Multirécidiviste, le suspect de nationalité algérienne a été condamné à huit reprises pour des faits de violence en réunion, trafic de stupéfiants et des vols avec effraction.
Quatre jours après l’agression dans un quartier sensible de Reims d’un photo-journaliste, pour « l’empêcher » de faire son métier, un jeune de 21 ans a été mis en examen pour « tentative de meurtre aggravée » et placé en détention provisoire.
Interpellé le 1er mars, le suspect Saïd K.., âgé de 21 ans, de nationalité algérienne, est soupçonné d’être celui qui a « porté les coups » à la tête, « d’abord avec les poings, ensuite avec l’appareil photo » du journaliste, notamment lorsqu’il était au sol, alors que ce dernier « exerçait son métier, et pour ce motif », a déclaré le procureur de la République de Reims Matthieu Bourrette, lors d’une conférence de presse. Le procureur a ensuite annoncé la mise en examen du suspect dans un communiqué.
La victime Christian Lantenois, âgée de 65 ans, journaliste au quotidien régional L’Union, restait placée mercredi en coma artificiel, présentant notamment un « traumatisme crânien très sévère, une fracture du rocher, un hématome sous dural et une hémorragie cérébrale ».
Carte mémoire disparue
Selon le procureur, le regroupement de jeunes que le journaliste était venu couvrir « laissait penser à la préparation d’affrontements » entre bandes rivales. Le matin même, « un certain nombre de clubs de golf, de bâtons et de battes de base-ball » avaient été achetés dans un magasin de sport et « acheminés » dans le quartier. Par ailleurs, le groupe d’individus rassemblé vers 15H00 avait « déplacé des blocs de pierre et des barrières » probablement pour gêner l’arrivée de la police, a-t-il dit.
Grâce aux images de « caméras sur place et d’enregistrements de tiers », Christian Lantenois avait tenté, peu après 15H00, de prendre des clichés à « quelques centaines de mètres d’individus cagoulés qui étaient quelques dizaines », mais un groupe l’avait « rapidement repéré », près de sa voiture floquée du logo de son journal. Le principal suspect a alors « foncé sur lui », rapidement rejoint par douze autres individus. Selon le magistrat, « l’agression dans sa globalité a duré 57 secondes, et les coups portés (…) quelques secondes ».
Saïd K.., qui dispose d’une carte de séjour espagnole et vit dans le quartier Croix-Rouge depuis environ trois ans, est soupçonné de s’en être pris à la victime Christophe Lantenois, pour l’empêcher de prendre des photos des apparents préparatifs d’une rixe, et « probablement » récupérer les images déjà prises, rapporte le procureur. L’appareil photo a été retrouvé sans sa carte mémoire.
Huit condamnations entre 2018 et 2019
Pendant sa garde à vue, l’homme « passablement énervé » a « gardé le silence » et refusé de sortir de sa cellule. Ce dernier a déjà été condamné à huit reprises entre 2018 et 2019 notamment pour des faits de violence en réunion, trafic de stupéfiants et des vols avec effraction.
Un deuxième homme, soupçonné d’avoir aussi porté des coups « en direction de la victime » mais « probablement au sol » à l’aide d’un bâton, a été identifié mais pas interpellé à ce stade, a précisé le procureur.
L’Union a annoncé avoir déposé deux plaintes. Une pour « tentative de meurtre dont notre collègue Christian Lantenois a été victime » et la seconde « pour atteinte à la liberté de la presse et destruction de bien privé, en l’occurrence l’appareil photo de notre collègue ». Le procureur a ouvert une enquête pour « tentative de meurtre aggravé ».
Le principal suspect « encourt à ce stade la réclusion criminelle à perpétuité ».
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