Qui était Nessim Ramdane, chauffeur de VTC âgé de 36 ans, tué le 4 octobre dernier dans le 3e arrondissement de Marseille alors qu’il effectuait son travail ?
Le procureur de la république, Nicolas Bessone, a qualifié le meurtre de Nessim Ramdane de « sauvagerie inédite ». Cet homme au grand cœur, footballeur amateur et éducateur sportif, a été froidement abattu d’une balle dans la tête ce vendredi vers 4 h 30 du matin. L’auteur est un adolescent de 14 ans, qui avait initialement été recruté via internet pour abattre un autre homme, moyennant la somme de 50.000 euros.
« Une balle mortelle à l’arrière du crâne »
Nessim Ramdane, qui avait cette activité déclarée de chauffeur VTC pour « faire vivre sa famille », comme l’a indiqué le procureur de la république lors d’un point presse ce dimanche 6 octobre, avait pris ce jeune client de 14 ans. Ce dernier, recruté par un détenu près d’Aix-en-Provence, avait demandé au garçon de venger l’adolescent de 15 ans poignardé d’une cinquantaine de coups de couteau puis « brûlé vif » ce mercredi 2 octobre à Marseille.
Alors que le chauffeur conduisait en direction de la cité Félix Pyat, avec le suspect de 14 ans et un autre individu à bord, ces derniers ont demandé au chauffeur de les déposer et « de les attendre puisqu’ils avaient quelque chose à faire », a détaillé le procureur de la République. Mais comme Nessim Ramdane n’a pas voulu obtempérer, le mineur de 14 ans a sorti « son 357 Magnum qu’il avait à la ceinture » et lui a tiré « une balle mortelle à l’arrière du crâne », a-t-il ajouté.
Des valeurs qui « ont toujours forcé l’admiration de ceux qui l’ont côtoyé »
Père de famille et passionné de football, Nessim Ramdane a passé du temps dans les clubs de la région où il était très apprécié. Nombre d’entre eux lui ont rendu hommage. Fabrice Coulomb, le directeur sportif du Carnoux Football Club (CFC), a annoncé sur Facebook le « décès tragique » de cet « ancien joueur et éducateur du club », qu’il a décrit comme étant un homme « droit et respectueux, dont les valeurs ont toujours forcé l’admiration de ceux qui l’ont côtoyé ». « Nous avons une pensée émue et sincère pour toute sa famille, à qui nous présentons nos condoléances, et particulièrement à ses 2 garçons, eux-mêmes ayant porté les couleurs du CFC », a-t-il conclu.
De même, le club de Saint-Zacharie lui a rendu hommage ce dimanche, au stade François Coulomb. Au micro de RMC, des personnes qui connaissaient le trentenaire l’ont décrit comme quelqu’un de « très passionné et très bienveillant envers les enfants », qui aimait le foot. De plus, en tant qu’éducateur sportif, il « aimait voir ses élèves progresser ». Il était en outre « une personne dévouée pour sa famille et ses enfants ».
Au club l’ES Fos-sur-Mer, où il a également joué de 2016 à 2018, il a laissé « une forte impression par son caractère bien trempé, mais aussi par son côté attachant et respectueux ». « Nessim était une personne au grand cœur et un joueur hors pair. […] Toujours prêt à mouiller le maillot, il a su gagner l’estime de tous », a encore indiqué ce club, ainsi que le relate BFMTV.
« Il s’occupait d’enfants qui ont l’âge de celui qui l’a assassiné »
Ce mardi 8 octobre, un hommage lui sera rendu à la mosquée de la Méditerranée, dans le 14e arrondissement de Marseille. « Il s’occupait d’enfants qui ont l’âge de celui qui l’a assassiné… C’est terrible », a déclaré Jean-Jacques Coulomb, le maire de Saint-Zacharie. « On dirait qu’on vit un cauchemar. C’était une victime collatérale parce que pas une seconde, on a pensé qu’il pouvait être impliqué dans quoi que ce soit », a signalé l’édile sur RMC.
Un point que le procureur a effectivement clarifié, assurant que le meurtre du père de famille n’était lié « ni de près ni de loin, a un quelconque lien avec le trafic de stupéfiants ». Nessim Ramdane est en réalité une énième victime collatérale dans cette guerre des gangs qui gangrène la cité phocéenne.
Quant au jeune tueur présumé, il a été interpellé puis placé en détention provisoire dans le quartier pour mineurs d’une prison de la région, a-t-on appris dimanche auprès du parquet. Il a reconnu les faits mais parlé d’un tir accidentel.
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