Les missiles survolent l’île de Taïwan, entourée du nord au sud par les forces aéronavales du régime communiste chinois, dont les « exercices » ressemblent beaucoup à une simulation d’invasion de l’île. Les agences de renseignement anticipent depuis plusieurs années que l’armée chinoise tentera, un jour prochain, d’envahir Taïwan que le comité central du Parti considère comme une île rebelle. C’est le moment qu’a choisi Jean‑Luc Mélenchon pour critiquer dans un tweet fort commenté la visite à Taïwan de Nancy Pelosi : « Lourde de conséquences est la provocation des USA à Taïwan. Quel est le sens de la visite de Pelosi sur place ? Taïwan est un sujet tendu depuis la libération de la Chine. Mais, pour les Français depuis 1965 et le général de Gaulle, il n’y a qu’une seule Chine. Elle siège au Conseil de sécurité. Taïwan est une composante à part entière de la Chine. » Avant de poursuivre, en évoquant une possible invasion : « Les Chinois régleront le problème entre eux. » L’ambassade de Chine en France a aussitôt remercié le leader d’extrême‑gauche pour son soutien.
« Après son soutien au régime autoritaire de Maduro au Venezuela, désormais Jean‑Luc Mélenchon s’improvise ambassadeur de la République de Chine », s’est étranglé le député Les Républicains Eric Ciotti. Même du côté de la NUPES, l’indignation est palpable : chez Europe‑Écologie Les Verts, Julien Bayou critique « un vrai cynisme en matière de géopolitique » tandis que le député européen Raphaël Glucksmann dénonce un « antiaméricanisme » « érigé en boussole » qui « conduit à épouser la cause des tyrans ».
Pugnace comme à son habitude, le champion révolutionnaire de l’extrême‑gauche française a répliqué samedi 6 août par un nouvel uppercut : « Quel genre de peur règne sur le débat ? Où est passé l’actif président des amitiés franco‑chinoises, M. Raffarin ? Et les signataires de l’accord de coopération de l’UMP avec le Parti communiste chinois ? Et Fabien Roussel [secrétaire national du PCF], après son si récent voyage d’amitié en Chine ? La suffisance des premiers et la prudence effrayée des seconds me consternent. »
Jean‑Luc Mélenchon fait du Mélenchon ; il considère un peu plus loin sur son site que le problème vient du « système » macroniste et de ses médias, marionnettes du pouvoir américain. Il évoque une sorte d’État profond, au service du grand capital, contre qui une révolution socialiste mondiale se lèvera, menée par la Chine bien sûr.
Et pourtant, Monsieur Mélenchon a puissamment raison sur plusieurs points. D’abord, lorsqu’il dénonce la corruption d’un système politique qui depuis des années s’agenouille devant la pire dictature au monde. Jean‑Pierre Raffarin mène la large troupe de tous ceux qui, au cœur de l’exécutif français, parmi les parlementaires et dans le monde de l’entreprise sont perfusés d’influences du régime communiste chinois. Ils ferment les yeux devant les vols de secrets industriels, la répression des Ouïghours et des Tibétains, le massacre des pratiquants du Falun Gong, le contrôle des chrétiens, le lavage de cerveau d’un milliard de personnes qu’on prépare à la guerre contre l’occident, pour la gloire du Parti communiste. Jean‑Luc Mélenchon a aussi raison sur la Chine : elle est une. Mais quand les communistes ont pris le pouvoir en Chine, c’est à Taïwan que s’est réfugiée la Chine libre. Elle a permis de protéger des trésors artistiques et culturels de la destruction des communistes et a eu comme objectif fondateur de réunifier toute la Chine.
Là où Monsieur Mélenchon a donc tort, c’est que la question n’est pas celle de l’unicité de la Chine, ni de la visite de Mme Pelosi. Les dizaines d’ethnies du pays ne refusent pas d’être chinoises, les Taïwanais ne refusent pas non plus la Chine, mais s’opposent au Parti communiste. Ils ne luttent pas contre la réunification, mais contre la tyrannie. Pour faire cesser les tensions dans le détroit de Taïwan, éloigner le risque d’une troisième guerre mondiale, voir une Chine unie dans laquelle le peuple ouïghour sera respecté, le peuple tibétain protégé, la culture traditionnelle et ses croyances chéries, la solution est simple : plutôt que de s’opposer aux déplacements de parlementaires de pays libres, il faut se positionner contre le Parti communiste chinois.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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