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La Chine affirme que ses garde-côtes ont fait leur première incursion dans l’Arctique lors de patrouilles avec la Russie

« Cette activité récente démontre l'intérêt accru de nos concurrents stratégiques pour l'Arctique », souligne un haut responsable militaire américain
octobre 4, 2024 18:44, Last Updated: octobre 4, 2024 18:44
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Les garde-côtes chinois ont annoncé le 2 octobre que leurs bateaux avaient navigué dans l’océan Arctique pour la première fois, effectuant des patrouilles aux côtés de navires russes dans les eaux où Pékin cherche depuis longtemps à projeter sa puissance.

Les bateaux chinois navigueront dans l’océan Arctique pendant les sept jours de congés publics marquant les 75 ans de règne du parti communiste chinois, qui ont commencé le 1er octobre, selon la chaîne de télévision de l’État-parti chinois CCTV.

Dans une déclaration séparée, le ministère chinois de la Défense a indiqué que la patrouille avait efficacement élargi le champ d’action des garde-côtes en matière de navigation océanique, « testé de manière approfondie la capacité d’un navire à effectuer des tâches dans des eaux inconnues, et apporté un appui solide pour se lancer dans la gouvernance internationale et régionale des océans ».

Le 1er octobre, les garde-côtes américains ont signalé qu’ils avaient observé deux navires chinois et deux navires russes naviguant dans la mer de Béring, un détroit étroit séparant l’Alaska de la Russie.

Dans un communiqué, les garde-côtes américains ont indiqué qu’ils avaient repéré ces navires lors d’une patrouille de routine de leur avion, le 28 septembre, et qu’ils se trouvaient à environ 9 km à l’intérieur de la zone économique exclusive de la Russie : il s’agit du point le plus au nord où ils ont pu observer la présence de navires chinois.

Le contre-amiral Megan Dean, commandant du 17e district des garde-côtes, a mentionné dans un communiqué que cette activité récente démontre « l’intérêt accru pour l’Arctique » de la part des concurrents stratégiques des États-Unis.

L’ambition arctique de la Chine

Les analystes prévoient un renforcement de la présence militaire chinoise dans l’Arctique, en raison de la volonté du Parti communiste chinois (PCC) d’affirmer son influence par le biais de nouvelles initiatives économiques et militaires dans la région.

La Chine prétend être un État proche de l’Arctique et a exprimé son intérêt pour l’accès aux abondantes ressources naturelles de l’océan Arctique, comme le pétrole, le gaz naturel et les métaux de terres rares, ainsi que pour le développement de routes maritimes.

Pour exploiter les richesses de l’Arctique, la Chine a ajouté la « Route de la soie polaire » à son initiative « la Ceinture et la Route », un projet de plusieurs milliards de dollars visant à renforcer l’influence géopolitique du PCC en construisant des ports, des chemins de fer et d’autres infrastructures dans le monde entier. Selon le plan dévoilé pour la première fois en 2017, Pékin a déclaré qu’il encouragerait les entreprises à construire des infrastructures et à effectuer des voyages d’essai commerciaux, ouvrant la voie à des routes maritimes arctiques qui formeraient une route de la soie polaire.

Hausse des activités militaires chinoises et russes

Les garde-côtes américains ont observé une « augmentation » de la présence militaire chinoise et russe dans les zones proches de l’Alaska et du Pacifique Nord, selon le vice-amiral Andrew Tiongson, commandant de la zone Pacifique des garde-côtes américains.

« Occasionnellement, nous voyons certains de ces navires mentionnés plus haut entrer dans notre partie de la frontière maritime“, a-t-il signalé lors d’un briefing numérique le 27 septembre.

« Peuvent-ils le faire ? La réponse est oui. Il s’agit toujours d’eaux internationales. Mais cela fait partie de notre zone économique exclusive, et nous y avons donc notre souveraineté ».

Andrew Tiongson a ajouté que la réponse de l’armée américaine consistait à « répondre à la présence par la présence ».

« Lorsqu’ils se rendent sur place, nous nous assurons qu’ils savent que nous sommes là. Nous établissons des communications. Parfois, ils nous disent qu’ils ne font que transiter et qu’ils sortiront de notre ZEE (Zone économique exclusive, ndlr) très bientôt, et d’autres fois, nous restons là à les observer et les suivons au fur et à mesure qu’ils avancent.»

Les garde-côtes américains ont partagé les informations correspondantes avec le département de la Défense et avec le Canada, allié des États-Unis, a indiqué M. Tiongson, ajoutant que les rencontres américaines étaient « très professionnelles » jusqu’à présent.

La coopération croissante entre la Chine et la Russie dans la région arctique a alerté les États-Unis.

En juillet, les dirigeants du Pentagone ont publié un rapport stratégique visant à renforcer les capacités américaines dans l’Arctique par une coopération accrue avec les alliés face à l’agression de Pékin et de Moscou.

Le mois dernier, l’armée américaine a envoyé plus de 100 soldats sur l’île de Shemya. Le sénateur Dan Sullivan (Parti républicain, Alaska), membre de la commission des forces armées du Sénat, a précisé qu’un destroyer à missiles guidés et un navire des garde-côtes américains ont également été déployés dans la région occidentale de l’Alaska.

Shemya, qui abrite une station aérienne, se trouve à environ 1200 miles (1930 km) au sud-ouest de la chaîne des Aléoutiennes, en Alaska, mais à moins de 300 miles (483 km) de la Russie.

Les autorités ont déclaré que ce déploiement était une réponse aux récents jeux de guerre russes et chinois qui se sont déroulés à proximité du territoire américain.

« Alors que le nombre d’exercices adverses augmente autour de l’Alaska et dans toute la région, y compris la patrouille conjointe de bombardiers russes et chinois du mois de juin, l’opération sur l’île Shemya démontre la capacité des forces de la division à répondre aux événements dans l’Indo-Pacifique ou à travers le monde, avec une force prête et létale en quelques heures », a déclaré le général de division Joseph Hilbert, commandant de la 11e division aéroportée de l’armée américaine, dans un communiqué.

Andrew Thornebrooke a contribué à cet article.

Avec Reuters

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