Si proche de chez nous, on oublie trop souvent que le Royaume Uni n’en est pas moins une terre à la fois vaste et morcelée, mosaïque de paysages et de destinées différentes, écrin de multiples trésors. Rien de tel qu’une croisière pour s’offrir des escales qui ouvrent jour après jour la porte vers des mondes qui racontent chacun leur histoire mais qui sont tous très marqués par leur caractère insulaire. Deux semaines au goût de sel et d’embruns dont vous reviendrez en ayant enfin compris la différence entre l’Angleterre, le Royaume-Uni, la Grande-Bretagne et les îles Britanniques !
Londonderry et Dublin, 2 escales irlandaises
Tout au nord de l’île, Derry (ou Londonderry), la deuxième ville d’Irlande du Nord se niche au creux de l’estuaire de la Foyle. La navigation qui mène au port permet de découvrir des paysages de toute beauté entre criques sauvages et landes vertes balayées de lumière changeante. Le fameux irish green épouse le moutonnement du relief apprivoisé sous la forme d’un damier de parcelles aux formes irrégulières, bordées par des murets de pierres séculaires. Toute l’architecture de la ville étalée sur et autour d’une colline raconte son histoire mouvementée. Avec son enceinte construite entre 1613 et 1618, elle est la dernière ville fortifiée d’Europe et même la seule d’Irlande. Les murs épais de 5m s’élèvent à 8m de haut et encerclent le bourg sur 1,5 km, offrant aujourd’hui une belle promenade le long des remparts. Le cœur de la ville fortifiée était aux mains des Anglais qui en firent dès le 17ème siècle un puissant instrument de colonisation et de soumission du peuple irlandais.
A l’extérieur des remparts, les quartiers ouvriers catholiques se sont développés dans le bogside, à savoir la zone marécageuse née sur un bras de la rivière qui s’est comblé au fil des siècles. C’est ici dans le free Derry, que se sont concentrées toutes les manifestations pour la défense des droits des catholiques. Aujourd’hui encore, des murals visibles depuis les remparts rappellent le conflit qui opposa de 1960 à 1998 les rivaux loyalistes protestants et les républicains catholiques, conflit qui coûta la vie à 3466 personnes. Le Museum of Free Derry inauguré en 2007 évoque étape par étape la vie dans le Bogside et est une visite indispensable pour appréhender cette ville.
Incontournable Dublin d’autant que la réhabilitation des anciens docks où s’amarre notre bateau de croisière rend la ville encore plus accessible. Un tram qui part de Point Village permet de joindre en quelques minutes le vieux centre à Abbey Theatre, à deux pas du pont O’Connell. Pour le retour autant privilégier la balade le long du fleuve Liffey, la meilleure option pour découvrir les ponts et passerelles qui se succèdent jusqu’à l’élégant Samuel-Beckett Bridge créé en 2009 par l’architecte espagnol Calatrava. Avec sa ligne moderne en forme de harpe, il enrichit l’expansion du nouveau village urbain qui s’édifie à l’est de la ville dans les anciens Docklands. Les quais larges et aérés font la part belle aux cyclistes et autres coureurs qui profitent de ce nouveau parcours pour se défouler.
On y trouve aussi les Famine Statues, des silhouettes filiformes d’un réalisme frappant, qui rappellent que c’est de ce quai qu’en 1846 embarquèrent vers les Etats-Unis des milliers d’Irlandais fuyant la Grande Famine. Un musée interactif, Epic Ireland, leur est dédié, l’occasion de revivre cette aventure de toute une nation.
Mais Dublin c’est aussi bien sûr les édifices géorgiens en briques rouges qui dans un bel ensemble architectural donnent à la ville son unité séduisante ; c’est l’université de Trinity Collège fondée en 1591 et son impressionnante bibliothèque dont les étagères s’agrandissent d’un km chaque année ; ce sont encore les nombreux parcs très populaires qu’il fasse gris ou soleil car ils offrent de belles opportunités de se mettre au vert entre points d’eau, parterres fleuris et kiosques à musique ; c’est enfin le quartier de Temple Bar au sud de la rivière où galeries d’art et boutiques extravagantes côtoient les célèbres pubs rouges abondamment fleuris où il faut s’offrir une pinte de bière brune servie selon l’usage en 2, voire 3 fois pour que se forme la mousse écrue crémeuse à souhait…
Man et Portland, des îles méconnues
L’île de Man apparaît comme un petit bout de terre celte au large de Liverpool, bercé par la mer d’Irlande. Elle relève directement de la couronne britannique et est régie par ses propres lois sous la houlette du Tynwald, la plus vieille assemblée parlementaire au monde. Le port de Douglas en est la porte d’entrée et quand on découvre sa baie ourlée d’une plage de sable fin, on comprend que la bourgeoisie britannique en ait fait un lieu de destination privilégié. La petite ville aligne sur son front de mer une ligne ininterrompue d’hôtels et autres bâtiments de pur style victorien. La découverte de l’intérieur des terres confirme cette impression de découvrir une Angleterre miniature entre campagne verdoyante, forteresses médiévales et cottages colorés.
