L’Europe est prête à « renforcer » sa défense, a assuré Emmanuel Macron à Donald Trump lors de leur rencontre à la Maison Blanche le 24 février. « Notre objectif commun », a déclaré le président français, « c’est de construire une paix solide et durable » en Ukraine.
15 dirigeants européens, dont Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, ont affiché quelques jours plus tard leur engagement à soutenir Kiev et à se réarmer face à la Russie, trois ans après le début de l’invasion russe.
En dépit du consensus sur la menace russe, les débats continuent sur le Vieux Continent sur les réponses à lui apporter, en particulier entre partisans et adversaires d’un déploiement militaire sur le territoire ukrainien pour y faire appliquer un éventuel accord de cessez-le-feu.
D’autant que nombre de pays européens, notamment de l’Est, ne cachent pas leur inquiétude pour leur propre sécurité en cas de retrait de tout ou partie des 100.000 militaires américains déployés en Europe.
Le président français Emmanuel Macron a estimé en début de semaine que les Européens doivent porter leur effort de défense autour de 3 à 3,5 % de leur Produit intérieur brut (PIB) contre 2 % aujourd’hui, afin de répondre à un possible désengagement américain en Europe.
La France envisage « un financement massif et commun »
Le gouvernement français a appelé le 1er mars l’Union européenne à « retrouver une totale autonomie » en matière de défense, disant vouloir mobiliser davantage l’investissement privé vers ce secteur, avant un sommet à Bruxelles le 6 mars consacré à l’Ukraine et aux questions de sécurité européenne.
« L’Union européenne doit investir davantage dans sa défense. Aujourd’hui, les États-Unis gardent un droit de regard sur les armes, d’où la nécessité de retrouver une totale autonomie », a-t-il ajouté, après une première réunion de négociation avortée entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche.
Le président français Emmanuel Macron espère que les pays de l’Union européenne avanceront rapidement vers « un financement massif et commun » représentant « des centaines de milliards d’euros » pour bâtir une défense commune.
Le président a également proposé d’ouvrir un dialogue européen sur la dissuasion nucléaire française en parallèle de la montée en puissance de la défense européenne et des hausse des dépenses militaires. On parle déjà de sortir de la règle européenne limitant le déficit budgétaire à 3 % du PIB, largement dépassé par la France, pour permettre ces dépenses exceptionnelles.
Emmanuel Macron a également déclaré qu’il « n’excluait pas » de « lancer des produits d’épargne » et de « faire appel à la nation » pour « financer certains programmes » de défense
Le Premier ministre François Bayrou n’y est pas opposé, souhaitant que les dépenses militaires soient exclues des règles européennes qui plafonnent le déficit public à 3 %. Selon le ministre de l’Économie, « c’est techniquement possible, mais il faut maîtriser notre dette.” D’autres pays européens ont plus de marges de manœuvre, alors que la France affiche l’un des déficits publics les plus élevés de la zone euro.
Les pays européens se succèdent pour augmenter leurs dépenses militaires
Le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a annoncé le 2 mars que « davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense », saluant une « très bonne nouvelle », à l’issue du sommet sur l’Ukraine organisé à Londres.
En Allemagne, les conservateurs de Friedrich Merz, qui ont remporté les récentes élections législatives, et les sociaux-démocrates, envisagent un vaste plan d’investissement dans la défense et les infrastructures qui pourrait atteindre plusieurs centaines de milliards d’euros, indique le quotidien Bild. Les besoins de l’armée allemande sont chiffrés à 400 milliards d’euros et ceux des infrastructures à 500 milliards d’euros.
Le Royaume-Uni et l’Ukraine ont signé le 1er mars un prêt de 2,74 milliards d’euros pour soutenir les capacités de défense de Kiev, qui sera remboursé avec les bénéfices des actifs russes gelés.
Le Danemark, qui a récemment accru ses dépenses militaires face à la menace croissante de la Russie, espère se doter d’un système de défense antiaérienne dès 2026, a annoncé le 28 février son ministre de la Défense.
Emmanuel Macron et le Premier ministre portugais Luis Montenegro ont signé le 28 février un accord pour renforcer leur coopération en matière de défense. Le président français a cité cette coopération entre pays européens en exemple d’une Europe de l’armement qui « dépense davantage » et « produit sur son sol ».
« Nous allons promouvoir cette volonté d’aller beaucoup plus vite et plus fort, de dégager des financements nationaux et européens supplémentaires » pour développer « les capacités dont nous avons besoin davantage », a affirmé le président français. « 12 canons Caesar » d’ici à 2027 “et jusqu’à 36″ d’ici à 2034 vont être achetés par le Portugal. En échange, la France s’intéresse aux “solutions technologiques qu’apporte le Portugal (sur) les drones et sa capacité d’innovation”.
Londres refuse l’accord de trêve évoquée par Emmanuel Macron
Le secrétaire d’État britannique aux Forces armées a annoncé le 2 mars que Paris et Londres ne s’étaient pas mis d’accord sur une proposition de trêve d’un mois en Ukraine, évoquée dimanche soir par le président français Emmanuel Macron, « dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques », sans concerner les combats au sol dans un premier temps.
« Plusieurs options sont sur la table, sous réserve de discussions plus approfondies avec les partenaires américains et européens, mais une trêve d’un mois n’a pas fait l’objet d’un accord », a également souligné un responsable du gouvernement britannique.
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a affirmé le 1er mars qu’il était « très important d’éviter » que l’Occident « se divise », en arrivant à Downing Street pour un entretien avec son homologue britannique Keir Starmer en amont du sommet réunissant des alliés de Kiev à Londres.
Avant le début du sommet, la dirigeante italienne a également rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a indiqué le gouvernement italien. « La rencontre a permis de réaffirmer le soutien de l’Italie à l’Ukraine et à son peuple ainsi que l’engagement, avec les partenaires européens, occidentaux et les États-Unis, à construire une paix juste et durable, garantissant un avenir de souveraineté, de sécurité et de liberté à l’Ukraine », a-t-il poursuivi.
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