La famille de Nathalie Debaillie, une femme de 47 ans enlevée et assassinée par son ex-conjoint à Lille en mai 2019, a assigné mercredi l’État pour « faute lourde » devant le tribunal judiciaire de Paris.
Quatre plaintes déposées
Nathalie Debaillie, enlevée sur son lieu de travail, séquestrée et égorgée, avait averti quatre fois la police de ce que son ex-compagnon prévoyait de lui faire subir… en vain.
Aucune de ses plaintes n’a été enregistrée et transmise au parquet, a déploré l’avocate de la famille Me Isabelle Steyer.
Jérôme T. est jugé à partir de ce lundi par la cour d’assises de Douai pour l’assassinat de Nathalie Debaillie, son ex-compagne, dans des conditions particulièrement atroces.
Les policiers ont découvert le corps sans vie de Nathalie Debaillie, dans la baignoire, bâillonnée, la… pic.twitter.com/3tlr47cqAI
— Collectif Némésis (@Coll_Nemesis) June 24, 2024
« Morte d’avoir fait confiance à la justice »
« Nathalie Debaillie est morte d’avoir fait confiance à la justice », a expliqué l’avocate. La victime avait déposé trois mains courantes puis une plainte au commissariat mais « rien n’a été fait », a souligné l’avocate.
Son ex-conjoint, Jérôme Tonneau, a été jugé et condamné à 30 ans de réclusion criminelle, peine assortie d’une période de sûreté de 20 ans, en juillet dernier par la cour d’assises du Nord.
L’ex-entrepreneur de 58 ans avait surveillé, harcelé et menacé la victime et sa famille pendant des mois à la suite de leur rupture en juin 2018 avant de l’enlever avec l’aide de trois complices puis de l’assassiner.
La famille attend des réponses
Ce crime aurait-il pu être évité ? Pourquoi les plaintes de la victime n’ont pas été transmises au bureau du procureur ? La famille de Nathalie Debaillie attend que la justice réponde à ces questions.
Nathalie Debaillie dépose sa dernière main courante le 22 mai 2019, cinq jours avant son assassinat. Cruelle ironie, ce même 22 mai, elle est convoquée au commissariat après une plainte de son ex-compagnon lui reprochant un soi-disant vol de portable. La plainte de Jérôme Tonneau, connu pour des faits d’escroquerie et d’incendie criminel, sous contrôle judiciaire depuis 2014, avait été dûment enregistrée et transmise au parquet.
Selon Me Steyer, le fait de ne pas avoir enregistré les plaintes déposées par la victime est « un cas d’école du traitement discriminatoire des plaintes déposées par les hommes d’un côté et les femmes pour violences conjugales de l’autre ».
Lors du procès pénal devant les assises, la représentante du parquet avait tenu à présenter les excuses de l’institution à la famille de la victime face aux dysfonctionnements constatés.
« Aujourd’hui, nous attendons que l’État confirme ce pas en avant et reconnaisse officiellement ses torts dans cette affaire », a confié le frère de la victime, Nicolas Debaillie.
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