Grâce aux données recueillies à l’aide de ces micropuces, le Parti communiste chinois (PCC) peut surveiller les activités des particuliers du monde entier, ainsi que le déploiement des armes, selon un rapport.
Le rapport (pdf), rédigé par Charles Parton, chercheur britannique spécialiste de la Chine et ancien diplomate, pour le compte de la société de conseil OODA basée à Washington, appelle les pays libres et ouverts à interdire au plus vite les modules IoT (Internet of Things) fabriqués en Chine de leurs chaînes d’approvisionnement.
Cette décision intervient après qu’« au moins un » module IoT chinois caché « capable de transmettre des données de localisation » aurait été découvert lors d’un passage en revue des voitures gouvernementales et diplomatiques du Royaume-Uni.
IoT est l’acronyme de l’internet des objets, qui englobe les dispositifs capables de collecter des données, de communiquer entre eux, d’envoyer des informations à des systèmes de gestion capables de les traiter et d’agir en fonction des informations recueillies.
Ces applications sont de plus en plus répandues à mesure que les foyers, les industries et les villes deviennent « intelligents », notamment les ampoules électriques, les thermostats, les systèmes de sécurité intelligents, les dispositifs de surveillance médicale, les montres et autres dispositifs à porter sur soi, ou les équipements et systèmes de contrôle utilisés dans les industries et les villes intelligentes.
Après avoir transmis le rapport au gouvernement britannique, M. Parton a exhorté les pays concernés à prendre conscience de cette menace.
« Nous ne sommes pas encore conscients de cette menace. La Chine a compris qu’elle pouvait dominer ce marché et, ce faisant, récolter une quantité impressionnante de données et rendre des pays étrangers dépendants d’elle », a-t-il déclaré au journal The Telegraph.
Pendant 22 ans, M. Parton a consacré l’essentiel de sa carrière diplomatique à la Chine, à Hong Kong et à Taïwan. Il a ensuite conseillé le gouvernement et le parlement britanniques et s’est exprimé sur la Chine à travers le monde.
Risques pour l’économie et la sécurité
Dans son rapport, M. Parton indique que les modules IoT cellulaires sont souvent utilisés dans « des environnements qui font partie de l’infrastructure nationale critique », comme l’énergie, les transports, les communications et la finance, rendant dangereux le fait de dépendre des entreprises contrôlées par le PCC.
« Compte tenu de l’immense importance de ces modules pour l’industrie et la vie modernes, une telle mesure rendrait très vulnérables les pays qui seraient amenés à suspendre leurs approvisionnements. Cette dépendance est dangereuse si elle est entre les mains du PCC, une puissance hostile potentielle, voire réelle », a-t-il écrit.
D’après M. Parton, l’utilisation des modules IoT chinois dans les infrastructures nationales critiques et les industries clés pourrait favoriser l’espionnage et le vol de propriété intellectuelle, permettre une « surveillance étroite des villes intelligentes » ou donner à des acteurs mal intentionnés l’occasion de pirater ces systèmes.
Pour en savoir plus sur la fabrication des armes aux États-Unis, les services de renseignement chinois pourraient « dresser un tableau d’une précision inquiétante sur le nombre de pièces détachées ou de systèmes de défense qui ont été transportés et vers où » en utilisant les données récoltées par les modules IoT intégrés dans les chaînes d’approvisionnement et le système logistique, a-t-il expliqué dans un exemple des risques potentiels.
Dans un autre exemple, M. Parton a fait savoir que les modules IoT des équipements agricoles automatisés des États-Unis peuvent collecter des informations précises comme le rendement des récoltes, ce qui donne au PCC un avantage pour négocier leurs contrats céréaliers ou racheter des entreprises et permet au régime de frapper « avec plus de précision les sanctions imposées aux producteurs américains à des fins politiques ».
Au niveau des particuliers, le PCC pourrait rassembler des données récoltées à partir d’un large éventail de sources, notamment les systèmes gouvernementaux et les échanges entre individus au moyen d’appareils IoT, tels que les ordinateurs embarqués sur les voitures, les appareils électroménagers ou les dispositifs portables, et utiliser l’intelligence artificielle pour retrouver leurs identités, leurs habitudes, leurs contacts et leurs ressources financières, ce qui faciliterait le travail permettant de cibler des membres clés du gouvernement ou des dissidents.
Cheval de Troie
La domination chinoise sur les modules IoT constitue également une menace pour les valeurs des autres pays « grâce au cheval de Troie apparemment inoffensif des ‘villes intelligentes' », qui sert d’euphémisme pour désigner la surveillance exercée par le PCC dans la région nord-ouest du Xinjiang et ailleurs.
Quectel et Fibocom, deux entreprises chinoises en tête du marché mondial de l’IoT, contrôlent près de la moitié de la part de marché mondiale en termes de livraisons de modules IoT, grâce à leur prix compétitifs et à leurs contrats de maintenance.
Toutefois, M. Parton estime que leur avance sur la concurrence est « fondée sur le travail que leur a confié le PCC pour maintenir l’ordre au sein de la population minoritaire du Xinjiang ».
Quectel, Fibocom et China Mobile contrôlent plus de la moitié du marché mondial de l’IoT.
La cause n’est pas encore perdue, car une grande partie de leur part de marché correspond au marché intérieur chinois, a ajouté M. Parton, en invitant les pays libres et ouverts à mettre un terme au développement des parts de marché mondiales détenues par les entreprises chinoises contrôlées et subventionnées par le PCC.
À défaut, les pays pourraient perdre leurs propres industries d’IoT et dépendre du PCC pour les modules cellulaires IoT, a-t-il ajouté.
En guise de recommandations, M. Parton estime que les pays devraient adopter des mesures pour interdire les modules IoT chinois de leurs chaînes d’approvisionnement le plus rapidement possible, avec notamment un « audit approfondi » sur les secteurs où ces modules sont intégrés dans les propriétés et services gouvernementaux, ainsi que dans les infrastructures nationales critiques, une interdiction d’acheter de nouveaux modules IoT chinois d’ici la fin de l’année, et une date limite pour remplacer les produits existants, éventuellement d’ici la fin de 2025.
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