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Le laboratoire de Wuhan à l’origine du Covid avec une probabilité de 70% selon une nouvelle étude

Des chercheurs ont affirmé qu'aucun animal n'avait été identifié comme "hôte naturel ou intermédiaire du virus", contrairement aux rapports initiaux.
mars 18, 2024 18:43, Last Updated: mars 18, 2024 18:43
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Une étude récente a conclu que le virus du Covid-19 a une origine « non naturelle », avec une forte probabilité qu’il provienne de l’Institut de virologie de Wuhan (WIV: Wuhan Institute of Virology), en Chine.

L’étude évaluée par des pairs, publiée dans la revue Risk Analysis le 15 mars, a utilisé un outil d’analyse des risques pour déterminer l’origine du virus Covid-19. L’analyse a  montré une probabilité de 68% pour que l’origine du SRAS-CoV-2 soit « non naturelle ». Bien que l’étude n’ait pas prouvé avec certitude l’origine du virus Covid-19, ses auteurs ont souligné que « la piste du laboratoire ne peut pas être facilement écartée ».

Depuis le début de l’épidémie en décembre 2019, les origines animales et la fuite de laboratoire ont été les deux principales hypothèses pour expliquer la provenance du virus. Si un large éventail d’animaux, dont des chauves-souris, ont été soupçonnés d’être la source du virus, « aucun animal n’a encore été identifié comme l’hôte naturel ou intermédiaire du virus », notent les chercheurs.

« L’un des coronavirus de chauve-souris connus les plus proches, le RaTG13, était à l’ étude à l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) et présente une homologie de 96,1% avec le SARS-CoV-2 ». Par homologie, on se réfère à la similitude entre différents organismes qui pourrait suggérer l’existence d’un ancêtre commun. « L’existence et la séquence de ce virus n’ont été connues qu’après le début de la pandémie de Covid-19. »

Pour l’étude, les chercheurs ont utilisé un outil Grunow-Finke modifié (mGFT), un outil d’analyse des risques épidémiologiques qui différencie les épidémies naturelles des attaques biologiques délibérées.

Les auteurs ont recueilli les données Covid-19 par pays du 1er janvier 2020 au 31 octobre 2022 et les ont évaluées en utilisant l’outil mGFT selon 11 critères : risque biologique, souche inhabituelle, distribution géographique, concentration environnementale, intensité de l’épidémie, mode de transmission, temps, propagation exceptionnellement rapide, limitation de la population, manifestation clinique et observations particulières.

« En utilisant l’algorithme GFT modifié, le résultat montre un total de 41 points (68%) sur un maximum de 60 points, ce qui indique que le SARS-CoV-2 est plus probablement d’origine non naturelle », ont écrit les auteurs de l’étude.

Les chercheurs ont souligné que les accidents de laboratoire sont « courants » et que si l’agent pathogène est très contagieux, un seul travailleur infecté peut déclencher une épidémie.

« Le fait que le premier groupe de cas se trouvait à proximité d’un laboratoire de pointe sur les coronavirus, connu pour ses expériences sur les virus de type SRAS, et d’un second laboratoire qui travaillait également sur les coronavirus, ne peut pas être considéré comme sans importance », ont-ils écrit.

Certains des premiers cas d’infection par le Covid-19 ont été signalés sur le marché aux fruits de mer de Hunan, situé à seulement 13 km du WIV. Le 2 décembre 2019, le Centre de contrôle et de prévention des maladies de Wuhan, qui étudie les coronavirus, s’est installé à seulement 280 mètres du marché aux fruits de mer.

Les chercheurs ont recommandé de mettre le mGFT dans la boîte à outils des enquêtes sur les épidémies, car il est très sensible lorsqu’il s’agit de faire la distinction entre les origines naturelles et non naturelles des virus.

L’étude a été financée par le Fond pour l’avenir de la recherche médicale (Medical Research Future Fund), le gouvernement australien et le Fond Balvi Filantropik.

Certains auteurs ont déclaré des intérêts concurrents. Un chercheur a bénéficié d’une subvention du Conseil national de la santé et de la recherche médicale. Un second chercheur a été soutenu par le Fond Balvi Filantropik.

