Mourad Farès, 35 ans, ex-recruteur jihadiste, a été condamné vendredi soir à Paris à 22 ans de réclusion criminelle pour avoir incité des dizaines de jeunes à partir faire le jihad en Syrie et pour y avoir dirigé un groupe de combattants francophones.
L’avocate générale a demandé à la cour d’assises spéciale d’assortir cette peine d’une période de sûreté des deux tiers. Elle a également souligné le rôle « déterminant » de l’accusé dans « l’envoi au jihad de dizaines de personnes », une « quarantaine » au total, dont des adolescents et des enfants.
Mourad Farès, qui a fui la Syrie à l’été 2014, avait « développé une propagande élaborée dès la fin 2012 », « réalisant » notamment une vidéo appelant au jihad et visionnée par « 200 à 300 000 » personnes, a appuyé la magistrate. Les réseaux sociaux lui « confèrent une visibilité exceptionnelle, c’est aussi un vecteur de rencontres » : Mourad Farès « va au-delà des échanges virtuels pour organiser des rencontres », avec des candidats au jihad de toute la France, a-t-elle ajouté.
Parmi eux, un groupe de dix Strasbourgeois partis mi-décembre 2013, dont faisait partie Foued Mohamed-Aggad, l’un des futurs kamikazes du Bataclan, et auxquels il a seulement admis avoir fourni le contact d’un passeur. « On appelle ça recruter, inciter, aider : il est un élément déterminant dans leur départ », a fustigé la représentante de l’accusation.
Il gérait les « déplacements du groupe, de la logistique, de la caisse »
Lui-même parti en Syrie à l’été 2013, Mourad Farès va « participer à des actions armées » au sein de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL, devenu Etat islamique en 2014), avant de quitter ce groupe terroriste pour « en rejoindre un autre », affilié au Front al-Nosra (ex-branche syrienne d’Al-Qaida).
Malgré ses dénégations, il va pour l’accusation « diriger » cette brigade de jeunes combattants francophones en l’absence d’Oumar Diaby, un important recruteur également connu sous le nom d’Omar Omsen. « Diriger, c’est conduire, mener, gérer, régler… » et Mourad Farès est « celui qui s’occupe des déplacements du groupe, de la logistique, de la caisse », a signifié l’avocate générale, qui a également requis sa condamnation pour financement du terrorisme.
Incarcéré depuis septembre 2014, après sa fuite de Syrie et son arrestation en Turquie, Mourad Farès a « adopté un comportement global correct » en détention et a collaboré avec les autorités, mais il « a encore manifestement beaucoup de chemin à faire avant d’être réellement un repenti », a estimé l’avocate générale.
L’accusation a par ailleurs demandé trente ans de réclusion criminelle, dont deux tiers de sûreté, à l’encontre de Bilel Ben Mimoun et Hachmi Hattabi, qui faisaient partis du même voyage et sont présumés morts en Syrie.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.