Le tribunal administratif de Guyane a annulé lundi un arrêté préfectoral autorisant la société Montagne d’or à ouvrir des travaux d’exploitation d’or alluvionnaire en Guyane, en marge de son mega projet industriel d’extraction aurifère, ont annoncé mardi des associations de défense de l’environnement.
Cette annulation ne concerne pas le projet phare de Montagne d’or, c’est-à-dire le plus important projet de mine d’or à ciel ouvert français à l’étude en Guyane, qui prévoit l’exploitation d’une mine de 2,5 km de long, à partir de 2022, au sud de Saint-Laurent-du-Maroni via un procédé de récupération de l’or primaire (fixé dans la roche) par cyanuration en circuit fermé.
Elle concerne un projet plus petit (sur une surface d’un kilomètre carré) de travaux miniers pour l’exploitation d’or alluvionnaire (or déposé par le mouvement de l’eau), situé sur la même concession, que le préfet de Guyane avait autorisé le 13 décembre 2017.
Les associations Guyane Environnement et Maiouri Nature Guyane avaient demandé l’annulation de cet arrêté.
Dans un communiqué, la Compagnie Montagne d’or indique que « cette décision n’a aucune incidence sur le projet de mine industrielle » qu’elle développe.
Selon le jugement, consulté par l’AFP, le tribunal donne raison aux associations environnementales sur deux points.
Il considère que les travaux d’exploitation d’or alluvionnaire autorisés par le préfet et le grand projet d’extraction industrielle « Montagne d’or », envisagé « à proximité immédiate » du premier, sont « un seul et même projet », car ils « constituent des interventions dans le même milieu naturel ».
Dès lors, l’étude d’impact pour le projet d’exploitation d’or alluvionnaire se devait de prendre en compte aussi l’autre projet industriel. « Le caractère partiel de l’étude d’impact n’a pas permis à l’autorité environnementale puis au préfet de la Guyane de disposer d’une vue précise et cohérente des enjeux et effets du projet dans son ensemble ».
Autre motif d’annulation: le tribunal a considéré que l’autorité environnementale en charge de donner un avis sur ces travaux, en l’occurrence la directrice adjointe de la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du Logement (Deal), qui dépend du préfet, ne bénéficiait pas « de la séparation fonctionnelle adéquate en sorte qu’elle puisse bénéficier d’une autonomie réelle », par rapport au préfet de Guyane, signataire de l’arrêté.
Dans un communiqué, le collectif « Or de question », qui regroupe plusieurs associations de défense de l’environnement, salue cette décision. « La compagnie Montagne d’or a tenté de minimiser les impacts de son activité », dénonce-t-il, déplorant une « pratique illégale du saucissonnage de projet », qui « (viole) l’obligation européenne de prévoir l’ensemble des impacts des activités sur le site ».
Cette décision ne devrait pas avoir de conséquences, puisque l’opérateur a indiqué fin 2018 avoir suspendu l’exploitation en juillet, faute de rentabilité, selon une précision du préfet au tribunal administratif.
LG avec AFP
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