MOYEN-ORIENT

Nouvelles frappes américaines et britanniques au Yémen alors que les attaques des Houthis en mer Rouge se poursuivent

Huit drones détruits dans les zones contrôlées par les Houthis au Yémen et au-dessus de la mer Rouge, a annoncé le CENTCOM
juin 1, 2024 15:29, Last Updated: juin 7, 2024 3:34
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Les forces américaines et britanniques ont mené de nombreuses frappes au Yémen ce jeudi, ciblant plusieurs positions présumées de terroristes houthis.

Le Commandement central des États-Unis (CENTCOM) a annoncé que les forces américaines avaient détruit huit drones dans les zones du Yémen contrôlées par les Houthis et au-dessus de la mer Rouge entre 15 h 15 et 17 h, heure locale, le jeudi 30 mai. Par ailleurs, le CENTCOM a indiqué que des composantes militaires américaines et britanniques avaient lancé des frappes sur 13 cibles présumées dans des zones du Yémen contrôlées par les Houthis.

Les frappes conjointes des États-Unis et du Royaume-Uni sont conduites en réponse à une série d’attaques menées par les Houthis contre les cargaisons de marchandises transitant par la mer Rouge et le golfe d’Aden.

Les Houthis, également connu sous le nom d’Ansar Allah, sont une faction musulmane chiite au Yémen actuellement inscrite sur la liste des terroristes mondiaux spécialement désignés (SDGT : Specially Designated Global Terrorist) par les États-Unis. Le groupe combat le gouvernement internationalement reconnu, la République du Yémen, depuis 2014.

Alors que le principal conflit, contre la République du Yémen, s’est apaisé ces derniers mois, ils ont tourné leur opposition plus au nord contre la campagne militaire israélienne dans la bande de Gaza et ont lancé des attaques de missiles et de drones contre des navires qu’ils soupçonnent de livrer des importations à Israël, ou d’être liés à Israël ou à ses alliés d’une manière ou d’une autre.

Les forces israéliennes ont commencé leur campagne dans la bande de Gaza dans les jours qui ont suivi l’entrée en Israël du Hamas, organisation terroriste palestinienne désignée par les États-Unis et Israël, et ses attaques de grande envergure. Les Houthis ont dénoncé ce qu’ils décrivent comme l’oppression israélienne sur la population palestinienne et se sont engagés à poursuivre leurs efforts pour frapper Israël et perturber le trafic maritime international jusqu’à la fin du conflit en cours dans la bande de Gaza.

Confirmation de pertes et revendication de tirs de riposte

Les représentants des Houthis ont reconnu vendredi les nombreuses frappes américaines et britanniques sur le territoire du Yémen.

Dans un communiqué de presse publié vendredi, le porte-parole des forces houthies, Yahya Saree, a déclaré que les frappes conjointes américano-britanniques comprenaient quatre frappes dans la capitale yéménite de Sanaa, contrôlée par les Houthis, deux autres dans le gouvernorat de Sanaa, une autre dans la ville de Taiz, au sud-ouest du Yémen, et six autres dans le gouvernorat de Hodeidah, sur la côte ouest du Yémen. M. Saree a indiqué qu’une personne avait été blessée lors d’une des frappes conduites à Sanaa, tandis que 41 autres personnes auraient été blessées et 16 tuées lors des six frappes menées dans le gouvernorat de Hodeidah.

Le brigadier Yahya Saree Qasim, porte-parole du groupe houthi du Yémen, s’exprime lors d’un rassemblement de solidarité avec les Palestiniens, à Sanaa, contrôlée par les houthis, le 24 mai 2024, alors que le conflit se poursuit dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement Hamas. (MOHAMMED HUWAIS/AFP via Getty Images)

M. Saree et un autre représentant des Houthis, Mohammed al-Bukhaiti, ont affirmé que plusieurs des frappes conjointes américano-britanniques avaient touché des cibles civiles, notamment des habitations, des ports et une station de radio à Hodeidah.

M. Saree a déclaré que les Houthis avaient répondu à ces frappes en lançant des missiles sur le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower (CVN-69). NTD News a contacté le CENTCOM pour obtenir des commentaires sur les affirmations des Houthis, mais le commandement militaire n’a pas répondu au moment de la publication.

Les affrontements sur la mer Rouge se poursuivent

Les nouvelles frappes conjointes américano-britanniques contre les Houthis interviennent alors que le groupe yéménite a revendiqué la responsabilité des attaques perpétrées cette semaine le long de la voie maritime de la mer Rouge.

M. Saree a affirmé lundi que les Houthis avaient lancé des missiles sur trois navires commerciaux et deux navires de guerre américains. Mercredi, un porte-parole des Houthis a déclaré que la faction yéménite avait lancé six autres attaques mercredi, dont une qui a endommagé le navire commercial MV Laax, et cinq autres qui visaient d’autres navires commerciaux.

Le CENTCOM a quant à lui fait état de frappes américaines les 28 et 29 mai, ciblant des drones et des lanceurs de missiles soupçonnés d’appartenir aux Houthis.

Les frappes conjointes américano-britanniques de jeudi surviennent également un jour après que des responsables houthis ont affirmé que leurs forces avaient abattu un véhicule aérien de combat sans pilote (UCAV) MQ-9 Reaper des États-Unis. Des vidéos et des photos prétendant montrer la destruction du drone ont été mises en ligne. NTD News a contacté le CENTCOM pour vérification, mais l’armée américaine n’a pas confirmé l’incident.

Le gouvernement américain, sous plusieurs administrations présidentielles, a hésité à classer les Houthis comme groupe terroriste.

L’administration du président Barack Obama avait fourni un soutien militaire américain logistique et opérationnel à la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite qui luttait contre les Houthis, bien que cette administration n’ait pas choisi de les désigner comme un groupe terroriste.

L’administration du président Donald Trump a maintenu le soutien des États-Unis à la coalition contre les Houthis dirigée par l’Arabie saoudite tout au long de sa présidence, mais n’a entrepris de désigner les Houthis comme un terroriste mondial spécialement désigné (SDGT) et comme une organisation terroriste étrangère (FTO : Foreign Terrorist Organization) que dans les derniers jours de son mandat.

L’administration du président Joe Biden a annulé les désignations de terroristes de l’ère Trump à l’encontre des Houthis dans les jours qui ont suivi son entrée en fonction.

L’administration Biden a réinscrit les Houthis sur la liste SDGT en janvier, alors que les attaques des Houthis contre les navires de la mer Rouge se multipliaient.

L’administration Biden pourrait à nouveau changer de cap avec les Houthis. En annonçant la décision d’ajouter les Houthis à la liste SDGT, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que cette mesure visait à « promouvoir la responsabilité des activités terroristes du groupe », mais a précisé que les États-Unis « réévalueraient cette désignation » si les attaques cessaient.

En avril, Tim Lenderking, l’envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, a de nouveau indiqué que l’administration Biden pourrait retirer le label SDGT si les Houthis cessaient leurs attaques.

« Mon espoir, en tant qu’envoyé pour le Yémen, est que nous puissions trouver des solutions diplomatiques pour désamorcer la situation et nous permettre de retirer la désignation et, bien sûr, de mettre fin aux frappes militaires sur les capacités militaires des Houthis », a déclaré M. Lenderking à la presse le 3 avril.

En annonçant les victimes des frappes conjointes américano-britanniques de vendredi, M. Saree a déclaré que les attaques des Houthis se poursuivraient « jusqu’à ce que l’agression cesse et que le siège imposé au peuple palestinien opprimé dans la bande de Gaza soit levé ».

De NTD News

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