INTERNATIONAL

La situation des immigrés clandestins dans la Manche ne peut pas être changée du jour au lendemain, estime Starmer

Le Premier ministre britannique estime que la situation pourrait s'aggraver avant de s'améliorer, dans des propos tenus lors du dernier sommet de l'OTAN à Washington
juillet 15, 2024 0:28, Last Updated: juillet 18, 2024 23:46
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Le Premier ministre Sir Keir Starmer a averti mercredi que le nombre d’immigrés clandestins traversant la Manche « ne pouvait être modifié du jour au lendemain », alors que les arrivées pour cette année ont dépassé les 14.000.

Sir Keir a déclaré que la situation pourrait encore s’aggraver avant qu’une amélioration ne se produise, lors de sa participation au sommet de l’OTAN à Washington.

Interrogé par des journalistes sur sa promesse de « démanteler les gangs », il a déclaré : « J’ai toujours dit que la politique du gouvernement précédent au Rwanda était un gadget, qu’elle n’aurait pas d’effet dissuasif, qu’elle ne serait pas dissuasive ».

« Ils ont soutenu, si je me souviens bien, que l’adoption même de la législation aurait un effet dissuasif. Il est clair que ça n’a pas fonctionné, que ça ne pouvait pas fonctionner – nous avons enregistré un nombre record d’arrivées cette année. »

« C’est malheureusement ce dont nous avons hérité – nous ne pouvons pas changer ça du jour au lendemain. »

Ses commentaires, sur le plan Rwanda des conservateurs, surviennent au moment où l’on apprend que Kigali ne remboursera pas les 270 millions de livres sterling que le Royaume-Uni a versés à la nation africaine, alors qu’aucun immigrant clandestin n’a été expulsé de force vers ce pays.

Interrogé sur la question de savoir si la situation risquait de se détériorer avant qu’une amélioration ne se fasse sentir, le premier ministre a répondu : « On ne peut pas changer la situation du jour au lendemain. Ce que nous pouvons faire, c’est mettre en place les premières mesures immédiatement ».

« Le commandement de la sécurité des frontières […] sera chargé de démanteler les gangs. »

« Je n’accepte pas que ces gangs soient les seuls qui ne puissent pas être démantelés. Je suis déterminé à ce que notre commandement de la sécurité des frontières, en collaboration avec d’autres, y parvienne. C’est la raison pour laquelle il dispose d’un mélange aussi riche de sécurité et de renseignements, aux côtés des procureurs et des forces de l’ordre. »

« Et nous allons nous occuper du recrutement et de la mise en place de ce commandement rapidement. »

Le commandement de la sécurité des frontières a été présenté par le ministère de l’Intérieur, en ce début de semaine, pour « fournir une orientation stratégique au travail des différentes agences », notamment l’Agence nationale de lutte contre la criminalité, les agences de renseignement, la police, les services de l’immigration et les forces frontalières.

Selon le ministère de l’Intérieur, le processus de recrutement d’un commandant de la sécurité des frontières, qui dirigera l’organisme et rendra compte directement au ministre de l’intérieur, est déjà en cours.

Interrogé à nouveau par des journalistes pour savoir si cette initiative faisait partie de son plan visant à « arrêter les bateaux », comme l’avait fait le précédent gouvernement conservateur, il a répondu : « Personne, vraiment personne, ne devrait faire ces traversées. Les chiffres augmentent, ils ne diminuent pas. C’est pourquoi nous voulons démanteler ces gangs pour mettre un terme à ces traversées ».

« Ce que je ne vais pas faire, c’est choisir une date arbitraire, un nombre arbitraire, parce que ça n’a pas fonctionné dans le passé. Mais je tiens à préciser que mon intention est de démanteler les gangs qui se livrent à cet ignoble commerce. »

Des migrants sont amenés au port de Douvres par un canot de sauvetage de la RNLI après avoir été repérés dans la Manche tentant de faire la traversée depuis la France à bord de canots pneumatiques, le 23 avril 2024 à Douvres, en Angleterre. Au moins cinq migrants seraient morts en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis la France ce matin. La nuit dernière, le projet de loi du gouvernement britannique sur la sécurité au Rwanda a finalement été adopté par le Parlement. (Photo by Chris J Ratcliffe/Getty Images)

484 migrants ont traversé depuis l’élection

Les chiffres officiels montrent que 65 personnes ont traversé la Manche sur un seul bateau lundi, et 419 sur six bateaux mardi, soit une moyenne d’environ 70 personnes par bateau, ce qui porte le total provisoire pour 2024 à 14.058.

Il s’agit d’une augmentation de 10 % par rapport à la même période l’année dernière (12.772) et de 6 % vis-à-vis de la même période en 2022 (13.318), selon l’analyse des données du gouvernement.

L’année dernière, 29.437 immigrés clandestins sont arrivés en Grande-Bretagne après avoir fait la traversée, soit une baisse de 36 % par rapport au chiffre record de 45.774 atteint en 2022.

Ces dernières traversées montrent que 484 immigrants sont arrivés par petit bateau depuis la victoire électorale du parti travailliste la semaine dernière.

Plusieurs enfants ont été photographiés alors qu’ils débarquaient à Douvres, dans le Kent, dans des conditions météorologiques favorables en mer, mardi.

Des groupes de personnes ont été escortés depuis des bateaux de la Border Force et des canots de sauvetage, portant des gilets de sauvetage, certains enveloppés dans des couvertures.

Le temps venteux qui régnait dans la Manche mercredi semble avoir empêché toute tentative de traversée pour la troisième journée consécutive.

Avec PA Media

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