OPINIONS

La guerre de désinformation de Pékin : les BRICS contre l’OTAN

juillet 24, 2024 16:01, Last Updated: juillet 25, 2024 12:59
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Le régime chinois passe à la vitesse supérieure en essayant de discréditer l’OTAN, alors que cette alliance défensive se tourne vers l’Asie-Pacifique et fait face à la menace croissante de l’Armée populaire de libération (APL) chinoise.

En réponse au récent sommet de l’OTAN, le site d’information officiel de l’APL, China Military Online, a écrit : « Bien que le sommet de l’OTAN qui s’est tenu le 9 juillet à Washington ait été qualifié de ‘sommet le plus ambitieux depuis la fin de la guerre froide’ par le secrétaire d’État américain Blinken, cette organisation, vieille de 75 ans, est en proie à de graves difficultés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. »

Le Parti communiste chinois (PCC) utilise des campagnes de désinformation pour faire basculer l’opinion publique en faveur du groupe des BRICS, dirigé par la Chine, et contre l’OTAN, dans le but de promouvoir l’établissement de son propre ordre international. Les BRICS est un acronyme désignant une organisation intergouvernementale composée du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud. À partir de 2024, avec l’adhésion de l’Iran, de l’Égypte, de l’Éthiopie et des Émirats arabes unis (EAU), ce groupe est souvent nommé les BRICS+.

Les agents d’influence du PCC, les médias contrôlés par l’État, les robots de messagerie et toute une « Armée des 50 centimes » (le montant payé par post aux commentateurs en ligne engagés par les autorités chinoises qui agissent aussi sous couvert de noms occidentaux) ont activement promu la propagande visant cet objectif sur les médias sociaux. Récemment, on a assisté à une recrudescence des activités ayant pour but la présentation du groupe des BRICS comme étant plus riche, plus influent et plus puissant que le Groupe des Sept (G7) et l’OTAN.

Même si les BRICS sont essentiellement un outil de Pékin lui permettant d’accroître son propre pouvoir au niveau mondial, les messages pro-BRICS présentent ce groupe comme le symbole d’un monde multipolaire, ayant un pouvoir réparti entre différents centres mondiaux plutôt que d’être dominé par des institutions occidentales telles que l’OTAN. Les BRICS sont décrits comme un élément central de la multipolarité, tandis que l’Alliance atlantique est présentée comme une relique de la guerre froide, trop agressive et source d’instabilité mondiale. L’OTAN a reconnu être confrontée à des campagnes de désinformation de la part du régime chinois qui visent à saper la solidarité de ses États membres. En revanche, les BRICS sont présentés comme un groupe pacifique, coopératif et respectueux de la souveraineté.

Le journal Global Times, proche du pouvoir chinois, affirme que l’OTAN est en train de transformer la guerre entre la Russie et l’Ukraine en une guerre mondiale. La propagande du PCC dépeint l’implication de l’OTAN en Ukraine comme une atteinte à la paix régionale et une ingérence dans les affaires intérieures de la Russie, et ce, en faisant le lien avec le soutien des pays démocratiques à Taïwan, ce que le régime chinois présente comme une violation de la souveraineté de la Chine.

Une grande partie de la propagande met en avant les BRICS pour leur coopération économique et leur potentiel à créer un système financier alternatif au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale, dominés par les pays occidentaux. Cependant, les BRICS restent un simple groupement sans accord de libre-échange ni monnaie commune en raison de la disparité économique de ses membres et de leur réticence à abandonner les monnaies nationales. Les BRICS n’ont pas de banque centrale, nécessaire pour une monnaie commune. Leur seule institution financière est la Nouvelle banque de développement – une banque de développement largement libellée en dollars et dirigée par la Chine.

Les médias du PCC ont utilisé le retrait des États-Unis d’Afghanistan pour avertir l’Ukraine et Taïwan que les États-Unis ne sont pas un partenaire fiable en matière de défense. Plus récemment, des messages similaires ont visé les Philippines dans un contexte de tensions entre ce pays et la Chine. Des titres, tels que « Un ancien officier de renseignement de la marine américaine dit aux Philippines : ‘L’Amérique est là uniquement pour vous utiliser’ », visent à affaiblir les relations entre les États-Unis et les Philippines.

Une autre propagande récente consiste à affirmer que les États-Unis utilisent le peuple ukrainien comme chair à canon. Ce discours, qui suggère que l’Amérique est responsable de la cause ou de la prolongation de la guerre en Ukraine, profite au PCC en alimentant sa propagande affirmant que Taïwan est également utilisé par les États-Unis. Cette approche vise à affaiblir les liens entre l’Amérique et ses alliés en Europe et en Asie.

Outre le fait que Pékin demande aux pays de ne pas faire confiance aux États-Unis et à l’OTAN, de récents posts des commentateurs de « l’Armée de 50 centimes » affirment que les BRICS disposent des forces armées plus puissantes que celles de l’OTAN. Il est ironique de l’affirmer, car les BRICS n’ont pas d’accords de défense, alors que l’OTAN est une alliance défensive, prévoyant une riposte collective à l’agression contre l’un de ses membres. Les États-Unis disposent à eux seuls d’une puissance de feu supérieure à celle de la Russie ou de la Chine, et un partenariat avec l’OTAN double pratiquement leurs capacités.

L’un des points forts de l’OTAN est son alignement étroit sur le G7 et l’Union européenne (UE). De nombreux membres de l’OTAN sont également membres de l’UE, ce qui amplifie son importance diplomatique et économique et élargit les intérêts partagés. Les pays du G7, qui représentent la plupart des plus grandes économies du monde, peuvent coordonner les politiques économiques et les sanctions à l’encontre de la Chine, de la Russie et de l’Iran. Cet alignement, associé à la politique de sécurité et de défense commune de l’UE, complète les capacités militaires de l’OTAN et favorise la réponse unifiée aux défis sécuritaires, y compris à ceux posés par le régime chinois.

En outre, l’influence diplomatique combinée de l’OTAN, du G7 et de l’UE s’étend sur une grande partie de la planète. Le fait que la Chine attaque et tente de discréditer ces alliances occidentales montre qu’elle sait que les BRICS font pâle figure en comparaison.

La désinformation du PCC tente de faire basculer l’opinion publique en faveur des BRICS et contre l’OTAN, en particulier dans des régions stratégiquement importantes de certaines parties de l’Afrique, de l’Amérique latine et de l’Asie. La preuve en est que la Chine est devenue l’un des plus grands fournisseurs d’armes en Afrique et qu’elle a fait des percées importantes en Amérique latine. L’État-parti chinois utilise sa « diplomatie militaire » pour dissuader les pays de soutenir l’OTAN et prévenir l’accroissement de son rôle en Asie. La Chine est déjà un important fournisseur d’armes à des pays asiatiques lourdement sanctionnés tels que la Birmanie. Elle tente également d’accroître ses ventes d’armes à des pays comme l’Indonésie et d’autres alliés actuels et potentiels de l’Occident, et ce, afin de semer la discorde et d’affaiblir les alliances occidentales.

L’utilisation des médias sociaux est un élément clé de la guerre de l’information moderne. Elle vise la conquête des cœurs et des esprits en la considérant aussi cruciale que les actions militaires traditionnelles. En tirant parti de ces tactiques d’infoguerre, le PCC cherche à éroder la confiance dans les institutions occidentales et à remodeler l’équilibre mondial des pouvoirs à son avantage.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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