L’ex-préfet de Paris Didier Lallement est visé par une seconde information judiciaire à Paris après la plainte de l’ex-« gilet jaune » Maxime Nicolle dénonçant sa « détention arbitraire » en marge du défilé du 14 juillet 2019, a appris l’AFP jeudi de sources concordantes.
Ces festivités avaient été marquées à Paris par des tensions, près de 200 interpellations ainsi que des sifflets adressés à Emmanuel Macron.
Trois figures du mouvement des « gilets jaunes » entamé en novembre 2018, Eric Drouet, Jérôme Rodrigues et Maxime Nicolle, avaient été interpellés et placés en garde en vue, le premier pour « rébellion », les autres pour « organisation d’une manifestation illicite », avant d’être relâchés quelques heures plus tard.
Une « interpellation ciblée »
Après une première plainte simple sans résultat, Maxime Nicolle a déposé à Paris une plainte avec constitution de partie civile, qui aboutit quasi-automatiquement à la désignation d’un juge d’instruction.
Un magistrat a récemment été désigné pour instruire ce dossier, a récemment appris l’AFP auprès de l’avocat de M. Nicolle, Me Juan Branco. L’information a été confirmée à l’AFP de source proche du dossier.
Le « gilet jaune » raconte s’être rendu ce jour-là sans signe distinctif sur les Champs-Elysées à Paris « pour assister aux festivités du 14 juillet », qui avaient fait l’objet d’un arrêté visant à éviter tout rassemblement de militants de ce mouvement.
Il affirme avoir fait l’objet d’une « interpellation ciblée » avant son placement en garde à vue pour « organisation d’une manifestation sur la voie publique ayant été interdite », une procédure classée dans l’après-midi par le parquet de Paris.
Une « arrestation politique »
Pour lui, « nul élément (…) ne pouvait justifier » cette « arrestation politique visant à (l)’intimider, à (le) stigmatiser » et à « (l)’empêcher, sans base légale, de (se) rendre sur les Champs-Élysées pendant le défilé ».
« Cette information judiciaire, dont l’ouverture était demandée depuis 2019, devra déterminer qui, au sein de l’Elysée, du ministère de l’Intérieur et de la Préfecture de police de Paris, a ordonné et supervisé l’arrestation arbitraire de M. Nicolle, un fait gravissime et illégal, impropre d’un régime démocratique », a commenté Me Branco.
« L’instrumentalisation des forces de l’ordre, et de l’appareil judiciaire, est inacceptable », a-t-il souligné.
Une autre information judiciaire à Paris vise depuis peu Didier Lallement, accusé par deux autres figures des « gilets jaunes », Priscillia Ludosky et Faouzi Lellouche, de les avoir mis en danger en les « nassant » et empêchés de manifester à Paris en novembre 2019.
L’avocat de l’ex-préfet de police n’a pas réagi dans l’immédiat.
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