ASIE / PACIFIQUE

Hong Kong : des kiosques à journaux reçoivent des menaces pour avoir vendu Epoch Times

Une vendeuse de journaux affirme exercer une activité légitime et ne pas craindre ces menaces
février 24, 2025 0:29, Last Updated: février 24, 2025 2:00
By Teresa Zhang & Eva Fu

À Hong Kong, plusieurs kiosques à journaux ont récemment reçu des lettres d’intimidation pour avoir vendu des journaux d’Epoch Times, contenant des menaces de dénonciation pour « mise en danger de la sécurité nationale ».

L’une des lettres, examinée par Epoch Times, menaçait de dénoncer les kiosques aux autorités de Hong Kong responsables de la sécurité nationale pour avoir vendu des journaux en langue chinoise d’Epoch Times et d’un autre média indépendant, le Vision Times.

La lettre citait la Loi sur la sécurité nationale de 2020 ainsi que l’ordonnance sur la sécurité nationale, adoptées l’année dernière, que les critiques estiment être utilisées par le Parti communiste chinois (PCC) pour restreindre la liberté dans la région administrative spéciale. La missive mettait en garde les commerçants contre des conséquences juridiques potentielles pour avoir « aidé, encouragé et conspiré avec des forces étrangères en vue de compromettre la sécurité nationale » en aidant à vendre Epoch Times.

« Nous avons envoyé des personnes inspecter les kiosques à journaux de Hong Kong et nous avons appris que vous avez vendu – et continuez à vendre – [les journaux] Epoch Times et Vision Times, répandant ainsi des idées anticommunistes », était-il indiqué dans la lettre, affirmant également que ces médias ont « aidé [la communauté du] Falun Gong à publier des informations erronées visant à discréditer les dirigeants du pays et le Parti communiste ».

Fondé en 2000 par des pratiquants de Falun Gong, Epoch Times a couvert de façon soutenue les violations des droits de l’homme commises en Chine, notamment la persécution menée par Pékin à l’encontre de ce groupe religieux.

Le Falun Gong est une discipline méditative et spirituelle qui allie les exercices physiques et des enseignements moraux fondés sur les principes d’authenticité, de bonté et de tolérance. En 1999, constatant que le nombre de pratiquants de Falun Gong – estimé entre 70 et 100 millions en Chine à l’époque – était supérieur à celui des membres du Parti communiste chinois, le régime a lancé une sévère persécution à l’encontre de cette discipline dans toute la Chine. Ainsi, de nombreux pratiquants ont été soumis aux travaux forcés et à de longues peines de prison. Ils sont également principalement visés par le système de prélèvements forcés d’organes cautionné par le régime.

La lettre imprimée faisait trois pages et ne fournissait aucune adresse de retour. L’expéditeur déclare être membre d’un groupe créé expressément dans le but de viser le Falun Gong. Aucune information sur ce groupe n’est disponible en ligne.

Lu Jie, responsable du département de distribution d’Epoch Times à Hong Kong, assure posséder un permis de distribution en règle, délivré par le gouvernement, et opérer en toute légalité. Elle a également précisé que les personnes qui menacent les kiosques à journaux ne font pas partie des forces de l’ordre ou du corps judiciaire.

L’équipe d’Epoch Times a signalé l’incident à la police le 15 février, demandant instamment aux autorités de prendre les mesures nécessaires et de renforcer les rondes de surveillance.

« Hong Kong est une société gouvernée par l’État de droit. Intimider ou calomnier autrui est illégal et constitue des actes criminels », a déclaré Mme Lu dans un communiqué. « Nous surveillerons de près la situation dans les kiosques à journaux et poursuivrons les auteurs de ces actes conformément à la loi. »

Une propriétaire de kiosque à journaux, ayant reçu une lettre de menace, a affirmé à Epoch Times qu’elle exerçait une activité légitime et qu’elle ne craignait pas de telles menaces.

Un certain nombre d’autres médias hongkongais ont récemment fait état de menaces et de harcèlement.

Le 13 février, le site d’information en anglais Hong Kong Free Press a déclaré avoir fait l’objet de mois de harcèlement et de fausses plaintes. Le média a déclaré qu’il allait adopter une « politique de tolérance zéro envers les campagnes de calomnie, les trolls, la surveillance, les attaques diffamatoires, le doxxing, les cyberattaques et les fausses accusations ».

En septembre 2024, l’Association des journalistes de Hong Kong a déclaré avoir observé une « attaque systématique et organisée » contre des journalistes dans la ville.

Selon l’association, des dizaines de journalistes, de membres de leur famille ou d’associés ont subi diverses formes de harcèlement en ligne et dans la vie réelle. Il s’agit notamment de harcèlement sur les médias sociaux, de courriels et de lettres envoyés au travail, au domicile ou aux organismes auxquels ils sont affiliés, qui menacent leur sécurité personnelle et leur emploi.

Des individus se disant « patriotes » ont envoyé des plaintes anonymes par courriel ou par lettre à une quinzaine de proches de journalistes et d’organisations connexes. Selon le syndicat des journalistes, plusieurs de ces correspondances demandaient aux destinataires de rompre tout contact avec les journalistes, sous peine de compromettre la sécurité nationale.

Selina Cheng, présidente du syndicat de la presse, a affirmé que cette récente vague de menaces témoignait d’un « effort coordonné visant à intimider ceux qui cherchent à diffuser des informations à Hong Kong ».

« Toute personne sensée sait que la plupart de ces allégations sont fausses, et ne porte donc pas attention à ce type de messages », a-t-elle déclaré à Epoch Times.

Mais leurs auteurs exploitent le climat de peur qui règne à Hong Kong, en lançant des « accusations sans fondement » afin d’« intimider les gens pour qu’ils fassent ce que veulent ces harceleurs », a-t-elle ajouté.

Selina Cheng, présidente de l’Association des journalistes de Hong Kong, devant le tribunal du district de l’Est à Hong Kong, le 13 février 2025. (Adrian Yu/Epoch Times)

Epoch Times a fait face à plusieurs tentatives de sabotage à Hong Kong.

En 2019, des individus masqués se sont introduits dans l’imprimerie de l’édition hongkongaise d’Epoch Times et ont mis le feu aux installations. En 2021, quatre hommes ont endommagé des ordinateurs et du matériel d’impression à l’aide de masses.

Mme Cheng a indiqué qu’elle ferait part de ses préoccupations aux représentants locaux de vendeurs de journaux pour voir s’ils ont pris des mesures. Elle a demandé aux autorités de Hong Kong de condamner ces actes d’intimidation.

« Si [les autorités] ne s’opposent pas à ce genre de comportement, elles ne feront que perpétuer ce climat », a-t-elle affirmé. « L’image de la ville en tant que lieu de travail et de vie sécuritaires ne s’en trouvera pas améliorée. »

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