Alors qu’elle menait encore à quatre secondes de la fin du match, l’équipe de France s’est sabordée face à l’Allemagne (35-34), laissant échapper ses espoirs de médaille olympique dès les quarts de finale de ses propres Jeux, mercredi au Stade Pierre-Mauroy.
Cette séquence restera comme l’un des cauchemars des supporters français dans ces JO: la France menait (29-28) et avait la possession du ballon au milieu du terrain, à quelques instants de ce qui devait être un coup de sifflet libérateur, quand Dika Mem a inexplicablement envoyé le ballon dans les bras allemands, leur permettant d’égaliser.
Au lieu d’un grand ouf de soulagement, les quelque 27.000 spectateurs du Stade Pierre-Mauroy jusqu’alors en fusion se sont tus, pris d’une stupeur froide. Comme ils le craignaient, la tendance s’est alors inversée, et les Allemands ont dominé les Français en prolongation, remportant un match qu’ils auraient dû perdre, grâce à une magnifique force mentale.
À l’inverse, celle des handballeurs français, champions olympiques en titre, a failli au pire moment, à cause d’une faute individuelle de l’un de ses meilleurs joueurs. La sortie est cruelle également pour Nikola Karabatic, considéré comme le meilleur joueur du monde, certainement comme le meilleur Français du haut de son palmarès extraordinaire ponctué de quatre sacres mondiaux, quatre européens, et trois médailles d’or olympique. Il n’avait poursuivi sa carrière que pour la quatrième, elle n’arrivera jamais. « Il doit y avoir 1% de chance qu’ils reviennent et qu’ils gagnent et cela se passe. C’est terrible d’avoir un coup du destin comme ça », a-t-il déclaré.
Le demi-centre de 40 ans a été applaudi longuement par tout un stade et les deux équipes à la fin de ce match, dans un hommage à la hauteur de sa carrière. Cette sortie prématurée conclut le tournoi olympique chaotique des joueurs de Guillaume Gille, qui n’ont jamais trouvé la bonne formule. Les deux défaites inquiétantes face au Danemark (37-29) puis contre la Norvège (27-22) laissaient présager du pire.
Même si les Bleus ont écarté ces mauvais signes au prix d’un match nul miraculeux devant l’Égypte (26-26), puis des victoires porteuses d’un peu d’espoir contre l’Argentine (28-21), puis face à la Hongrie (24-20), ils ne trompaient pas : la machine bleu-blanc-rouge ne s’est jamais lancée durant ces Jeux. Même le déménagement de l’Arena Paris Sud (7900 places) au Stade Pierre-Mauroy et ses quelques 27.000 spectateurs ne lui a pas permis de se mettre en route.
Tout avait pourtant bien commencé pour les Bleus dans ce match : solides en défense, dans la lignée de leurs derniers matches, et même emballants en attaque, ils menaient de trois buts à la mi-temps (17-14). Dika Mem (dix buts) et Elohim Prandi (quatre) étaient alors les fers de lance du jeu offensif français, bien entourés par les pivots Ludovic Fabregas et Nicolas Tournat. Mais cette attaque s’est progressivement enraillée au contraire de la machine allemande, emmenée par Renars Uscins (quatorze buts).
Le gardien Vincent Gérard (42% de tentatives repoussées, 24/57) a longtemps freiné la remontée des Allemands, réussissant une performance éblouissante sous les vivats du public. Mais cela n’a pas suffi. À cause d’une fin de match maudite.
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