La barrière nautique anti-intrusion est fin prête sur la Seine dans l’est parisien, des sonars sont plongés au fond du fleuve : l’armée française déploie « des moyens exceptionnels » pour sécuriser la zone d’embarquement des 10.000 athlètes qui participeront à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques.
Sur une zone de quatre kilomètres de long et deux de large, un bataillon d’environ 800 militaires ultra spécialisés est mobilisée depuis près de 15 jours pour une opération de sécurisation de grande ampleur qui culminera le 26 juillet, jour de la parade fluviale qui marquera le début de Paris-2024.
« Cette mission est complexe et inédite », a souligné le lieutenant-colonel Olivier, lors d’une présentation du dispositif à la presse mercredi. La complexité tient à l’environnement particulier : le milieu parisien – un tissu urbain très dense – et la Seine, avec de nombreuses vulnérabilités dont d’éventuelles intrusions par voies maritime et aérienne.
« On est allé très loin dans la phase de planification pour essayer de tout prévoir », assure le lieutenant-colonel sans dévoiler l’ampleur des menaces potentielles, et alors que l’ancien président des États-Unis Donald Trump vient d’échapper de justesse à une tentative d’assassinat. La force de l’armée française, c’est sa « capacité d’adaptation », fait-il valoir. « Et on s’adaptera à tout changement et à toute évolution de la menace ».
800 militaires sont mobilisés
Parmi les 800 militaires mobilisés figurent des plongeurs de combat, « responsables en partie de la sécurité de la partie sous-marine », des embarcations fluviales, qui contrôlent les zones sur la Seine, des sections légères de recherche de renseignement qui manient des drones ou encore des équipes cynotechniques et des groupes chargés de brouiller et/ou de rendre inopérables les drones qui feraient irruption dans le périmètre.
« Nos moyens sont assez exceptionnels dans la mesure où ils assurent une sécurité multi-milieux », poursuit le lieutenant-colonel alors que sont exposés devant lui les différents équipements de pointe, dont « un fusil brouilleur » hyperfréquence capable de perturber et neutraliser les communications de drones ou un fusil de plongeur capable d’aller sous l’eau.
Sur une embarcation du génie, les journalistes assistent à un exercice de patrouille fluviale. « C’est un procédé qui nous permet de sécuriser l’ensemble de la zone protégée sur la Seine », explique le capitaine Quentin.
Les militaires de la Légion étrangère sous ses ordres sont équipés « exactement comme un soldat d’infanterie, c’est à dire avec l’ensemble des systèmes d’armes qui lui permettront d’intervenir en cas de menace terroriste notamment », explique le capitaine. « On a la capacité d’intervenir d’une rive à l’autre en quelques minutes seulement », ajoute-t-il, tandis que le pilote donne un vif coup d’accélérateur en guise de démonstration.
La zone protégée sera activée dès jeudi, soit huit jours avant la cérémonie d’ouverture. À partir de là, seuls les bateaux autorisés pourront y pénétrer.
« Surveiller, lever des doutes, et dissuader »
Au niveau du Pont Charles de Gaulle, non loin du ministère des Finances ou de l’institut de la mode, la porte de la barrière nautique anti-intrusion est sur le point de se fermer. Cette barrière est constituée de filets en surface « pour laisser libre cours » à la Seine » mais un filet pourra descendre en un rien de temps jusqu’au fond de la Seine en cas de détection d’une menace, souligne l’ingénieur militaire Carl, insigne sur le bras « Opération Sentinelle JOP 2024 » avec trois cercles bleu, blanc, rouge entrelacés, rappelant les anneaux olympiques.
Sur le quai, des soldats s’entraînent à manier des drones commerciaux Parrot Anafi, un modèle ultra rapide – jusqu’à 22 mètres par seconde – doté d’une caméra infrarouge ou encore d’un zoom performant (jusqu’à 32 fois en numérique et 6 fois en optique). « Leur mission va être de surveiller, de lever des doutes, et également de dissuader », résume le 1ère classe Guillaume.
La sécurisation de la cérémonie d’ouverture est « d’une importance capitale », conclut le lieutenant-colonel Olivier. « C’est évidemment la première marche des Jeux olympiques de Paris. Si vous réussissez la cérémonie d’ouverture, vous êtes dans une bonne posture pour gagner la confiance des Français, des Parisiens pour le reste des jeux ».
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