Yonathan Arfi, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), a jugé vendredi que c’était « une erreur » que le début de la fête juive de Hanouka ait été célébré jeudi soir à l’Élysée, en présence d’Emmanuel Macron.
« Effectivement ce n’est pas la place au sein de l’Élysée d’allumer une bougie de Hanouka parce que l’ADN républicain c’est de se tenir loin de tout ce qui est religieux », a estimé Yonathan Arfi au micro de Sud Radio, au lendemain d’un début de polémique qui pointe la remise en cause des principes de laïcité.
La cérémonie de la Conférence européenne des rabbins à l’Elysée a fait l’objet de plusieurs vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrant l’allumage par le grand rabbin de France Haïm Korsia, sous les yeux d’Emmanuel Macron, d’une bougie de Hanouka, au premier jour de cette traditionnelle fête juive des lumières.
Ces images ont suscité plusieurs réactions politiques, notamment à gauche : le secrétaire national à la laïcité du Parti socialiste Jérôme Guedj a ainsi estimé sur X qu’« aucun élu de la République ne devrait participer (à une cérémonie de Hanouka), comme toute manifestation religieuse ».
« L’Élysée n’est pas un lieu de culte (…) On ne transige pas avec la laïcité », a renchéri Carole Delga, présidente de la région Occitanie, dénonçant « un mauvais signal envoyé par l’État à la République ».
Prochainement, un hommage aux victimes de l’attaque du Hamas
À l’occasion de cette cérémonie d’Hanouka, Emmanuel Macron a promis de fixer « dans les semaines à venir » la date d’un hommage aux victimes de l’attaque du Hamas le 7 octobre en Israël, estimant devoir attendre car des familles « ont encore des otages ».
« Évidemment, nous rendrons un hommage à tous les enfants partis et à tous les proches. Simplement, c’est en concertation avec les familles que je déciderai de la date », a expliqué le chef de l’État lors d’une cérémonie à l’Élysée où il s’est vu remettre le prix annuel de la Conférence européenne des rabbins (CER) qui récompense la lutte contre l’antisémitisme et la sauvegarde des libertés religieuses. « C’est pourquoi ai-je attendu, parce que plusieurs de ces familles ont perdu des enfants, des proches, et ont encore des otages », a ajouté Emmanuel Macron, selon des propos rapportés par un participant.
Le président du Consistoire central de France Elie Korchia avait appelé mercredi Emmanuel Macron à « annoncer officiellement » une date pour cette cérémonie d’hommage. « Comment rendre un hommage alors que l’inquiétude est là ? », a expliqué jeudi le président. « J’espère que vous comprendrez avec moi ce qui n’est pas une hésitation, ce qui n’est pas un tâtonnement », a-t-il ajouté, promettant de fixer une date « dans les semaines à venir ».
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