À la suite d’un imbroglio avec la conserverie qui devait récolter ses haricots verts, une exploitation agricole du Perche a dû trouver une solution pour éviter le gaspillage et limiter les pertes financières.
Depuis quelques semaines, la ferme du Chailloué fait appel à toutes les bonnes volontés pour venir ramasser plusieurs tonnes de haricots verts bio dans un champ de 40 hectares situé à quelques kilomètres de son exploitation principale de Saint-Mard-de-Réno, un village d’environ 400 habitants établi au cœur du Perche ornais.
Si les haricots étaient destinés à une conserverie industrielle bretonne, celle-ci a finalement renoncé à les récolter fin août, les gousses n’étant pas toutes prêtes à être ramassées du fait des aléas du climat.
Selon Samuel et Franck Deschoolmeester, les propriétaires de la ferme du Chailloué dont les propos ont été rapportés par l’hebdomadaire Le Perche, la conserverie voulait des « haricots extrafins » et comptait récolter « le tout en une seule fois » avec ses machines.
La conserverie bretonne a finalement récolté 8 tonnes sur environ 10 hectares.
« Le cas de force majeure – en l’occurrence la sécheresse – leur a permis de se décharger de leurs obligations », explique Samuel Deschoolmeester dans les colonnes du Perche.
Quelques semaines plus tard, du fait des précipitations abondantes du mois de septembre, la ferme de Chailloué disposait de 240 tonnes de haricots verts prêts à être ramassés.
Ne sachant que faire, les propriétaires de l’exploitation agricole se sont adressés à des conserveries du Perche afin d’écouler leurs haricots verts.
« Mais avec les frais de main-d’œuvre nous arrivions à un coût de revient à 9 euros, donc un bocal vendu minimum 10 euros. Beaucoup trop cher », soupire une salariée de la ferme.
Malgré des démarches entamées auprès des professionnels de Rungis, la ferme du Chailloué n’a pu envoyer que 200 kilos de haricots vers les étals du marché d’intérêt national.
« À côté, il y a des gens qui ne mangent pas à leur faim »
Samuel et Franck Deschoolmeester ont également proposé leurs haricots verts à des commerces de bouche locaux avant de décider d’accueillir des particuliers sur leur exploitation.
Depuis la fin du mois de septembre, des cueilleurs se succèdent ainsi dans le champ où ils peuvent ramasser 1 kilo de haricots bio pour 4 euros. La ferme du Chailloué propose aussi aux particuliers qui le souhaitent d’acheter des haricots extrafins déjà récoltés au prix de 8 euros le kilo.
« S’il ne gèle pas, la récolte pourra se faire jusqu’à fin octobre », souligne Samuel Deschoolmeester auprès des journalistes de l’hebdomadaire local.
Bien que l’ouverture du champ aux cueilleurs ne permette d’écouler qu’une petite quantité des haricots verts – seul un demi hectare devrait être récolté sur les 40 hectares que compte le champ – et que le préjudice financier risque de se chiffrer en milliers d’euros, Samuel Deschoolmeester se montre néanmoins satisfait de l’opération, également destinée à « montrer que le gaspillage est bien réel ».
« Jeter des tonnes de légumes à cause d’un processus industriel qui ne peut être assoupli est une aberration. À côté, il y a des gens qui ne mangent pas à leur faim », conclut l’agriculteur.
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