Un scientifique américain a récemment témoigné lors d’une audience du Sénat américain. Ses travaux ont révélé que l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) a mené des recherches en biologie synthétique sur le virus mortel Nipah. Certains scientifiques ont également partagé leurs inquiétudes sur le fait que le Canada ait envoyé les virus Nipah et Ebola à un laboratoire potentiellement engagé dans de telles recherches.
« Le virus Nipah est un virus plus petit que le SRAS2 [virus responsable du Covid‑19] et il est beaucoup moins transmissible. Mais c’est un des virus les plus mortels, avec une létalité supérieure à 60%. Il est 60 fois plus mortel que le SRAS2 », a déclaré le Dr Steven Quay, médecin‑scientifique basé à Seattle, lors d’une audition le 3 août menée par une sous‑commission du Sénat
Le Dr Quay, de la faculté de médecine de l’université de Stanford depuis une dizaine d’années, a déclaré que les travaux sur le virus Nipah du laboratoire de Wuhan n’étaient pas menés dans des installations de niveau de biosécurité 4 (BSL‑4), le plus haut niveau de biosécurité, mais dans des installations BSL‑2 ou BSL‑3.
« C’est la recherche la plus dangereuse que j’aie jamais rencontrée », a‑t‑il affirmé.
Dans une interview accordée à Epoch Times, le Dr Quay a déclaré que les accords internationaux interdisent la biologie synthétique sur certains virus mortels, tels que Nipah et Ebola. La biologie synthétique consiste à créer ou à reconcevoir des entités et des systèmes biologiques. Un exemple de biologie synthétique est la recherche à gain de fonction, qui consiste à augmenter le niveau de létalité ou la transmissibilité d’agents pathogènes.
Le Laboratoire national de microbiologie (LNM) du Canada à Winnipeg a expédié des échantillons des virus Nipah et Ebola à l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) en mars 2019 après avoir reçu une demande du laboratoire chinois. L’envoi a été organisé par la scientifique d’origine chinoise Xiangguo Qiu, qui travaillait au LNM à l’époque, avec la permission de ses supérieurs. Le Pr Qiu et son mari, Keding Cheng, ont fait l’objet d’une descente de la Gendarmerie royale du Canada au laboratoire en juillet 2019 et ont ensuite été licenciés pour des raisons non divulguées.
Le Dr Quay a déclaré que sa recherche était basée sur l’examen des informations des premiers patients Covid‑19 que la Chine avait téléchargées dans les bases de données internationales et qu’il a trouvé « 20 contaminants inattendus » dans les spécimens humains, y compris le virus Nipah et d’autres matériaux, tels que des gènes de chèvrefeuille. Il a déclaré que ces substances étaient probablement contenues dans les spécimens en raison d’une contamination croisée provenant d’autres recherches menées au WIV.
Le Dr Quay a fait savoir qu’à l’exception du virus Nipah, les 19 autres éléments que lui et ses collaborateurs ont trouvés et qui « ne devraient pas se trouver chez l’homme » avaient été signalés dans des articles scientifiques par le WIV. L’institut a donc justifié ses travaux sur les gènes du chèvrefeuille ou les virus du cheval, par exemple.
« Ainsi, 19 de nos résultats ont été validés, prouvant que nous testions avec précision ce qui s’était passé en laboratoire les deux années précédentes. Mais une chose qu’ils n’ont pas publiée, c’est le travail sur le virus Nipah. Il n’y a pas eu de publication à ce sujet. »
Le Dr Quay a précisé que la souche du virus Nipah découverte n’était pas la même que celle que le Canada avait envoyée au WIV.
Selon M. Joe Wang, qui a dirigé un programme de développement d’un vaccin contre le SRAS au Canada pour une des plus grandes sociétés pharmaceutiques au monde, il est inquiétant que le Canada envoie des échantillons de virus à un laboratoire effectuant de telles recherches.
« Le WIV pourrait au moins utiliser les échantillons envoyés par le Canada à des fins de comparaison avec la recherche en biologie synthétique sur l’autre souche de Nipah », a déclaré M. Wang, désormais président de NTD Television Canada, le média partenaire d’Epoch Times.
Bernard Massie, un chercheur en virologie qui a pris sa retraite du Conseil national de recherches du Canada en tant que directeur général par intérim, a déclaré qu’il « réfléchirait à deux fois » avant d’envoyer des échantillons de virus mortels au WIV. Il a fait remarquer qu’avec la technologie actuelle, il est également pratique pour les laboratoires de construire leurs propres séquences de virus, mais que cela demande plus d’efforts.
« Il est certainement beaucoup plus rapide d’obtenir un isolat viral que de le construire à chaque fois. C’est plus pratique », a déclaré le Pr Massie dans une interview.
Epoch Times a contacté l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), qui est en charge du LNM, mais l’agence n’a fourni aucun commentaire sur les conclusions du Dr Quay. Un porte‑parole a répondu dans un courriel : « Tous les transferts du LNM suivent des protocoles stricts, notamment les exigences de la Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines, de la Loi sur le transport des marchandises dangereuses, de la Norme canadienne de biosécurité et des procédures opérationnelles normalisées du LNM. »
Des documents internes du LNM publiés par le Parlement montrent que lorsqu’un responsable du LNM a demandé pourquoi le laboratoire était sollicité par le WIV pour des échantillons de virus, un membre du personnel a répondu que par expérience, il était plus facile d’obtenir du matériel du LNM que des laboratoires américains et que les laboratoires voisins n’avaient pas la capacité d’expédier de tels échantillons.
Laboratoire P4 de Wuhan
Lors d’une réunion d’une commission parlementaire en mars 2021, des députés ont demandé à la haute direction du LNM pourquoi le laboratoire avait autorisé l’envoi des virus Nipah et Ebola au WIV.
Le directeur général scientifique par intérim du LNM, Guillaume Poliquin, a déclaré aux députés que le laboratoire n’avait envoyé les échantillons au WIV qu’après avoir reçu l’assurance qu’aucune recherche à gain de fonction n’aurait lieu.
Le député conservateur John Williamson a répondu qu’on ne pouvait pas se fier à la parole d’un laboratoire d’État chinois, car le régime chinois « a une histoire de vol et de mensonges ».
Laboratoire national de microbiologie (LNM)
Avant d’être évincée du LNM, le Pr Qiu s’est rendue plusieurs fois au WIV, aidant à former le personnel du laboratoire à la biosécurité de niveau 4.
Le Pr Qiu a également collaboré et publié des articles avec des chercheurs militaires chinois, dont le général de division Chen Wei de l’Armée populaire de libération.
Les Prs Qiu et Cheng, ainsi qu’un groupe d’étudiants chinois, ont été escortés hors du LNM en juillet 2019 lors d’une enquête policière. Les deux ont été officiellement renvoyés du laboratoire en janvier 2021.
Le gouvernement fédéral canadien a refusé de fournir des détails sur les raisons pour lesquelles les Prs Qiu et Cheng ont été licenciés, invoquant des problèmes de confidentialité et de sécurité nationale. Cette position a été contestée par les partis d’opposition, les députés de la Chambre des communes ayant émis, lors de la précédente législature, un ordre exigeant du gouvernement qu’il divulgue ces informations.
Le gouvernement a intenté une action en justice contre le président de la Chambre des communes afin de ne pas divulguer les documents, puis a abandonné l’action en justice après le déclenchement des élections en août 2021 et la dissolution du Parlement.
Cathy He a contribué à cet article.
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