L’ambassade des États-Unis en Russie a lancé une mise en garde contre une attaque terroriste « imminente » à Moscou, quelques heures après les déclarations des autorités russes qui ont annoncé avoir déjoué un complot terroriste dirigé contre une synagogue de la ville.
« L’ambassade suit de près les informations qui indiquent que des extrémistes prévoient de prendre pour cible de grands rassemblements à Moscou, notamment des concerts, et il est conseillé aux citoyens américains de ne pas s’y rendre dans les prochaines 48 heures », a prévenu l’ambassade des États-Unis sur son site Internet le 8 mars.
Les Américains en Russie ont été invités à éviter les foules, à suivre les médias locaux et à être attentifs à ce qui se passe autour d’eux, selon le communiqué. Aucun autre détail n’a été fourni.
Les responsables russes de la sécurité ont déclaré que la Russie avait empêché une cellule de l’État islamique opérant dans une région russe de perpétrer un attentat contre une synagogue à Moscou, a rapporté l’agence de presse étatique TASS News. Ces rapports indiquent que cette cellule faisait partie de la branche afghane du groupe, connue sous le nom d’ISIS-Khorasan.
Il n’est pas certain que les déclarations de l’ambassade des États-Unis et des responsables russes soient liées.
Le service fédéral de sécurité russe (FSB), successeur du KGB soviétique, a déclaré qu’ils « se préparaient à attaquer les fidèles d’une synagogue à l’aide d’armes à feu », selon les médias soutenus par l’État, ajoutant que les membres du groupe terroriste ont riposté et ont été « neutralisés » par le service de sécurité.
Des armes à feu, des munitions et des composants pour fabriquer un engin explosif improvisé ont été trouvés et saisis, a ajouté le communiqué, selon l’agence TASS.
Des images vidéo diffusées par Zvezda News, qui dépend du ministère russe de la défense, et publiées sur les sites de médias sociaux, montrent ce qui semble être des agents du FSB en train de fouiller une maison. La vidéo laisse apparaître les corps de deux hommes, des armes et des munitions.
ISIS-Khorasan a déclaré qu’il cherchait à établir un califat en Afghanistan, au Pakistan, au Turkménistan, au Tadjikistan, en Ouzbékistan et en Iran. Le groupe est apparu pour la première fois dans l’est de l’Afghanistan fin 2014 et s’est forgé une réputation de brutalité, en combattant parfois les talibans, qui contrôlent désormais le pays depuis le retrait des forces américaines en août 2021.
Le 7 mars, le ministère russe de la Défense a adressé un avertissement aux diplomates de l’ambassade des États-Unis, dont l’ambassadeur des États-Unis en Russie, les informant qu’il prenait pour cible trois organisations non gouvernementales (ONG) américaines. Tout diplomate qui s’avérerait associé à ces ONG serait contraint de quitter le pays.
Le ministère a déclaré avoir convoqué l’ambassadrice américaine Lynne Tracy pour l’informer de cette décision, ajoutant que ces ONG seraient bientôt interdites pour avoir mené « des programmes et des projets anti-russes visant à recruter des ‘agents d’influence’ sous couvert d’échanges éducatifs et culturels », ont rapporté les médias d’État.
L’avertissement a été émis environ une semaine avant l’élection présidentielle russe, au cours de laquelle le président de longue date Vladimir Poutine devrait être réélu.
L’ambassade des États-Unis a réagi en déclarant le 7 mars que cette décision était une « illustration tragique de la volonté du Kremlin d’isoler son propre peuple, en le privant de la possibilité de nouer des contacts, d’élargir ses horizons et de contribuer à la construction d’un monde plus prospère et plus pacifique ».
« Depuis plus de 70 ans, le département d’État américain offre aux citoyens russes – comme aux citoyens du monde entier – la possibilité de visiter, d’étudier et d’apprendre à connaître notre pays », ajoute le communiqué. « Ces programmes permettent également aux Américains de découvrir la culture russe. Les États-Unis restent fidèles à leur volonté de maintenir les ponts entre les peuples de nos deux pays, qui ont perduré pendant les périodes les plus sombres de la guerre froide. »
La déclaration de la Russie intervient alors que les tensions entre Washington et Moscou restent vives dans le cadre du conflit russo-ukrainien qui dure depuis deux ans. Après l’invasion du pays par la Russie, les États-Unis et les alliés de l’OTAN ont fourni des milliards de dollars d’équipement militaire et d’autres formes d’aide au gouvernement de Kiev, et de nombreux pays européens ont depuis choisi de rejoindre l’OTAN.
Le 7 mars également, un haut responsable militaire russe a averti que le conflit pourrait dégénérer en une véritable guerre européenne et que les forces de Moscou seraient probablement impliquées.
Le colonel général Vladimir Zarudnitsky, directeur de l’Académie militaire de l’état-major général de l’armée russe, a fait ces commentaires dans un article destiné à une publication du ministère russe de la Défense, a rapporté l’agence de presse gouvernementale RIA le 7 mars.
« La possibilité d’une escalade du conflit en Ukraine – de l’expansion des participants aux ‘forces par procuration’ utilisées pour la confrontation militaire avec la Russie à une guerre à grande échelle en Europe – ne peut être exclue », aurait-il déclaré.
« La principale source de menaces militaires pour notre État est la politique antirusse des États-Unis et de leurs alliés, qui mènent un nouveau type de guerre hybride afin d’affaiblir la Russie par tous les moyens possibles, de limiter sa souveraineté et de détruire son intégrité territoriale. La probabilité que notre État soit délibérément entraîné dans de nouveaux conflits militaires augmente considérablement. »
Reuters a contribué à la rédaction de cet article.
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