Virus de laboratoire

Le journal Epoch Times a évoqué la possibilité que le Covid-19 provienne du WIV en avril 2020, en publiant un documentaire qui montrait que l’origine du virus provenant d’un laboratoire était le scénario le plus vraisemblable.

Le documentaire met en lumière l’implication de la virologue Shi Zhengli, surnommée la « femme chauve-souris », qui a mené des études sur les coronavirus des chauves-souris au sein du WIV.

Mme Shi « a été la première à identifier la clé qui permet aux coronavirus de franchir les barrières inter-espèces pour infecter directement le corps humain », souligne le documentaire, ajoutant qu’elle serait un « lien important » avec l’origine du virus.

En avril 2023, la sous-commission de la Chambre des représentants des États-Unis sur la pandémie de coronavirus a déclaré qu’elle avait demandé des entretiens directs avec Mme Shi. L’ambassade de Chine s’est toutefois opposée à cette demande.

De nombreuses agences américaines pensent que le virus du Covid-19 s’est échappé du WIV. Le Bureau du directeur du renseignement national a publié un rapport en juin 2023 qui soutient cette théorie.

En janvier, des documents publiés par l’U.S. Right to Know (ndlr. ‘Droit de savoir’), un groupe de recherche en santé publique à but non lucratif, ont montré que des scientifiques américains avaient l’intention de travailler avec le WIV pour créer de nouveaux coronavirus similaires au virus Covid-19 en 2018, avant le début de la pandémie.

Les documents révèlent que les scientifiques « prévoyaient d’utiliser de nouveaux systèmes de génétique inverse et de tester des virus in vivo – en d’autres termes, de créer de nouveaux virus vivants ». Certains documents décrivent les virus à étudier sous ce programme comme présentant « un danger évident et présent d’une nouvelle pandémie de type SRAS ».

Un virologue américain de l’université de Caroline du Nord, le professeur Ralph Baric, a travaillé avec le WIV avec l’intention de créer de nouvelles protéines « spike ». U.S. Right to Know affirme que M. Baric avait déjà créé des protéines spike lorsqu’une proposition a été soumise à l’Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense (DARPA), qui a fini par rejeter la proposition.

L’étude du 15 mars met en évidence une « série d’actions inhabituelles » qui ont eu lieu au WIV, à une période qui correspondrait à la pandémie de Covid-19.

« En septembre 2019, le contrôle du laboratoire a été transféré du commandement et du contrôle civils au commandement et au contrôle militaires, et un entrepreneur a été engagé pour rénover le système de ventilation de l’installation. Simultanément, pour des raisons inconnues, le WIV a supprimé une grande base de données sur les virus contenant environ 20.000 spécimens de chauves-souris et de souris auparavant accessible au public », ont écrit les auteurs de l’étude.

« On ne sait pas si la base de données contenait des séquences pertinentes pour déterminer l’origine du SRAS-CoV-2 et si des tentatives ont été faites pour les dissimuler. »

Il y a également eu dans l’établissement « plusieurs cas » où les mesures de biosécurité ont été mal appliquées.

Par exemple, certains scientifiques n’ont pas respecté les protocoles d’équipement appropriés lorsqu’ils manipulaient des chauves-souris et ont fini par être mordus par ces créatures. Début novembre 2019, « certains membres du personnel de l’institut ont été hospitalisés pour des symptômes similaires à ceux du Covid-19 », ont écrit les auteurs de l’étude.

Lors d’une audition organisée par une commission du Congrès en mars 2023, le Dr Robert Redfield, ancien directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), a déclaré qu’il avait été « mis à l’écart » des premières discussions sur l’origine du Covid-19 après avoir suggéré que le virus aurait pu s’échapper d’un laboratoire, d’après la BBC.

« Il m’a été dit qu’ils voulaient un récit unique et que j’avais manifestement un point de vue différent », a-t-il déclaré.

« Les débats font partie intégrante de la Science, et ils ont écrasé tout débat. »

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