C’est un monde où l’usurpation de miel et les crevettes injectées de gel sont la norme, et où l’authenticité de l’huile d’olive est aussi trouble que la morale d’un mafieux.
En Australie, l’économie perd chaque année 3 milliards de dollars, victime de délits culinaires concernant le veau, le vin, le poisson et les mollusques. Il ne s’agit pas seulement de denrées alimentaires, mais aussi de marchandises à fort enjeu sur le marché sournois des produits à grignoter, où chaque crevette et chaque shiraz est une contrefaçon potentielle.
L’enchevêtrement de la chaîne d’approvisionnement des aliments et des boissons s’étend de plus en plus à l’échelle mondiale, et c’est la saison des buffets pour les fraudeurs. Les pressions géopolitiques et environnementales forment une combinaison parfaite, rendant les ingrédients bruts aussi rares que les étiquettes honnêtes.
Les produits de la mer sont les plus susceptibles d’être détournés
Les fruits de mer nagent en effet en eaux troubles.
La Chine est confrontée à une marée de crevettes frelatées, gonflées non pas de fierté mais de produits chimiques gélatineux.
Ces imposteurs aquatiques, vêtus de couleurs trompeuses, rapportent une forte somme en faisant pencher la balance, littéralement, vers des profits plus élevés. Mais attention, le festin est immonde, car ces simulacres gélifiés risquent de déclencher une saga de maux gastro-intestinaux.
Et cela ne s’arrête pas aux crevettes. Le monde du caviar est truffé de tromperies et s’étend sur toute la planète dans une somptueuse mascarade d’indulgence mal étiquetée.
La Chine est à nouveau sous les feux de la rampe avec des filets de poisson grillés dont le taux d’erreur d’étiquetage est de 75%, et où les convives prennent des risques avec des poissons-globes toxiques déguisés en dîner.
La malice s’étend même aux bars à sushis de Lima, au Pérou, où l’art du sushi et du sashimi cache une sordide histoire d’échange d’espèces, détecté uniquement grâce à l’analyse pointue du code-barres de l’ADN.
Le dilemme des produits laitiers
Il y a aussi le dilemme des produits laitiers.
Le Royaume-Uni tire la sonnette d’alarme au sujet du fromage – le grand seigneur de la tromperie laitière – tandis que l’Inde, titan de la production laitière, lutte contre le fléau de l’urée et de l’eau contaminée dans son lait.
C’est un gala mondial de la traite et de l’embrouille, où même le sacro-saint yaourt n’est pas épargné par l’escroquerie.
Les oliveraies d’Europe, qui brillent sous le soleil, souffrent non seulement de la canicule et de la sécheresse, mais aussi d’un marché noir de l’huile d’olive généralisé et hors de contrôle.
Ce commerce sournois est florissant, produisant des bouteilles d’huile d’olive faussement vierge ou extra vierge si bien étiquetées qu’elles pourraient être récompensées.
Selon un rapport de la Commission européenne datant de 2022, l’huile d’olive est en tête du classement des produits européens les plus falsifiés.
La tromperie ne s’arrête pas là.
Le classement 2022 des produits comestibles les plus falsifiés établi par le Réseau pour l’Authenticité Alimentaire ressemble à un menu de méfaits : les fruits de mer sont en tête, suivis de près par la tromperie de la viande de volaille, l’escroquerie crémeuse des produits laitiers, les mensonges assaisonnés des herbes et des épices, et les embrouilles spiritueuses des boissons alcoolisées.
Une enquête réalisée en 2019 dresse un tableau sombre du festin de la fraude : plus d’un tiers des entreprises de transformation des aliments aux États-Unis et au Canada, et un peu moins à l’échelle internationale, s’inquiètent de la falsification à des fins économiques.
Les adultérants se cachent dans les épices, les fruits de mer et les boissons. Même les secteurs sains des produits laitiers, des fruits, des légumes et des céréales ne sont pas épargnés, et des scandales comme celui du lait à la mélamine en Chine montrent à quel point ce jeu peut être dangereux.
7 formes sinistres
La fraude alimentaire se présente sous sept formes funestes : des horreurs de l’adultération – où tout ce qui n’est pas de qualité alimentaire, voire des toxines, se retrouve dans les aliments – aux actes plus rusés de manipulation délictuelle et d’étiquetage erroné.
Sans oublier les pratiques sournoises de surproduction (qui sous-tendent des problèmes de respect des étapes de fabrication, ndlr), le vol audacieux de marchandises produites légitimement, le détournement louche de produits destinés à un marché vers un autre, et le culot pur et simple des contrefacteurs et des simulateurs, qui fabriquent des répliques presque parfaites ou des contrefaçons de mauvaise qualité qui trompent le consommateur non averti.
La fraude alimentaire n’est pas un phénomène nouveau. Elle existe depuis l’époque où l’Angleterre médiévale a décrété qu’il était plutôt déloyal de diluer son vin avec de l’eau ou de donner un coup de pouce au poivre avec une pincée de cendres.
En 1784, les États-Unis ont relevé le défi en adoptant des lois sur l’alimentation pour protéger la population des charlatans qui vendaient des toniques alchimiques et des élixirs miraculeux. Au XIXe siècle, la FDA « Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux » est entrée en scène, chevalier en armure réglementaire contre les charlatans et bonimenteurs de remèdes miracles de l’époque.
Comment éviter la fraude alimentaire
Alors, que faire pour éviter un tel assaisonnement trompeur dans son repas ? La seule recette infaillible pour l’honnêteté est celle des chaînes alimentaires honnêtes.
Hélas, dans notre garde-manger mondial, cette pureté est un ingrédient rare.
Le consommateur avisé a tout intérêt à s’approvisionner auprès de vendeurs locaux de confiance, car plus la chaîne d’approvisionnement est courte, moins il y a de risques de tromperie.
Il faut être vigilant. Il faut être attentif aux emballages trafiqués, aux dates de péremption modifiées de manière suspecte et aux produits de grande valeur proposés à des prix étonnamment bas. Dans le grand festin de la vie, il est bon d’être un gourmet méfiant, de peur de manger par inadvertance plus que ce que l’on avait prévu initialement.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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