Toutes les questions politiques sont ancrées dans l’histoire.
A ce titre, la rencontre entre la pensée libérale classique et le conservatisme à l’anglaise à donné naissance à l’une des époques les plus prometteuses de notre civilisation occidentale.
Le libéralisme classique, apparu au milieu du XVIIe siècle en Angleterre, a accompagné l’essor de la bourgeoisie contre la main-mise des aristocrates sur la société médiévale.
Cette nouvelle pensée a joué un rôle majeur dans les révolutions qui ont transformé l’anglosphère aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle a conduit à la guerre civile anglaise (1642-51), à la Glorieuse révolution (1688) et à la Révolution américaine (1775-83).
Pour les philosophes libéraux, tels que John Locke, l’objectif principal de tout ordre public est de protéger les personnes et les biens et de garantir l’accès naturel des citoyens à la liberté de pensée, d’expression et de culte.
L’économiste libéral classique Adam Smith, quant à lui, défendait le concept de marchés libres. Grâce à la division du travail, à la concurrence et aux lois de l’offre et de la demande, disait-il, plus de biens vont être produits et à des prix plus bas. L’emblématique Écossais est connu pour son traité sur la « Richesse des nations », publié en 1776, dans lequel il explique que tout entrepreneur motivé par son intérêt personnel sert le bien public, car pour se servir lui-même, il n’a d’autre choix que de satisfaire les autres.
L’union du libéralisme et du conservatisme
On connaît moins son ouvrage de 1759, « La théorie des sentiments moraux », qui, selon le regretté Roger Scruton, « a apporté l’éclairage philosophique qui a donné au conservatisme intellectuel son premier véritable départ dans la vie ».
Smith y présente une vision qui est devenue centrale dans l’évolution du consensus libéral-conservateur. Il affirme que les relations humaines productives ne peuvent pas être fondées uniquement sur la raison, mais doivent aussi l’être sur des sentiments de sympathie à l’égard d’autrui. Il reconnaît l’importance de la liberté, mais insiste également sur l’importance des lois, des institutions et des vertus, seules à même de former des citoyens responsables et de garantir que la liberté sera un bénéfice pour tous.
Face aux événements sanglants de la Révolution française, des anglo-conservateurs comme Edmund Burke et Thomas Jefferson ont acquis la conviction que tout gouvernement doit être modelé sur les coutumes saines d’une société déjà existante plutôt que sur la logique meurtrière d’idées abstraites.
Burke défendait l’idée que la religion devait continuer à jouer un rôle dans le renforcement de la fibre morale d’une nation, et Jefferson insistait sur le fait qu’une société démocratique réussie devait nécessairement s’inscrire dans un principe de continuité.
En substance, les libéraux classiques mettent l’accent sur l’importance des marchés libres et de la liberté, et les conservateurs sur la foi, la famille et la solidarité nationale. Ensemble, ils ont cherché un discours productif entre les agents du changement et les défenseurs de la permanence. Ils reconnaissaient les obligations de la liberté ainsi que ses avantages.
Tuer le partenariat de l’époque dorée
Dans les premières décennies du XXe siècle, un intellectuel socialiste allemand installé à Londres décide d’abolir ce partenariat politique, et peu importe qu’il ait permis un âge d’or.
C’est l’avènement du marxisme et du néo-marxisme, qui a fracturé l’intelligentsia et a inauguré un siècle entier de dysfonctionnements.
Les mouvements politiques et les écoles ont basculé vers la gauche. Les élites culturelles sont devenues de plus en plus radicales et se sont déconnectées des classes moyennes et ouvrières.
Les progressistes marxistes veulent un gouvernement omniprésent, des impôts élevés, que les normes traditionnelles soient rejetées, que l’économie devienne socialiste, que ce soient des élites sans frontières qui exercent le leadership mondial, et que soit méprisé ce que Victor Davis Hanson a appelle « le citoyen mourant ».
Les tyrans du XXIe siècle sont les dirigeants de « l’État profond » et administratif, ceux qui, lors de la récente pandémie de Covid par exemple, ont censuré les données médicales, ont exagéré la crise, et ont utilisé cela à leur avantage politique.
Aujourd’hui, les progressistes exploitent la rhétorique de la « diversité, de l’équité et de l’inclusion » et prétendent protéger les faibles. En réalité, ils créent des coûts élevés, effacent les frontières nationales, gonflent la monnaie, endoctrinent les enfants, censurent la parole, divisent les nations, encouragent les comportements criminels et persécutent les opposants politiques.
La vraie menace pour la démocratie
La gauche aime à présenter les libéraux classiques et les conservateurs modernes comme des racistes, des xénophobes, des homophobes ou des fascistes.
« La menace que fait peser Trump sur la démocratie est désormais systémique », titrait en août un grand journal américain. « Trump a tourné en dérision la démocratie américaine. Pourquoi les Américains ne font-ils rien ? », titrait un autre.
Les militants du radicalisme utilisent une méthode systématique dans laquelle ils commencent par nier la réalité de leurs mauvaises intentions et des attaques qu’ils lancent, et ensuite ils inversent les rôles de « victime et d’agresseur ». C’est précisément la tactique qu’ils emploient à l’encontre des soutiens de Trump.
Qui n’a pas été choqué d’apprendre qu’en 2016, des agents haut placés du FBI discutaient de la mise en place de ce qu’ils ont appelé une « police d’assurance », un système de protection qui leur aurait permis d’empêcher que Donald Trump ne soit élu? Et aujourd’hui, voici un nouveau groupe de procureurs, toujours très politisés, qui l’attaquent et le mettent en examen juste avant la campagne présidentielle.
Même le ministre canadien des Affaires étrangères a annoncé en août que le gouvernement Trudeau envisageait un « plan de match » pour réagir si les États-Unis prenaient un « virage autoritaire d’extrême droite ».
En effet, Trump a permis au cours de son premier mandat de réduire les impôts, sécuriser les frontières, augmenter les revenus, modérer l’inflation, revigorer les marchés boursiers, et ramener les coûts énergétiques et les taux d’intérêt à des niveaux raisonnables. Quelle menace pour un ministre de voir qu’il a toutes les chances d’être réélu!
C’est ce qu’ils appellent la « menace de l’extrême droite ».
Utiliser l’autorité de l’État pour criminaliser des opposants politiques, ou chercher à tirer parti de l’influence d’un ministre des affaires étrangères pour discréditer des candidats politiques dans un pays voisin, rien de tout cela ne relève d’un comportement démocratique digne.
Il n’y a plus de fonctionnaire du gouvernement aux États-Unis qui soit loyal, plus grand-monde pour s’engager avec neutralité à défendre la démocratie. Au lieu de ça, on y trouve des idéologues déséquilibrés qui pensent avoir droit à un pouvoir permanent et qui sont prêts à l’obtenir par tous les moyens nécessaires.
Les libéraux classiques ont travaillé main dans la main avec les conservateurs traditionnels tout au long de l’histoire. Ils se sont unis pour préserver la liberté, l’unité, la sécurité, la bonne foi, la modération et l’intégrité du processus démocratique.
Les tenants de la guerre culturelle et du wokisme, voilà où se situe la vraie « menace contre la démocratie ».
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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