La presqu’île de Portland que d’aucuns appellent la «Gibraltar du Wessex» était jadis renommée pour sa carrière calcaire dont les pierres furent entre autres utilisées pour la cathédrale St-Paul de Londres. Elle sert aujourd’hui de porte d’entrée pour les croisières qui veulent découvrir le Dorset et ses fabuleuses falaises de la Jurassic Coast, classées par l’Unesco au patrimoine de l’Humanité pour leur intérêt géologique qui représente la presque totalité du mésozoïque, soit environ 185 millions d’années de l’histoire de la terre. De quoi se sentir bien petit au pied de ces hautes falaises dorées qui malheureusement sont grignotées par la mer dont le niveau monte inexorablement.
Falmouth, un petit goût de Cornouailles
Le regard rivé vers l’océan, les Cornouaillais ont toujours entretenu un lien étroit, voire intime avec le bleu de l’eau et le bleu du ciel. Des quais au bout desquels brille un phare, des barques colorées qui dansent au rythme de la marée, des petits chalutiers que survolent les mouettes, et partout les mêmes maisonnettes qui ressemblent à des maisons de poupées et les éternels pubs où l’on déguste des fish and chips en écoutant les anecdotes que les Cornouaillais partagent volontiers avec les voisins de bar.
Pas étonnant que Falmouth, à l’embouchure du fleuve Fal comme son nom l’indique, abrite le National Maritime Museum avec en guise d’introduction une «cathédrale aux bateaux», avec une vingtaine d’embarcations suspendues au plafond du hall d’entrée afin qu’on puisse en admirer chaque détail. Les Cornouaillais sont d’abord des gens de la mer, qu’ils soient pêcheurs ou matelots, voire même contrebandiers ou naufrageurs. Même si aujourd’hui les historiens du coin répugnent à admettre que des naufrageurs aient pu sévir autrefois dans la région, tout le monde s’entend pour raconter que d’aucuns allumaient des feux pour attirer les navires sur les récifs et s’empressaient ensuite de piller les vaisseaux désemparés. D’autres anecdotes foisonnent aussi sur la contrebande qui fit vivre jadis les gens du pays. Aujourd’hui, Falmouth est sans aucun doute un des ports les plus accueillants des Cornouailles, entre rade, mer et rivière, sans oublier ses belles plages de sable bordées de coquets cottages blanchis à la chaux et garnis de vasques fleuries.
Portsmouth, dernière escale au sud de l’Angleterre
Second port d’Angleterre et avec une activité résolument tournée vers la mer, Portsmouth n’en reste pas moins une ville aisée à découvrir pour un croisiériste autonome. Une navette gratuite qui circule toutes les demi-heures mène les passagers jusqu’au cœur du front de mer à la gare de Portsmouth Harbour, non loin de la Spinnaker Tower. Un bureau de tourisme y distribue gracieusement un plan de la ville. Très vite on réalise que c’est bien le long du littoral que se trouvent les sites incontournables à découvrir.
Emblématique de Portsmouth, la Spinnaker Tower qui a des allures de voile gonflée au vent offre du haut de ses 170m une vue bluffante sur la ville, la côte et même l’île de Wight à condition que les conditions climatiques soient au diapason. Les passionnés de shopping se perdront dans l’immense quartier commercial de Gunwharfs Quays. Les plus curieux n’hésiteront pas à emprunter la promenade de 3 km qui surmonte les fortifications de la ville, au-dessus de la plage de galets, et se poursuit le long du littoral, l’occasion d’observer l’intense activité de ce port où se croisent ferries, paquebots, bateaux de pêche et de plaisance, voiliers, waterbus et même des sportifs dansant sur leur paddle…. On arrive ainsi au Southsea Castle construit en 1544 par Henry VIII pour protéger l’Angleterre des invasions du continent, un château faisant partie intégrante de l’ensemble des forteresses défendant l’Angleterre.
A proximité, le nouveau D-Day Museum illustre les principaux épisodes de la Seconde Guerre Mondiale avec des informations sur les préparatifs du débarquement, sur les leurres destinés à égarer les Allemands et sur l’extraordinaire solidarité de la population britannique. La pièce maîtresse est sans aucun doute la Overlord Embroidery, une immense tapisserie circulaire en 34 panneaux conçue à la manière de la tapisserie de Bayeux. Au retour, le regard se perd vers l’horizon marin déchiré par les cris des mouettes et les sirènes de bateaux, une invitation à une nouvelle évasion.
Rivages du Monde confie cet été cette croisière à sa filiale belge All Ways qui programme «Les charmes des îles britanniques» du 10 au 23 mai 2020 avec de nouvelles escales dont 5 en Ecosse ! De l’Irlande à l’Ulster, de l’Écosse à l’Angleterre, ce merveilleux itinéraire aborde des univers si différents qu’il est difficile de résister à son charme ! Légendes celtiques, archéologie, architecture victorienne, côtes sauvages et paysages de toute beauté seront au rendez-vous. www.all-ways.be
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