Nous pourrions avoir des cellules venant d’autres personnes dans notre cerveau

octobre 30, 2016 8:30, Last Updated: juillet 17, 2017 5:28
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En 1979, des chercheurs de l’Université de Stanford ont découvert pour la première fois que des femmes avaient des chromosomes Y dans leur sang. Les femmes n’ont que des chromosomes X, les chromosomes Y doivent donc venir que quelqu’un d’autre. Dans ce cas les femmes étaient enceintes, et il a donc été conclu que les chromosomes venaient des bébés garçons dans leurs ventres. Il est intéressant de constater que non seulement le génome de la mère entrait dans le bébé, mais que le génome du bébé (et donc du père de l’enfant) entrait dans la mère.

Cet échange de cellules est connu comme le microchimérisme. Depuis ces premières études, nous avons découvert que les femmes n’ayant jamais eu de garçons avaient également ces chromosomes Y étrangers dans le corps. Ces cellules peuvent également affecter le système immunitaire de la femme, et une étude conduite en 2012 a démontré que les cellules étrangères se trouvent dans le cerveau.

Les femmes n’ayant jamais eu de garçons

Une étude menée en 2005 par des chercheurs au Centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson à Seattle s’est concentré sur le microchimérisme chez les femmes n’ayant jamais eu de garçons. Ils ont découvert des cellules à chromosome Y chez 21 % des sujets mesurés. Les résultats allaient de l’équivalent de 0 à 20,7 cellules mâles pour 100 000 cellules femelles.

« Le microchimérisme mâle n’est pas rare chez les femmes sans garçons. »

Cette étude publiée dans l’American Journal of Medicine en août 2005 se conclut ainsi : « Le microchimérisme mâle n’est pas rare chez les femmes sans garçons. En plus des grossesses connues, d’autres sources possibles de microchimérisme mâle incluent la fausse couche spontanée, la lyse d’un jumeau, un frère plus âgé passé par la circulation maternelle, ou le rapport sexuel. »

Les cellules étrangères dans le cerveau et leur corrélation avec la maladie d’Alzheimer

Une étude de 2012 également conduite au Centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson a cherché des traces de microchimérisme mâle dans les cerveaux de femmes décédées. Il l’ont découvert dans les cerveaux de plus de 60 % des femmes.

Les femmes atteintes de la maladie d’Alzheimer avaient moins de cellules microchimériques dans leurs cerveaux. Cette découverte était contre-intuitive, car la maladie est plus courante chez les femmes ayant eu un nombre élevé de grossesses.

La corrélation avec d’autres maladies

Les cellules microchimériques peuvent être trouvées dans le corps d’une femme jusqu’à 38 ans après la grossesse, selon un article publié en 2003 de Michael Verneris de l’Université du Minnesota. Elles pourraient avoir des effets à long terme sur la santé de la femme, mais nous avons peu de certitudes là-dessus.

Certaines cellules microchimériques sont semblables aux cellules souches, qui sont capables de se transformer en différentes sortes de tissus. Ces cellules microchimériques se rassemblent autour des tissus endommagés dans un but de réparation, se transformant en toutes sortes de cellules nécessaires.

Elles ont également été retrouvées dans les cellules cancéreuses, et la raison de cela n’est pas encore clairement établie.

Ces cellules sont perçues par le système immunitaire du corps comme étant partiellement étrangères, la moitié du génome du fœtus venant de la mère et l’autre moitié du père. Elles pourraient aider le système immunitaire à percevoir les cellules cancéreuses qui adviennent lors de mutations génétiques, selon Scientific American.

D’un autre côté, ces cellules sont plus courantes chez les personnes atteintes de sclérose en plaques, une maladie auto-immune. Cela suggère qu’elles pourraient organiser une attaque auto-immune dans le corps.

Nous ne savons pas précisément si elles sont utiles, nuisibles ou ont relativement peu d’effet. Diana Bianchi, généticienne au Centre Médical Tufts, confie à Scientific American : « Il n’y a pas assez de preuves pour accuser ou acquitter les cellules microchimériques fœtales. »

Version anglaise : You May Have Other People’s Brain Cells in Your Head

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