La Norvège, deuxième fournisseur de gaz à l’Union européenne derrière la Russie, produit déjà à plein régime et ne peut augmenter ses livraisons, a répété son Premier ministre Jonas Gahr Støre mardi.
Grâce à ses immenses gisements en mer, le royaume scandinave couvre environ 20% des besoins européens en gaz naturel contre 45% pour la Russie, pays à l’égard duquel l’UE veut aujourd’hui réduire sa dépendance à la lumière de l’offensive militaire en Ukraine.
« La Norvège livre au maximum de ses capacités. Le gouvernement est en contact avec les entreprises chargées de la production et des exportations via les gazoducs, et elles livrent du gaz au maximum de leurs capacités aujourd’hui », a dit M. Støre.
« On ne peut prendre une décision d’augmenter d’un jour à l’autre parce que (la production) est au maximum sur les champs existants », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki en visite à Oslo.
Gazoduc le Baltic Pipe en cours d’achèvement
Les deux hommes ont évoqué les liens énergétiques entre leurs pays alors que l’UE cherche à réduire de deux tiers ses importations de gaz russe.
Un gazoduc, le Baltic Pipe, est actuellement en cours d’achèvement entre la Norvège et la Pologne via le Danemark.
Achevé « vers la fin de l’année, en octobre ou novembre » selon M. Morawiecki, il permettra d’acheminer 10 milliards de m3 de gaz norvégien vers la Pologne chaque année, de quoi couvrir la moitié de sa consommation.
« Le gazoduc peut-il être ouvert plus tôt? Je ne le pense pas », a indiqué le Premier ministre polonais.
Se passer de gaz russe
« Aujourd’hui, nous savons pertinemment que nous devons être indépendants du pétrole et du gaz russes, et c’est pour cela que je presse la Commission européenne et nos autres collègues d’Europe de l’Ouest de concevoir une feuille de route vers l’objectif souhaité », a-t-il précisé.
En 2019, la Pologne avait annoncé ne pas prolonger au-delà de 2022 son contrat avec le géant russe Gazprom qui couvrait alors les deux tiers de sa consommation de gaz.
Selon l’exécutif européen, l’UE pourrait se passer complètement de gaz russe « bien avant 2030 ».
Les Etats-Unis ont quant à eux annoncé mardi une interdiction d’importer des hydrocarbures russes et le Royaume-Uni a décidé l’arrêt de ses importations d’énergie russe d’ici fin 2022.
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