CINéMA

Le Jour le plus long : un film épique décrivant les événements du jour J

Événement clé de la seconde Guerre mondiale, le débarquement en Normandie est dépeint dans le film avec un réalisme saisissant
juillet 14, 2024 1:06, Last Updated: juillet 23, 2024 23:19
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Aujourd’hui, les films font largement appel à l’imagerie générée par ordinateur, Computer Generated Imagery (CGI), pour les effets visuels spéciaux, et je m’émerveille donc des cinéastes des époques précédentes qui ont créé des effets stupéfiants sans cette technologie. Bien que ces effets puissent prendre plus de temps à construire et à synchroniser, ils semblent souvent beaucoup plus réalistes.

Lorsqu’elle est utilisée correctement, l’image de synthèse peut améliorer les films de guerre, comme on peut le voir dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998). Toutefois, certains films en abusent ou utilisent des effets de mauvaise qualité, ce qui nuit à l’expérience globale.

Le Jour le plus long, produit en 1962 et réalisé par Ken Annakin, Andrew Marton et Gerd Oswald, utilise des effets pratiques pour décrire l’ampleur de l’invasion alliée de la Normandie, en France, le jour J, ce qui lui confère un réalisme saisissant. L’authenticité du film est renforcée par le fait que de nombreuses personnes figurant dans le film étaient elles-mêmes des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

Le scénario est basé sur le roman éponyme de Cornelius Ryan, paru en 1959.

Le lieutenant-colonel Benjamin Vandervoort (John Wayne) dans « Le Jour le plus long » (20th Century Fox)

Aussi réaliste soit-il sur le plan visuel, le film brille véritablement par l’importance qu’il accorde aux moments humains qui assurent la cohésion du récit. Des simples soldats qui s’amusent dans les casernes aux officiers qui gèrent anxieusement leurs troupes en attendant les ordres du haut commandement, le premier acte fait monter la tension et développe les personnages. Le spectateur est ainsi plongé dans l’action et s’investit émotionnellement.

Le film commence par une introduction lente au débarquement du jour J, présentant les personnages principaux et secondaires. Malgré le mauvais temps, le commandant suprême des forces alliées, le général Dwight D. Eisenhower (Henry Grace), ordonne aux Alliés de lancer l’assaut sur les plages normandes occupées par les Allemands le 6 juin 1944.

Au fur et à mesure que le film se déroule, il se penche sur les actions de ceux qui n’ont pas participé directement aux débarquements, mettant en lumière les efforts des parachutistes qui ont été largués stratégiquement dans des zones clés avant et après l’invasion. Il s’agit notamment des audacieux atterrissages de planeurs britanniques à Pegasus Bridge et des courageuses missions de sabotage entreprises par la résistance française.

Tout au long du film, les points de vue des Alliés et des Allemands sur l’invasion sont habilement présentés. Cette approche à multiples facettes offre une représentation nuancée et équilibrée de ce conflit historique.

En ce qui concerne les forces armées allemandes, ou Wehrmacht, nous apprenons qu’il existait une grande incertitude parmi les responsables, quant à savoir si le débarquement en Normandie constituait la véritable invasion ou s’il s’agissait simplement d’une diversion par rapport à l’itinéraire réel de l’invasion alliée – le détroit de Douvres. Cette incertitude a joué un rôle crucial dans le succès de l’assaut massif, les forces allemandes étant dispersées et incapables de contrer efficacement les efforts combinés des Alliés.

Du côté des Alliés, le film a été acclamé pour sa description précise des réserves des commandants concernant le débarquement. Il montre de manière saisissante comment de nombreuses troupes alliées ont été confrontées à des tirs de mitrailleuses dévastateurs sur les troupes débarquant sur les plages.

Les Américains, en particulier, sont entrés dans la Seconde Guerre mondiale relativement tard et n’avaient pas l’expérience du combat des troupes allemandes aguerries. Les Allemands ont affiné leurs compétences au cours d’années de guerre acharnée. De plus, les Allemands possédaient des armes, des véhicules et des équipements supérieurs, ce qui compliquait encore l’assaut des Alliés.

Janine Boitard (Irina Demick) participe à la Résistance clandestine française dans « Le Jour le plus long » (20th Century Fox)

L’une des scènes les plus marquantes est celle où Henry Fonda incarne le général de brigade Theodore Roosevelt Jr. conduisant ses troupes sur le sable d’Utah Beach. Cette scène évoque un fort patriotisme, en particulier chez les vétérans de l’armée.

D’autres scènes, comme celle où John Wayne représente le lieutenant-colonel Benjamin Vandervoort tenant bon face à des forces écrasantes, témoignent d’une détermination à toute épreuve qui souligne le caractère essentiel de l’avancée et de la tenue des points stratégiques.

Sur le plan civil, le film met également en lumière l’ingéniosité de la résistance française qui aide clandestinement les forces d’invasion alliées. Il rend hommage à la contribution souvent négligée des civils. Un moment mémorable montre un vieux français qui assiste au début de l’invasion et qui brandit un drapeau depuis sa fenêtre, au milieu du chaos de la guerre qui se déroule le long de la côte.

Le brigadier général Norman Cota (Robert Mitchum) dans « Le Jour le plus long » (20th Century Fox)

Le film était la vision ambitieuse du producteur Darryl Zanuck, qui entendait créer l’épopée définitive de la Seconde Guerre mondiale, et il y est parvenu admirablement. Outre John Wayne et Henry Fonda, une constellation de stars du cinéma, dont Rod Steiger, Robert Mitchum, Richard Todd, Robert Ryan, Eddie Albert et Richard Burton, ainsi que des acteurs de premier plan venus de pays européens, se sont joints à Darryl Zanuck pour faire de ce film un événement monumental. Plusieurs de ces acteurs, comme Eddie Albert, Richard Todd et Rod Steiger, étaient eux-mêmes des vétérans de la Seconde Guerre mondiale et ont contribué de manière significative à l’authenticité du film.

Le Jour le plus long est une représentation puissante et convaincante de l’un des chapitres les plus héroïques de l’histoire récente du monde. Les séquences de batailles sans effets de synthèse et le vaste ensemble de talents qui le composent continuent aujourd’hui d’inspirer l’admiration, le patriotisme et la vénération.

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