Des dizaines de milliers d’emplois pourraient disparaître en Suisse à la suite de la mégafusion entre la première et la deuxième banque du pays et les syndicats demandent d’ores et déjà un plan de sauvetage pour les employés d’UBS et de Credit Suisse.
Le sauvetage express mais à contrecoeur de Credit Suisse par UBS sous la pression du gouvernement et des autorités de régulation a provoqué une onde de choc dans le pays, où le secteur bancaire pèse d’un poids important.
« De nombreux emplois sont menacés », a reconnu l’Association suisse des employés de banque (ASEB), avertissant que l’incertitude à laquelle sont actuellement confrontés les employés du Credit Suisse était « extrêmement stressante ».
UBS va payer une somme presque symbolique de 3 milliards de francs suisses (un peu plus de trois milliards d’euros) en actions pour avoir accepté de reprendre une banque au bord de l’effondrement.
Pour mieux faire avaler la pilule, l’Etat fédéral offre une garantie de 9 milliards de francs en cas de mauvaise surprise et la banque centrale met à disposition jusqu’à 100 milliards si nécessaire.
Les redondance des deux plus grandes banques suisses
Mais ce sont les redondance des deux plus grandes banques en Suisse et ailleurs qui inquiètent les employés.
Les deux géants comptent actuellement environ 120.000 collaborateurs dans le monde, dont quelque 37.000 en Suisse.
Mais une fois la méga-fusion consommée, il ne fait aucun doute que bon nombre de ces emplois deviendront superflus.
Les deux enseignes sont présentes dans bon nombre de villes en Suisse, souvent côte à côte et avec une offre très similaire.
Les redondances sont donc nombreuses et le groupe de réflexion BAK Economics a averti dès lundi que pas moins de 12.000 employés basés en Suisse dans les deux banques pourraient voir leur emploi disparaître.
Les experts semblaient convenir que les emplois les plus à risque se trouvaient parmi le personnel du Credit Suisse, et en particulier les quelque 17.000 personnes travaillant en Suisse ainsi que un nombre similaire d’employés de son unité de banque d’investissement.
C’est par elle qu’une bonne partie des scandales qui ont miné la crédibilité de Credit Suisse sont arrivés et UBS a prévenu que cette branche d’activité allait être nettement réduite.
Les salariés d’UBS ne sont pas pour autant à l’abri.
Si deux emplois sont redondants, il n’est pas certain que ce sera toujours l’employé d’UBS qui restera.
Le sauvetage des emplois
Les syndicats suisses réclamaient mardi que les banques et les gouvernements lancent un vaste « plan de sauvetage » pour les salariés impactés.
« Le sauvetage des banques doit également signifier le sauvetage des emplois », a estimé l’ASEB, qui a créé un groupe de travail comprenant des personnes d’UBS et du Credit Suisse, soutenu par le gouvernement, en vue de mettre en place un plan de sauvetage pour le personnel.
Elle réclame entre autres « un gel des licenciements jusqu’à fin 2023 ».
S’il y a actuellement une pénurie de travailleurs qualifiés dans le secteur financier suisse, l’association craint que le nombre de suppressions d’emploi soit trop élevé pour que le marché du travail puisse les absorber.
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