L’Inde et l’Union européenne (UE) ont donné vendredi un coup d’accélérateur à leur relation en se promettant de conclure l’accord de libre-échange négocié depuis des années d’ici à la fin 2025 et en explorant un partenariat en matière de sécurité.
Cette volonté intervient alors que le président américain Donald Trump a tendu les relations transatlantiques, notamment en discutant directement avec la Russie de la guerre en Ukraine, et agite la menace d’une hausse généralisée des droits de douane américains.
À l’issue d’un entretien avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le Premier ministre indien a confirmé la volonté des deux parties d’aboutir, enfin, à la signature d’un accord de libre-échange commercial. « Nous avons demandé à nos équipes de travailler à la conclusion d’un accord de libre-échange commercial bénéfique aux deux parties d’ici à la fin de cette année », a déclaré M. Modi.
Le plus grand partenaire commercial de l’Inde
L’UE est le plus grand partenaire commercial de l’Inde, avec 124 milliards d’euros d’échanges de marchandises en 2023, soit plus de 12% du total du commerce indien, selon Bruxelles.
Ce marché en expansion offre des opportunités clés pour l’Europe mais reste protégé par des droits de douane élevés. Il ne représente que 2,2% du commerce de marchandises de l’UE.
Bruxelles plaide notamment pour l’ouverture du marché indien à ses voitures et son alcool.
De son côté, New Delhi, qui peine à créer assez d’emplois pour sa population, souhaite vendre plus facilement ses produits textiles ou ses médicaments sur le sol européen et requiert plus de visas pour ses ressortissants.
Relancées en 2022, les négociations en vue d’un accord commercial n’ont pour l’heure pas abouti.
Des priorités communes
« Je sais que ce ne sera pas facile. Mais je sais aussi que le moment et la détermination comptent et que ce partenariat arrive au bon moment pour les deux parties », a plaidé la dirigeante européenne. « La version moderne de la compétition entre grandes puissances est l’occasion pour l’Europe et l’Inde de réimaginer leur partenariat », a-t-elle jugé.
Outre les relations commerciales, les deux responsables ont identifié la technologie numérique, notamment l’intelligence artificielle (IA), les télécommunications et l’espace comme une autre de leurs priorités communes.
« Nous allons travailler sur l’IA, la 6G (…) nous allons lancer un dialogue sur l’espace et faire de la recherche commune sur les batteries électriques », a énuméré le chef du gouvernement indien.
Mme von der Leyen a enfin insisté sur le nécessaire renforcement de la coopération du Vieux-Continent et du pays le plus peuplé de la planète en matière de défense et de sécurité.
« Pour l’Europe, l’Inde est un pilier de certitude dans un monde de plus en plus incertain », a plaidé la présidente de la Commission, « nous travaillons à un partenariat (…) avec l’Inde, du type de ceux signés avec le Japon et la Corée du Sud ».
Coopération et sécurité
Entre autres secteurs de coopération, elle a cité les menaces « terroristes » et « maritimes », les « cyberattaques » ou « les attaques qui visent nos infrastructures essentielles ». L’Inde et l’Europe « partagent les mêmes vues en matière de paix, de sécurité, de stabilité et de prospérité » dans la région Asie-Pacifique, a souligné de son côté M. Modi.
En matière d’industrie militaire, Mme von der Leyen a cité les secteurs où Inde et Europe partagent « la technologie et le savoir-faire, comme la cybersécurité, l’espace ou les drones ». Même si elle a ouvert récemment son arsenal à des armes fabriquées à l’Ouest, l’Inde reste une alliée historique de la Russie, qui lui fournit toujours l’essentiel de ses équipements.
L’Inde a ainsi largement résisté aux pressions de l’Europe pour s’éloigner de Moscou après l’invasion de l’Ukraine. Les deux partenaires devaient évoquer ce dossier mais ni Narendra Modi ni Ursula von der Leyen n’en ont fait mention lors de leur déclaration.
Signe de l’importance qu’elle accordait à son séjour en Inde, la dirigeante européenne était accompagnée de la quasi-totalité de ses 26 commissaires.
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