Le cyclisme nocturne est devenu une activité populaire auprès des étudiants universitaires en Chine, attirant l’attention de milliers d’entre eux à un moment où leur moral est au plus bas du fait des sombres perspectives d’emploi dans le pays communiste.
Le 8 novembre, la participation dans la ville de Kaifeng, dans la province du Henan, a frôlé les 200.000 personnes selon certains décomptes sur les médias sociaux chinois, provoquant une réaction du Parti communiste chinois (PCC), la police tentant d’urgence de mettre fin à l’activité.
À la suite de cette participation record, la police a annoncé que l’autoroute Zhengkai à six voies serait fermée les 9 et 10 novembre, et trois applications de partage de vélos ont annoncé qu’elles verrouilleraient automatiquement les vélos à proximité de la zone.
Quelques jours avant l’incident viral du 8 novembre, les médias d’État chinois ont publié des articles favorables aux promenades nocturnes, les présentant comme une activité nationaliste faisant l’éloge du PCC. Depuis, les médias ont changé de ton et fustigé les étudiants.
Xiao Wang, un étudiant diplômé de l’université de Zhengzhou, dans le Henan, a informé Epoch Times que son école avait depuis imposé un couvre-feu.
« Notre école nous a demandé, pour notre sécurité, de ne pas nous déplacer après 22 heures », a-t-il expliqué. « Les agents de sécurité ne vous laisseront pas sortir, et ils vérifieront également votre lit. Si vous sortez, vous devez avoir un formulaire de demande de congé de l’instructeur ».
Les utilisateurs des médias sociaux ont publié des vidéos de la police formant un barrage et diffusant des messages demandant aux étudiants de rentrer chez eux et de ne pas provoquer d’embouteillages, et ont montré un grand nombre de vélos en libre-service abandonnés.
Outre les étudiants de l’université, la course virale du 8 novembre a attiré d’autres jeunes et des vétérans de l’armée. Certains étudiants étaient venus d’autres villes à Kaifeng en utilisant des moyens de transport bon marché comme le bus, d’autres ont parcouru de longues distances en train, et une multitude d’entre eux ont attendu l’aube en campant dans des chaînes de restaurants locales.
Les premières réactions à la course de nuit ont été plus positives que critiques.
Un homme de Zhengzhou, qui a demandé à ne pas être nommé, l’a comparée à une activité sportive.
« Dans l’ensemble, c’est une chose très positive pour ces jeunes », a-t-il déclaré à Epoch Times. « Au début, les fonctionnaires ont vu que c’était bénéfique pour eux. D’un point de vue positif, cette initiative a stimulé l’économie et attiré l’attention en ligne. Les services culturels et touristiques locaux pensent que c’est une bonne période. »
Il a déclaré que, même si ce n’est pas intentionnel, l’activité s’est transformée en un mouvement considéré comme une manifestation « pour protester contre cette époque et cette société étouffantes ».
« Ce campus dans son ensemble est comme une prison qui restreint l’esprit et le corps des gens », a-t-il ajouté. « Les étudiants se réunissent et rassemblent davantage de personnes pour mener une activité et une action sociales, ce qui revêt une signification positive. »
« Pour ces jeunes, c’est aussi une sorte de libération du désespoir et de la dépression engendrés par cette époque. »
Chen, un militant social de Zhengzhou qui a préféré utiliser son nom de famille, a déclaré à Epoch Times que l’incident viral n’avait pas été conçu comme une manifestation politique, mais qu’il s’était produit de manière organique avec la participation d’étudiants qui se sont sentis opprimés pendant trop longtemps.
« La plupart d’entre eux sont des enfants et des étudiants nés après 2000. Ils ont spontanément organisé une activité cycliste », a-t-il poursuivi. « Ils n’avaient pas d’autres activités et pas d’argent. Ils ne pouvaient que voyager avec un budget limité, prendre des bus et des vélos, et évacuer leurs émotions. »
Luo Ya a participé à la rédaction de cet article.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.