MOYEN-ORIENT

Gaza: offensive terrestre et bombardements sans précédent de l’armée israélienne

octobre 28, 2023 10:40, Last Updated: octobre 28, 2023 10:47
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Des combats au sol font rage samedi dans la bande de Gaza, cible de frappes israéliennes sans précédent trois semaines après le début de la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, et coupée du monde en raison de l’arrêt des télécommunications et d’internet.

L’ONU a dit craindre une « avalanche de souffrances humaines » dans le territoire palestinien assiégé, et l’Assemblée générale de l’organisation internationale a adopté vendredi une résolution réclamant « une trêve humanitaire immédiate ». Un texte non-contraignant salué par le Hamas mais rejeté par Israël, qui continue à pilonner Gaza et à y mener des incursions terrestres.

« Nous faisons face à des incursions israéliennes au sol à Beit Hanoun (nord) et al-Boureij (centre). De violents combats sont en cours », a affirmé la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, vendredi soir dans un communiqué. Un porte-parole de l’armée israélienne a confirmé à l’AFP que les forces israéliennes opéraient « à l’intérieur de la bande de Gaza comme elles l’ont fait » en conduisant une incursion la nuit précédente.

Vendredi soir, le ciel au-dessus de la bande de Gaza était rouge et orange, embrasé par les explosions et les couleurs des incendies déclenchés par les frappes, selon des images en direct de l’AFP. Ces frappes, que l’armée israélienne a annoncé vendredi avoir intensifié « d’une manière très significative », ont atteint une ampleur inédite depuis le début de la guerre, selon la télévision publique israélienne Kan.

Coupure des communications et internet à Gaza

Dans le même temps, les communications et internet ont été coupés à Gaza, selon le gouvernement du Hamas, qui y est au pouvoir depuis 2007. Ce territoire pauvre soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis plus de 16 ans, est placé depuis le 9 octobre en état de « siège total » par Israël, qui y a coupé l’eau, l’électricité et l’approvisionnement en nourriture. Les journalistes de l’AFP sur place ont expliqué qu’ils ne pouvaient communiquer que dans les zones où ils captaient le réseau israélien.

Le Croissant Rouge palestinien et plusieurs agences de l’ONU, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont dit avoir perdu contact avec leurs équipes à Gaza. « Cette coupure de l’information risque de servir de couverture à des atrocités de masse et de contribuer à l’impunité des violations des droits humains », a averti une responsable de l’organisation Human Rights Watch (HRW), Deborah Brown. Dans un communiqué, elle a aussi déploré que la coupure « empêche les habitants de Gaza de communiquer avec leurs proches et d’accéder à des services médicaux vitaux ».

Parmi les personnes n’ayant plus de nouvelles de leurs familles figurent le Premier ministre écossais Humza Yousaf, ou encore le membre du Congrès américain Justin Amash, dont plusieurs proches sont bloqués à Gaza, ont-ils fait savoir sur X (ex-Twitter). Le Hamas s’est dit « prêt » à faire face à une offensive terrestre, et a aussi annoncé avoir tiré « des salves de roquettes » sur Israël vendredi.

Une « trêve humanitaire immédiate » réclamée

À New York, l’Assemblée générale de l’ONU a réclamé à une large majorité une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue ». Une résolution saluée par le Hamas mais rejetée par Israël qui l’a qualifiée d’« infamie ». « Sans un changement fondamental, la population de Gaza va subir une avalanche sans précédent de souffrances humaines », avait auparavant alerté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

« Beaucoup plus » de gens vont « bientôt mourir » en raison du siège imposé par Israël à Gaza depuis le 9 octobre, a affirmé à Jérusalem le patron de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini. « Les services de base s’effondrent, les réserves de médicaments, de nourriture et d’eau s’épuisent, les égouts commencent à déborder dans les rues de Gaza », a-t-il décrit. « L’odeur de la mort est partout, dans chaque quartier, chaque rue et chaque maison », rapporte un médecin de Gaza, Raëd Al-Astal.

Israël, pour sa part, accuse le Hamas d’avoir installé son quartier général dans le sous-sol d’un hôpital et de se servir de la population comme « bouclier humain », des accusations démenties par le mouvement islamiste palestinien. Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël, essentiellement des civils massacrés le 7 octobre par le Hamas, l’attaque la plus meurtrière dans l’histoire d’Israël, selon les autorités. D’après l’armée, 229 otages, israéliens, binationaux ou étrangers, ont été emmenés à Gaza par le Hamas, qui a relâché quatre femmes depuis.

Israël a dit vouloir « anéantir » le Hamas après l’attaque du 7 octobre. Ce jour-là, en plein shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas s’étaient infiltrés sur le sol israélien depuis Gaza, semant la terreur. Un officier supérieur israélien a affirmé vendredi à l’AFP avoir trouvé le cadavre décapité d’un bébé dans l’un des kibboutz attaqués par le Hamas.

« Catastrophe humanitaire »

Une offensive terrestre dans la bande de Gaza surpeuplée inquiète la communauté internationale. « Le résultat serait une catastrophe humanitaire aux proportions colossales pour les années à venir », a jugé le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi.

Depuis le 21 octobre, 84 camions d’aide humanitaire sont arrivés depuis l’Égypte dans la bande de Gaza, selon l’ONU, quand il en faudrait au moins cent par jour. « Ces quelques camions ne sont rien d’autre que des miettes qui ne feront aucune différence » pour la population, a lancé Philippe Lazzarini, le chef de l’UNRWA. Cette organisation a annoncé avoir « réduit ses opérations de manière significative », en raison des bombardements et du manque de carburant. Douze des 35 hôpitaux de la bande de Gaza ont dû fermer.

Depuis le 15 octobre, l’armée israélienne appelle la population du nord du territoire, où les bombardements sont les plus intenses, à évacuer vers le sud. Mais les frappes continuent aussi de toucher la partie méridionale de Gaza, près de la frontière égyptienne fermée.

La communauté internationale redoute un embrasement régional, alors que l’Iran, puissant soutien du Hamas, a lancé plusieurs avertissements aux États-Unis. La tension est très vive aussi en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de cent Palestiniens ont été tués dans des violences depuis le 7 octobre, ainsi qu’à la frontière nord d’Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l’Iran et allié du Hamas.

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