Le 21 novembre, le chef du renseignement militaire israélien a déclaré que l’Iran se rapprochait de l’uranium enrichi à 90%, qui pourrait être utilisé pour accélérer son programme nucléaire.
Le général de division Aharon Haliva, chef des services de renseignements militaires israéliens, a fait ce commentaire lors d’une conférence tenue à l’Institut d’études de sécurité nationale de Tel Aviv.
« Le moment arrive (…) où l’Iran envisage l’enrichissement à 90%, même si ce n’est que symboliquement », a déclaré Aharon Haliva, notant que cette étape pourrait représenter « le plus grand test pour la communauté internationale ».
L’uranium enrichi à 90% est considéré comme de qualité militaire.
Aharon Haliva est le premier à reconnaître publiquement, en tant que haut responsable des services de renseignement israéliens, que l’Iran pourrait bientôt parvenir à un taux d’enrichissement de 90%, rapporte Axios.
En septembre, un rapport établi par l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU a montré que le stock iranien d’uranium enrichi à 60% a augmenté au point de pouvoir produire une bombe nucléaire s’il était enrichi davantage.
Selon le rapport, le stock iranien d’uranium enrichi à 60% et sous forme d’hexafluorure d’uranium aurait augmenté de 12,5 kilogrammes par rapport au rapport trimestriel précédent pour atteindre 55,6 kilogrammes.
L’Iran a les moyens techniques de produire une bombe nucléaire
Au mois de juillet, Kamal Kharrazi, un conseiller du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré à Al Jazeera qu’en « quelques jours, nous avons pu enrichir de l’uranium jusqu’à 60% et nous pouvons facilement produire de l’uranium enrichi à 90%. … L’Iran a les moyens techniques de produire une bombe nucléaire mais l’Iran n’a pas pris la décision d’en fabriquer une. »
L’Iran nie avoir l’intention de créer une bombe nucléaire, mais la limite fixée par l’accord nucléaire de 2015, également connu sous le nom de Joint Comprehensive Plan of Action est de 3,67%.
Des pourparlers indirects entre l’Iran et les États‑Unis au sujet de l’accord sont en cours depuis 17 mois et ont fait l’objet d’une médiation assurée par des fonctionnaires de l’Union européenne, mais ils ont échoué à plusieurs reprises.
Par ailleurs, le 21 novembre, Aharon Haliva a déclaré qu’à ce stade, il ne voyait « aucun danger réel pour le régime » du fait des manifestations locales qui ont éclaté dans tout le pays après la mort de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans, décédée à Téhéran le 16 septembre alors qu’elle était détenue par la « police des mœurs » iranienne.
Depuis lors, les manifestations se sont transformées en des appels lancés par les Iraniens pour plus de liberté et des revendications destinées à renverser le régime islamique et Khamenei, posant ainsi le défi le plus grave aux dirigeants religieux du pays depuis des années.
Les manifestations se sont poursuivies malgré les avertissements du Corps des gardiens de la révolution islamique, qui avait annoncé qu’il prendrait des mesures plus sévères pour réprimer les manifestants.
Si Aharon Haliva reconnaît que les manifestations ont « déjà basculé, dans une certaine mesure, vers un soulèvement populaire », le chef des services de renseignement militaire a déclaré qu’il ne les voyait pas constituer une réelle menace pour le régime iranien à l’heure actuelle.
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