Depuis plusieurs mois, le maire de Saint-Côme-du-Mont (Manche) indiquait être l’objet d’agressions et de menaces. Ce mercredi 9 novembre, l’élu a été découvert par un agriculteur voisin. Blessé à la tête, ses mains et ses pieds avaient été cloués. Dans le même temps, d’étonnantes révélations ont été faites par le procureur de la République, au sujet de l’édile. Toute cette affaire secoue les habitants de la commune.
C’est allongé dans un champ, des clous plantés dans les mains et les pieds, que le maire de Saint-Côme-du-Mont a été retrouvé par un agriculteur ce mercredi, selon les éléments communiqués par le parquet de Coutances.
Une « mise en scène de crucifixion absolument macabre »
Contacté par l’AFP, le procureur de la République de Coutances, Mickaël Giraudet, a précisé que « Bernard Denis a été retrouvé vers 12 h 30 dans un champ à proximité de la salle des fêtes ». Il a déclaré qu’il s’agissait d’une « mise en scène de crucifixion absolument macabre ». Les yeux et la bouche de l’édile avaient été bandés par du scotch, et il était blessé au niveau de la tête, relate Le Parisien.
Le maire a été emmené au centre hospitalier de Saint-Lô, où il a subi une opération mercredi et jeudi, afin d’extraire les clous plantés dans ses talons et ses mains. « Son état de santé physique n’est pas alarmant. Il a fait l’objet d’examens médico-légaux qui ont conclu à une incapacité totale de travail de 21 jours », a précisé le magistrat.
Une enquête pour violences aggravées a été ouverte. Elle a été confiée à la brigade des recherches de Saint-Lô, appuyée de la cellule d’investigation criminelle de la gendarmerie nationale.
« Personne ne vous dira du mal de lui »
Depuis plusieurs mois, le maire de Saint-Côme-du-Mont se disait l’objet d’agressions. Il avait indiqué avoir reçu des menaces de mort anonymes en décembre 2021 et selon lui, celles-ci étaient en lien avec l’annonce faite en décembre 2021, concernant son soutien apporté à Emmanuel Macron. Entendu par les enquêteurs jeudi soir, Bernard Denis « impute son agression à deux hommes lui reprochant, à nouveau, le soutien apporté au Président de la République », précise à ce sujet le procureur de la République de Coutances. Ces deux hommes l’auraient frappé au visage, avant de lui perforer les mains et les pieds avec une cloueuse pneumatique.
Ainsi que l’indique Le Parisien et selon un habitant de cette commune de 500 âmes, le maire n’avait pas d’ennemis. « Qu’est-ce que vous voulez qu’on vous dise ? On ne comprend pas. On est tous comme abasourdis. Il est tellement serviable, tellement proche des habitants. Bernard, c’est comme un ami ou un papa pour tout le monde ici. Personne ne lui connaît d’ennemi et personne ne vous dira du mal de lui », a-t-il confié.
Les habitants abasourdis par l’annonce du procureur de la République
Au total, trois procédures avaient été ouvertes avant l’agression de ce 9 novembre. Deux d’entre elles concernaient l’incendie de son garage et de son véhicule ainsi que des menaces de mort. Ces deux procédures avaient été classées sans suite pour « défaut d’identification d’un potentiel auteur », a mentionné le procureur de la République.
La troisième procédure, qui remonte à mai 2022, concernait deux coups de fusil visant le fourgon du maire. Mais ainsi que l’a également stipulé le procureur de la République, cette agression avait été montée de toutes pièces par l’édile lui-même, un mensonge que ce dernier avait reconnu au cours de la dernière enquête en juin. À ce moment-là, le procureur n’avait pas voulu révéler cet aveu, pour « ne pas tirer sur une ambulance, en l’occurrence sur un homme à l’époque très fragilisé par ce qu’il avait subi », mentionnent nos confrères du Parisien. Dans un communiqué, Michaël Giraudet indique que l’élu « revient sur la reconnaissance des faits de dénonciation de délit imaginaire, mettant en lien l’agression du 9 novembre avec celle du 18 mai 2022 ». Concernant cette affaire-ci, Bernard Denis est poursuivi et doit comparaître le 23 novembre prochain, rapporte Ouest France.
Ces dernières révélations ont jeté un trouble encore plus grand auprès des habitants de la bourgade. « Tout prend des proportions insensées pour un petit village comme le nôtre. On ne sait plus à quelle vérité se raccrocher. Les gens sont sonnés mais aussi perdus », a expliqué au quotidien francilien un habitant. « Il faut maintenant attendre les conclusions de l’enquête pour savoir quoi penser de cette affaire », a prudemment avancé Jean-Pierre Lhonneur, le maire de la commune réunie de Carentan-les-Marais.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.