En réponse à la visite de la cheffe des députés des américains Nancy Pelosi à Taipei, la Chine a lancé le 4 août des missiles qui ont survolé Taïwan au premier jour d’exercices militaires autour de Taïwan. Le Japon demande « l’arrêt imédiat » de ses manoeuvres militaires.
« Les actions de la Chine ont cette fois un impact grave sur la paix et la stabilité de la région. Je demande ‘l’arrêt immédiat de ces manœuvres militaires' », a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi à des journalistes à Phnom Penh, où il participait à une réunion de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean).
Malgré les fermes avertissements de Pékin, qui considère Taïwan comme une de ses provinces, Nancy Pelosi, une des plus hautes responsables américaines, avait séjourné mardi et mercredi sur l’île, avant d’entamer jeudi une visite au Japon, dernière étape de sa tournée asiatique.
L’initiative de Mme Pelosi est considérée par la Chine comme une provocation, un soutien aux partisans de l’indépendance de Taïwan et un reniement de la promesse des États-Unis de ne pas avoir de relations officielles avec l’île.
Dans un tweet, Nancy Pelosi assure que les États-Unis n’abandonneront pas l’île : « J’ai conduit une délégation du Congrès à Taïwan pour montrer clairement que l’Amérique est aux côtés du peuple de Taïwan et de tous ceux qui sont attachés à la démocratie et aux droits de l’homme ».
Réponse musclée de la Chine
En réponse, l’armée chinoise a lancé une série de missiles qui ont survolé Taïwan avant de tomber pour la première fois dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon sous couvert d’exercices militaires dans six zones maritimes autour de Taïwan, au niveau de routes commerciales très fréquentées et parfois à seulement 20 kilomètres des côtes taïwanaises.
Quatre des cinq missiles balistiques chinois qui sont tombés dans la ZEE du Japon « auraient survolé l’île de Taïwan », a annoncé jeudi le ministère japonais de la Défense.
Qualifiant l’incident de « problème grave qui affecte notre sécurité nationale et celle de nos citoyens », le ministre de la Défense nippon, Nobuo Kishi, a précisé que « le Japon avait déposé une protestation auprès de la Chine par la voie diplomatique ».
Des « actions irrationnelles qui minent la paix régionale »
Vingt-deux avions de combat chinois sont brièvement entrés jeudi dans la zone de défense aérienne taïwanaise, a annoncé le ministre de la défense taïwanais lors d’un briefing consacré aux manœuvres militaires chinoises. Les systèmes de défense anti-aériens ont traqué activement les avions chinois, a-t-il ajouté sur son site internet.
Les manœuvres, qui ont débuté jeudi à midi (04H00 GMT), incluaient « des tirs de missiles conventionnels » vers les eaux au large de la côte est de Taïwan, avait indiqué Shi Yi, un porte-parole des forces militaires chinoises.
« Tous les missiles ont atteint leur cible avec précision, testant les capacités de frappe de précision et de déni d’accès » à la zone, a-t-il souligné dans un communiqué.
Condamnant des « actions irrationnelles qui minent la paix régionale », le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que l’armée chinoise avait tiré « 11 missiles » balistiques de type Dongfeng « entre 13H56 et 16H00 dans les eaux au nord, au sud et à l’est de Taïwan ».
Selon le journal chinois Global Times, qui cite des analystes militaires, ces manœuvres sont d’une ampleur « sans précédent ».
« Si les forces taïwanaises viennent volontairement au contact de (l’armée chinoise) et viennent à tirer accidentellement un coup de feu, (l’armée chinoise) répliquera avec vigueur et ce sera à la partie taïwanaise d’en assumer toutes les conséquences », a indiqué une source militaire anonyme au sein de l’armée chinoise.
Pour Pékin, ces manœuvres sont « une mesure nécessaire et légitime » après la visite de Nancy Pelosi.
***
Chers lecteurs,
Abonnez-vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.