L’ancien directeur des rédactions du Figaro, Franz-Olivier Giesbert, est revenu sur la demande du Conseil d’État qui somme le régulateur des médias de contrôler davantage CNews.
« C’est très grave, c’est hallucinant. » Ce mercredi matin, le journaliste et auteur Franz-Olivier Giesbert a confié son inquiétude quant à la demande du Conseil d’État à l’Arcom de contrôler davantage CNews.
L’ancien directeur des rédactions du Figaro a en effet fustigé une prise de position très préoccupante du Conseil d’État sur la stratégie éditoriale de la chaîne d’information. « On est en train d’aller peu à peu en France, vers un gouvernement des juges », a-t-il dénoncé, s’inquiétant sur l’éventualité que cette demande ouvre la voie à d’autres décisions qui pourraient entraver la liberté d’expression dans le pays.
Pour rappel, cette demande fait suite à un recours de l’ONG Reporters sans frontières (RSF). Le secrétaire général de l’ONG, censé défendre la liberté de la presse, Christophe Deloire, s’est félicité d’une « décision historique du Conseil d’État ».
La liberté d’expression en danger en France ?
À l’opposé, ce rendu a scandalisé certains cadres politiques. Le président des Républicains Éric Ciotti s’est notamment inquiété d’une prochaine « inquisition parmi les opinions des chroniqueurs et des journalistes ».
« J’attends que le Crif saisisse l’Arcom ou le Conseil d’État pour qu’ils regardent comment France Inter et France Télévisions traitent l’attaque du Hamas du 7 octobre », a tonné ce mardi Pascal Praud en ouverture de l’émission « L’Heure des Pros 2 ». Il réagissait à l’avertissement lancé contre CNews par la plus haute juridiction administrative.
Face à Christophe Deloire ce mercredi matin, Pascal Praud s’est également emporté en affirmant que de nombreuses personnalités politiques de gauche refusent depuis toujours de venir débattre sur la chaîne d’information, alors que le secrétaire général de Reporters sans frontières pointait un supposé « manque de pluralisme » sur la chaîne.
Éric Naulleau, présent sur le plateau, a également tancé vertement Christophe Deloire. « Vous vous appelez Reporters sans frontières. Maintenant, vous êtes Reporters avec frontières. Vous voulez que tous les journalistes soient à l’intérieur de frontières idéologiques bien précises. Ce que vous faites, c’est absolument honteux et inadmissible ! Jamais je n’aurais cru qu’une association comme la vôtre puisse se battre pour que des gens soient fichés politiquement », s’est-il époumoné sur le plateau de CNews.
« C’est une honte. C’est un mauvais coup à la liberté de la presse et au pluralisme », s’est de son côté insurgé Robert Ménard, fondateur de Reporters sans frontières, sur Europe 1.
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