MOYEN-ORIENT

Israël se prépare à un éventuel exode palestinien

Le ministre de la Défense a ordonné à l'armée de planifier des départs par voie terrestre, maritime ou aérienne
février 8, 2025 22:11, Last Updated: février 9, 2025 0:01
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Israël a commencé à se préparer à un éventuel exode palestinien de la bande de Gaza, suite à la déclaration du président Donald Trump annonçant que les États-Unis prendraient en charge et redévelopperaient Gaza, après que des logements sûrs et sécurisés auront été trouvés à l’extérieur du territoire ravagé par la guerre pour ses occupants.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré le 6 février qu’il avait demandé aux Forces de défense israéliennes (FDI) de préparer des plans pour permettre à un grand nombre de Palestiniens de quitter la bande de Gaza.

Il a ajouté que le plan « comprendra des options de sortie aux points de passage terrestres ainsi que des dispositions spéciales pour une sortie par voie maritime et aérienne ».

M. Katz a salué le « plan audacieux de Donald Trump, qui pourrait permettre à une grande partie de la population de Gaza de partir vers différents endroits du monde ».

Mercredi, le président Trump a proposé que la majeure partie de la population de Gaza soit réinstallée ailleurs de manière « permanente » pendant que les États-Unis reconstruisent le territoire, le transformant en ce qu’il a appelé « la Riviera du Moyen-Orient ».

Les autorités américaines ont déclaré par la suite que cette relocalisation serait temporaire, mais les Palestiniens craignent qu’Israël ne leur permette jamais de revenir.

Les pays arabes et de nombreux dirigeants mondiaux ont rejeté ce plan, que M. Trump a annoncé mardi à la Maison-Blanche, après sa rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.

L’Égypte et la Jordanie, à qui Donald Trump a expressément suggéré d’accueillir les réfugiés palestiniens, ont catégoriquement refusé.

La population jordanienne est déjà composée de plus de la moitié de Palestiniens, qui ont déstabilisé le pays avant que le roi Hussein ne tue des milliers d’entre eux et ne chasse les éléments radicaux en 1970.

L’Égypte les considère également comme une force potentiellement déstabilisatrice.

M. Netanyahou a qualifié le plan de M. Trump de « remarquable » et de « première bonne idée » qu’il ait entendue.

« L’idée même de permettre aux premiers habitants de Gaza qui souhaitent partir de le faire, je veux dire, qu’est-ce qu’il y a de mal à cela », a déclaré M. Netanyahou à Fox News.

Ses alliés d’extrême droite, dont certains sont issus de factions politiques qui, dans le passé, prônaient l’expulsion des Palestiniens pour assurer la sécurité d’Israël, lui ont apporté leur soutien.

Mais il en va de même pour les leaders centristes de l’opposition, Benny Gantz et Yair Lapid.

M. Gantz, ancien ministre de la Défense, a déclaré que le plan de M. Trump témoignait d’une « pensée créative, originale et intéressante ».

M. Lapid a déclaré : « D’une manière générale, c’est une bonne chose. »

Le soutien à la solution à deux États s’est affaibli en Israël depuis des années, même avant l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.

Beaucoup sont d’accord avec M. Netanyahou pour dire que le problème est insoluble et qu’il ne peut être géré que par des guerres sporadiques et des opérations militaires.

Le ministre israélien des Affaires étrangères sortant, Israël Katz, s’exprime lors d’une cérémonie de passation de pouvoirs avec son successeur, Gideon Saar, au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem, le 10 novembre 2024. (MENAHEM KAHANA/AFP via Getty Images)

Sous le choc de l’attaque du Hamas, de nombreux Israéliens se sont montrés ouverts à des idées plus radicales si elles permettaient de rétablir la sécurité.

Des chroniqueurs et commentateurs israéliens bien ancrés dans le courant dominant de la nation ont exprimé leur soutien à cette idée.

De nombreux Palestiniens affirment qu’ils ne veulent pas partir et qu’ils souhaitent plutôt un État palestinien indépendant.

Gaza était effectivement un état indépendant depuis le retrait d’Israël en 2005, et de nombreux Palestiniens se considèrent comme des réfugiés ayant quitté leurs maisons ancestrales en Israël proprement dit, où ils retourneront un jour.

Certains habitants de Gaza ont toutefois été arrêtés de force par le Hamas lorsqu’ils ont tenté de se rendre à la frontière égyptienne au début de la guerre.

Des vidéos ont circulé montrant le groupe terroriste exécuter des habitants de Gaza en pleine rue, suggérant que les Gazaouis pourraient avoir peur de s’exprimer franchement sur le sujet.

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