Savez-vous que l’arabe dialectal est la deuxième langue la plus parlée en France, juste après le français ?
En France, il existe 72 langues régionales, et pourtant, aucune d’entre elles ne figure parmi la deuxième langue la plus parlée sur le territoire national. Celle qui décroche la seconde pace est l’arabe dialectal, rapporte Le Figaro. De surcroît, même si l’on rassemble tous les locuteurs de ces langues régionales, leur nombre reste malgré tout inférieur au nombre de locuteurs de l’arabe dialectal.
72 langues régionales et 7 « langues non territoriales »
Inscrit dans la constitution depuis 1992, le français est la langue de la République en France. Ce qui n’est pas le cas de bien d’autres pays, comme le Canada ou la Belgique, qui n’ont quant à eux pas une seule langue officielle.
L’arabe dialectal, qui compte trois à quatre millions de locuteurs, est donc considéré comme une « langue de France », souligne auprès de nos confrères Xavier North, ancien délégué général à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), reconnaissant qu’il s’agit d’« une notion un peu arbitraire, sans statut légal ». Et s’il en est ainsi, c’est parce que l’arabe dialectal n’est la langue officielle d’aucun pays, ce qui n’est pas le cas de l’arabe littéral dit « classique ».
En France, le monolinguisme n’empêche pas « un paysage linguistique très mouvant, caractérisé par son extraordinaire variété », ajoute Xavier North. En effet, parmi toutes les « langues de France » – nommées ainsi depuis 1999 – figurent donc les 72 langues régionales, dont l’alsacien, le breton, le basque, les langues d’oïl et le francique pour ne citer qu’elles. Mais les « langues de France » se composent également des sept « langues non territoriales », à savoir l’arabe dialectal, le berbère, le yiddish, le romani, l’arménien occidental, le judéo-espagnol, sans oublier la langue des signes.
Pratiqué en France sous sa forme maghrébine principalement
À ce propos, le site du ministère de la Culture souligne que ces langues sont « des langues minoritaires parlées par des citoyens français sur le territoire de la République, depuis assez longtemps pour faire partie du patrimoine culturel national ». Les langues issues d’une immigration trop récente ne sont donc pas prises en compte.
Par ailleurs, il est difficile de déterminer le nombre d’arabophones en France. Selon Bernard Cerquiglini, ancien délégué à la langue française, cela est dû au fait que l’on se base « sur la langue maternelle, mais un Français d’origine algérienne peut vous répondre que l’arabe est sa langue maternelle alors même qu’il n’en parle pas un mot ».
À noter que l’arabe dialectal, qui comprend divers dialectes très différents les uns des autres, est majoritairement pratiqué en France sous sa forme maghrébine. Mais il peut aussi l’être sous ses formes libanaise, égyptienne, syrienne ou autre, précisent nos confrères. Alexandrine Barontini, professeur d’arabe marocain à l’Inalco, mentionne que même sous sa forme maghrébine « on ne peut pas dire qu’il y a un seul arabe du Maghreb ».
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