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La journée de l’épargne fête son centenaire à l’heure où le gouvernement mise plutôt sur « la désépargne » des ménages

octobre 31, 2024 8:29, Last Updated: octobre 31, 2024 8:30
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Le 31 octobre 1924, à Milan, naissait la « journée mondiale de l’épargne » : un symbole pour favoriser la collaboration entre les établissements financiers et promouvoir les vertus de la prévoyance, célébré jeudi aux quatre coins du globe.

« Cette journée ne sera pas un jour d’oisiveté, ce sera un jour de travail où les actes de tous s’inspireront de l’idéal que constitue l’épargne », rapportait, il y a cent ans Filippo Ravizza, conseiller à la caisse d’épargne des provinces de Lombardie et concepteur du rendez-vous. La première « journée mondiale » a lieu le 31 octobre 1925.

Ce professeur italien proposait de faire, « de la manière qui dans chaque pays sera jugée la plus efficace, mais sans interrompre le travail, une intense propagande (l’équivalent de la publicité à l’époque, ndlr) en faveur de l’épargne : dans les écoles, dans les églises, dans les usines, dans les maisons », relatent les actes officiels du premier congrès international de l’épargne, consultés par l’AFP.

Un « instrument moral de bien-être individuel et social »

L’épargne apparaissait alors comme un « instrument moral de bien-être individuel et social ». Si les pages ont jauni, le message reste d’actualité un siècle plus tard, selon Peter Simon, directeur général du World savings and retail banks institute (WSBI), qui rassemble les intérêts de plus de 6400 banques d’épargne et de détail dans 69 pays.

Né à Manneheim dans les années 1960, M. Simon se souvient avec nostalgie de ses premières journées mondiales de l’épargne. « J’apportais ma tirelire en forme de cochon à la banque », se remémore-t-il, « c’était comme une cérémonie ».

En plus de basculer l’argent sur un livret, les banques allemandes de l’époque offraient aux très jeunes épargnants des jouets, pour récompenser le réflexe de mettre de l’argent de côté. Cette tradition perdure dans le temps, se réjouit M. Simon, louant la mobilisation des caisses d’épargne, leader du secteur bancaire outre-Rhin.

À la date, les services marketing de ces banques ont ajouté un visage : celui de « Sparefroh », un petit personnage inventé par les Sparekassen (les caisses d’épargne allemandes) en 1955. En Autriche, cette mascotte vêtue de vert et rouge est devenue un incontournable du 31 octobre, véritable temps fort pour les jeunes générations.

« Cette expérience est plus qu’une leçon »

Sur la page internet, spécialement conçue pour l’occasion, des caisses d’épargnes autrichiennes, le bonhomme aux abdominaux en forme de pièce fait des pompes virtuelles. Juste en dessous, un livret d’épargne à son nom propose un taux de 4% fixe au 0-10 ans.

Le 27e congrès du WSBI, qui se termine à Rome jeudi, compte moins de représentants autrichiens que d’habitude. « Il était impensable pour les directeurs de ne pas être dans leur banque pour le centenaire ! », s’exclame M. Simon.

Autres absentes notoires, les banques biélorusses, catégorisées comme « membres dormants » du WSBI depuis l’invasion russe en Ukraine en 2022. « Je sais pourtant que la journée mondiale de l’épargne rencontre un franc succès chez eux, avec des évènements dans plus de 140 villes », remarque le directeur général.

Au Nigeria ou au Bénin, des initiatives d’éducation à la finance ont été lancées à l’occasion de cette journée. Quelque 50 élèves nigérians dans le secondaire ont participé à une visite mercredi au siège de la Banque centrale du Nigeria. « Cette expérience est plus qu’une leçon, c’est un investissement dans la génération de demain qui sera financièrement autonome », a déclaré sur ses réseaux sociaux l’association Junior achievement Nigeria.

Au Bénin, SIF-Groupe, une entreprise spécialisée dans l’éducation financière et digitale, organise des évènements à Cotonou et dans plusieurs villes du pays.

« Chaque euro » finance

En France, la journée de l’épargne fête son centenaire à l’heure où le gouvernement mise plutôt sur « la désépargne » des ménages pour relancer la consommation et la croissance, comme l’a assuré le ministre de l’Économie Antoine Armand à l’AFP vendredi.

Mais la Caisse des Dépôts, qui centralise près de 60% de l’encours global de l’épargne réglementée (Livret A, Livret de Développement durable et solidaire, Livret d’Epargne Populaire) rappelle que cet argent ne « dort pas » : « chaque euro » finance le logement social, les projets des collectivités locales ou encore la transformation écologique.

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