NEW DELHI – Selon un nouveau rapport, le régime communiste chinois a commencé à prélever arbitrairement l’ADN des habitants de nombreuses villes et villages du Tibet.
L’administration centrale tibétaine, basée à Dharamshala, en Inde, a déclaré que ces efforts indiquaient l’étendue de l’état de surveillance du régime, décrivant les prélèvements d’ADN comme une tactique à long terme pour contrôler la population tibétaine.
« L’escalade de la collecte illicite d’échantillons d’ADN de Tibétains par le régime chinois à des fins de ‘détection des crimes’ découle de ses tentatives désespérées d’établir la légitimité de son autorité sur le Tibet et, par conséquent, ces efforts visent uniquement à garantir sa stabilité », a déclaré Tenzin Lekshay, porte‑parole de l’administration centrale tibétaine, également appelée gouvernement tibétain en exil, à Epoch Times.
Human Rights Watch, une organisation à but non lucratif basée à New York, a déclaré dans un rapport publié le 5 septembre que le régime chinois prélève systématiquement des échantillons de sang pour la collecte d’ADN sur l’ensemble du territoire – même sur les enfants dans les jardins d’enfants.
Ces mesures s’accompagnent d’une nette augmentation du « maintien de l’ordre », selon Human Rights Watch, qui cite des rapports gouvernementaux faisant état, en 2019, d’appels d’offres lancés par la police de la région à des entrepreneurs pour la construction de bases de données ADN ou annonçant la construction d’une telle base. Selon le rapport, les efforts en cours visent à « établir une présence policière » sur le terrain dans toute la région tibétaine.
« La Chine est un État de surveillance qui consacre beaucoup d’argent à la sécurité intérieure. Au Tibet, la Chine a installé plus de caméras de sécurité que de portes et de fenêtres », a déclaré M. Lekshay.
Depuis 2008, en raison du renforcement de la surveillance à la frontière, seule une poignée de Tibétains a pu s’échapper vers l’Inde voisine, contrairement aux années précédentes, selon M. Lekshay.
« La collecte par la Chine d’échantillons génétiques sans consentement viole les droits des Tibétains en vertu du droit international et renforce le régime de surveillance déjà impitoyable de ce pays », a‑t‑il déclaré.
Tsering Passang, président du groupe de défense de l’Alliance mondiale pour le Tibet et les minorités persécutées, a déclaré que le régime communiste intensifiait ses efforts pour réprimer la population locale.
« La collecte massive d’ADN est probablement le dernier recours dont dispose le régime chinois pour contrôler les Tibétains grâce à la biotechnologie », a déclaré M. Passang. Le prélèvement d’ADN prouve que le régime chinois juge que les Tibétains s’intéressent trop à la politique en ce moment.
L’étude de Human Rights Watch révèle que la dernière campagne menée au mois de janvier s’intitulait « Les trois grands ». Autrement dit, « Grande inspection au cas par cas, Grande investigation et Grande intervention ». Dans le cadre de cette campagne, les policiers des postes de police de village nouvellement créés ont visité chaque foyer pour interroger les résidents sur leurs opinions.
Les rapports sur la collecte d’informations génétiques effectuée par le régime chinois au Tibet et dans d’autres régions ne sont pas nouveaux. En 2017, Human Rights Watch a dénoncé la collecte et l’accélération de l’indexation de l’ADN dans la région du nord‑ouest du Xinjiang pour une base de données consultable au niveau national.
Selon Human Rights Watch, les travaux concernant cette base de données, intitulé « Forensic Science DNA Database System » [Système de base de données ADN pour la police scientifique], ont commencé au début des années 2000 dans le cadre d’un projet plus vaste d’information pour la police, connu sous le nom de « Bouclier d’or ».
En 2020, l’Australian Strategic Policy Institute (ASPI) a publié un autre rapport sur la mise en place par le régime chinois de la plus grande base de données ADN au monde, gérée par la police, en étroite collaboration avec des partenaires industriels du monde entier.
« Pourtant, contrairement à ceux qui gèrent d’autres bases de données médico‑légales, les autorités chinoises inscrivent délibérément des dizaines de millions de personnes qui n’ont aucun antécédent d’activité criminelle grave », indique le rapport.
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