Le Parti communiste chinois (PCC) continue à étendre son empreinte mondiale en matière d’investissements dans les ports de commerce. Malgré les avantages économiques liés à ces investissements, les experts signalent que l’intérêt du régime pour tous ces ports est probablement d’ordre militaire avant tout.
La Chine a investi dans 100 ports environ, sur non moins de 60 pays. Les opérateurs portuaires publics, les compagnies maritimes et les investisseurs continuent de l’aider à étendre son contrôle sur l’ensemble du monde.
Les ambitions du régime
Larry Bailey, capitaine de la marine américaine à la retraite et membre de l’ONG Citizens Commission on National Security, affirme que le régime chinois choisit toujours des emplacements qui lui sont profitables financièrement, politiquement et stratégiquement.
« Les ports de commerce font partie du plan du PCC qui consiste à avoir un pied dans la porte, où qu’elle soit », explique Larry Bailey pour Epoch Times.
Il y a plus de 100 ans, le capitaine Alfred Thayer Mahan – un écrivain américain influent – reconnaissait que les ports représentaient une des clés du pouvoir mondial. James R. Holmes, titulaire de la chaire J. C. Wylie de stratégie maritime au Naval War College, considère le régime chinois comme « la puissance la plus mahanienne de la planète ».
« Les stratèges chinois comprennent à la fois l’importance cruciale du commerce maritime et la complémentarité entre le commerce et la puissance navale », écrit M. Holmes pour Epoch Times dans un courriel.
M. Mahan a décrit la puissance maritime comme une « chaîne » dont les maillons sont « le commerce, les flottes marchandes et navales, et des bases ». Par « bases », il entend des « stations navales du côté militaire et des ports commerciaux du côté mercantile ».
M. Bailey note que le régime chinois a « la ferme intention d’avoir la mainmise » sur le commerce mondial, mais que toutes ces acquisitions sont « clairement animées par des motivations plus qu’économiques ».
Les installations portuaires peuvent être exploitées pour amarrer des navires commerciaux, mais aussi militaires. De ce fait, Larry Bailey reste particulièrement attentif à l’expansion maritime du régime chinois.
L’expansion maritime procure un avantage militaire
Cette expansion est bénéfique pour la Chine à plusieurs niveaux, explique M. Bailey. D’une part, en termes d’« influence diplomatique et de pouvoir économique », d’autre part, en termes de « force brute ». Si les deux aspects sont importants, c’est le second que l’ancien officier trouve inquiétant.
Les troupes militaires chinoises, selon Larry Bailey, peuvent être déplacées « facilement et stratégiquement » vers presque n’importe quel endroit du monde. Cet accès à l’ensemble du globe « crée une situation inconfortable, surtout lorsqu’il s’agit d’un gouvernement qui cherche à dominer le monde ».
Pékin peut transformer les ports de commerce qu’il acquiert en installations militaires. « Il s’agit là d’une confiscation essentielle, une manœuvre fondamentale pour devenir une grande nation maritime », précise M. Holmes.
Selon M. Bailey, les investissements croissants du régime dans les ports de commerce ont un « objectif stratégique précis ». Dans un esprit de conquête, le PCC se donne tous les moyens pour « avoir une emprise » sur les pays.
La coercition économique
Si les pays hôtes estiment que le partenariat avec la Chine apporte des avantages économiques, les contreparties peuvent être lourdes, avertit M. Holmes.
« Autoriser la marine de l’APL à utiliser les ports des pays hôtes pourrait mener à leur anéantissement en temps de guerre », prévient-il. Ce qui nuirait concrètement au développement économique et à la prospérité, précise-t-il.
D’autre part, le régime chinois peut aussi tirer parti de ses relations commerciales pour faire pression sur les pays hôtes.
Le PCC « peut prendre en otage les biens de ses partenaires commerciaux [en particulier] lorsque ceux-ci commenceront à dépendre de la Chine dans leur développement économique ». Par exemple, « il peut les obliger à devoir faire un choix entre ce développement ou des libertés qui déplaisent à Pékin, comme la collaboration avec les États-Unis dans le domaine de la sécurité », poursuit M. Holmes.
M. Bailey lance un avertissement aux pays en affaire avec le régime : « Personne ne sait vraiment à quoi pense le PCC, c’est donc l’intérêt qu’il a sur le moment qui détermine où il va et ce qu’il fait. »
Il exhorte les pays à « garder le contrôle de leurs ports et ressources naturelles, car le régime chinois veut clairement les deux ».
Pour James R. Holmes, il est essentiel d’observer la conduite du régime chinois.
« Pour un pays qui se targue d’être anti-impérial, la Chine se comporte vraiment comme les puissances impériales qui l’ont maltraitée pendant son ‘siècle d’humiliation' », dit-il.
« Les nations hôtes devraient examiner de près ses agissements dans les mers de Chine et dans le Pacifique occidental avant de céder un iota de souveraineté sur leurs ports maritimes et leurs ressources naturelles. »
J.M. Phelps est écrivain, spécialisé dans les menaces islamistes et chinoises.
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