Une première petite victoire pour la biodiversité : la vente des semences reproductibles est enfin autorisée en France après des années de combat. Pour l’instant, la loi ne concerne que les jardiniers amateurs.
Un petit pas pour la biodiversité et pour une alimentation plus saine, le 10 juin 2020, la loi qui autorise la commercialisation des semences paysannes a été adoptée par le parlement et l’assemblée nationale. Un premier texte a été voté en 2016, mais censuré par le Conseil constitutionnel. Désormais, la vente de semences paysannes, dites semences reproductibles, est officiellement autorisée en France.
Mais attention, cela n’est valable que pour le jardiniers amateurs et les collectivités. Et l’Europe ne l’a pas encore approuvée.
L’information est passée très discrètement et pourtant, cette loi concerne la liberté de la circulation des variétés de semences cultivées depuis des millénaires à travers les territoires, et donc notre alimentation.
« Cette obligation fait le jeu des grands semenciers de la planète, à savoir Monsanto (absorbé par Bayer en 2016), DuPont, Syngenta ou encore le groupe coopératif français Limagrain », explique Anita Siegrist responsable de la communication à l’Association Kokopelli, citée pas France 3.
Le site de l’organisation Réseau semences paysannes explique que le monopole radical exercé par l’industrie sur les semences a provoqué la disparition de 75 % de la biodiversité cultivée en 50 ans. Cette biodiversité cultivée depuis la nuit des temps, ou au moins 4 500 ans, essentielle à notre alimentation, a été jusqu’à aujourd’hui illégale. Seules les semences répertoriées et inscrites dans un catalogue officiel sont autorisées à la vente.
Celles-là sont produites majoritairement par les grands groupes semenciers, qui déposent des brevets. Ce qui, d’une part, empêche quiconque de s’approprier leurs graines, et d’autre part, oblige les paysans à les racheter.
Ces graines nommées F1 sont des graines hybrides « programmées » pour devenir inopérantes. Elles sont aussi plus sensibles et exigent l’engrenage de dépendance des engrais et des pesticides chimiques.
Historiquement, l’industrialisation de l’agriculture a commencé après la Deuxième Guerre mondiale.
L’organisation Réseau semences paysannes explique qu’à l’opposé des hybrides F1, les semences paysannes sont libres de droits de propriété. « Rustiques et peu exigeantes en intrants, elles possèdent aussi une grande diversité génétique qui les rend adaptables aux terroirs, aux pratiques paysannes ainsi qu’aux changements climatiques. Elles forment ainsi un des leviers principaux pour assurer la souveraineté alimentaire des populations au sud comme au nord. »
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