon en France.
– Sondage Odexa pour Humanis
Aujourd’hui, un peu plus d’une entreprise sur 100 connaît au moins une grève dans l’année, une proportion qui tombe à deux entreprises sur 1 000 pour les entreprises de 10 à 49 salariés. Par contre, dans les établissements de plus de 500 salariés, ce pourcentage s’élève à 29%.
D’après cette étude récente, la vitalité du dialogue social serait une conséquence de la diminution de la conflictualité dans l’entreprise et aurait un lien positif avec son développement économique. Le dialogue social contribuerait dans l’ensemble à améliorer les conditions de travail, à favoriser l’accès à la formation professionnelle et à participer à la réduction des écarts de salaires.
Les syndicats pas forcément synonymes de dialogue social
Plus étonnant, le rapport indique un impact mesuré entre la présence syndicale en entreprise et sa « performance économique », c’est-à-dire sa capacité à créer de l’emploi. Les Instances Représentatives du Personnel (IRP), qui sont utiles pour éviter toute dérive productiviste des grandes entreprises, se retrouvent parfois à l’inverse, à bloquer toute amélioration.
Une tendance qui s’observe chez les Français qui ont de moins en moins confiance dans les syndicats, selon un sondage réalisé par OpinionWay en avril 2015. 68% d’entre eux estiment que les syndicats ne sont pas représentatifs des salariés et 54% qu’ils ne sont pas utiles. L’image des syndicats reste cependant globalement positive auprès de deux grandes catégories de la population : les fonctionnaires et les cadres. Ces derniers les considèrent utiles à 52%, les premiers à 57%.
Bien sûr, pas de généralisation trop hâtive, car il faut encore distinguer les syndicats entre eux et les entreprises entre elles. Certains syndicats se portent en effet plutôt du côté réformiste, favorable au dialogue social, tandis que d’autres sont plutôt du côté conflictuel et réfractaire à celui-ci.
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