Les trois candidates à la mairie de Paris se sont retrouvées pour un dernier débat sur BFMTV et BFM Paris.
« Vous allez m’accuser de meurtre aussi ? », « Mme Buzyn a bien appris sa leçon », « elle n’a pas compris » : la socialiste Anne Hidalgo et la LR Rachida Dati se sont affrontées lors d’un débat âpre jeudi soir, face à une candidate LREM, Agnès Buzyn, parfois éclipsée.
À trois jours du second tour des municipales dimanche, les trois candidates à la mairie de Paris se sont finalement retrouvées pour cet ultime débat sur BFMTV et BFM Paris, 24 heures après le report demandé par la maire sortante en soutien aux grévistes des chaînes d’information en continu, qui dénoncent un plan de licenciements massifs.
Cette dernière confrontation, dont la tenue est restée incertaine jusqu’au dernier moment, a été marquée par un fort clivage entre les candidates de la gauche et la droite, face à une candidate du parti de la majorité présidentielle qui a peiné à s’imposer. « Comme je suis extrêmement polie, je ne peux pas parler », s’est agacée Agnès Buzyn, face à ses deux rivales.
Plan vélo, transports
Plusieurs thèmes ont été égrenés pendant près de deux heures de débat : la crise et le monde post-Covid, avant d’aborder le plan vélo, la propreté, la sécurité, les transports, et de poursuivre sur le logement, les départs de Parisiens (estimés à près de 12 000 habitants, par an).
Sécurité, propreté
Sur la sécurité, Rachida Dati a taclé l’organisation de l’exécutif parisien et estimé que Mme Hidalgo a « tellement d’adjoints, que ça les occupera ». Sur la propreté, les deux concurrentes de la maire sortante ont évoqué les rats qui « prolifèrent » (Dati) et « pullulent » (Buzyn) dans la capitale.
Évoquant la salle de consommation à moindre risque, dite « salle de shoot », dans le 10e arrondissement, Mme Buzyn a reconnu ne pas s’y être rendue. « C’est pas une salle ouverte, elle n’a pas compris je crois », a raillé Anne Hidalgo.
Manifestation contre les violences policières
Interrogée sur les récentes manifestations contre les violences policières, la candidate de la droite a estimé que « l’insécurité à Paris est bien antérieure à toutes ces revendications » rappelant que la délinquance a « explosé, tout crime confondu, de + 25% ».
« Il n’y a pas une manifestation qui ne se termine pas en bataille rangée », a ajouté Mme Dati, réélue maire du 7e arrondissement dès le premier tour, notant que « ça affaiblit tous les commerces qui finissent à genoux ». « La loi doit être respectée que les causes nous soient sympathiques ou pas », a estimé de son côté l’ex-ministre de la Santé.
Anne Hidalgo a pointé la responsabilité de l’État et rappelé que c’est « la préfecture de police qui a une compétence pour autoriser une manifestation à dimension nationale », évoquant brièvement les cortèges contre « la suppression d’emploi dans les hôpitaux ». « Il n’y a pas de plan de suppression d’emploi dans les hôpitaux Mme Hidalgo, vous vous trompez de manifestation », a moqué Mme Buzyn.
Anne Hidalgo en tête avec 45%
La liste d’Anne Hidalgo, alliée aux écologistes, arrive largement en tête des intentions de vote (45%) au second tour des municipales à Paris, devant celle de Rachida Dati (34%), selon un sondage BVA publié lundi. Buzyn reste bloquée à la troisième place avec 18% des intentions de vote.
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