Le président de la région Normandie Hervé Morin a reproché dimanche à Emmanuel Macron « d’inquièter excessivement » les Français au sujet de la menace russe, l’accusant de « dramatisation » pour occulter « les sujets qui fâchent ».
Interviewé par Le Journal du Dimanche, puis sur Cnews/Europe1, l’ancien ministre de la Défense du gouvernement Fillon (2007-2010) a fustigé l’attitude du chef de l’État face à Vladimir Poutine : « Est-ce qu’on a besoin d’être dans une provocation, d’être facteur d’escalade », s’est-il interrogé sur le plateau du Grand rendez-vous.
Hervé Morin : «En face de nous, nous avons des gens qui ne sont pas dans des régimes démocratiques et quelqu’un dont la rationalité nous échappe» dans #LeGrandRDV pic.twitter.com/Fsjm7Nhbfq
— CNEWS (@CNEWS) March 9, 2025
Un discours « facteur d’escalade »
Après l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron mercredi soir, qui a décrit une « menace russe » qui « nous touche » avec une « agressivité » qui « ne semble pas connaître de frontières », M. Morin a déploré que le chef de l’État s’inscrive « dans une provocation » et soit « facteur d’escalade ».
« Notre rôle, c’est d’essayer de trouver les voies et moyens pour qu’on obtienne le plus rapidement possible un cessez-le-feu et un processus de paix. Est-ce qu’on obtient un processus de paix, un cessez-le-feu, en provoquant Poutine par les médias », s’est-il demandé. « Certainement pas. »
« Et est-ce qu’on a besoin d’inquiéter excessivement nos compatriotes en leur disant grosso modo que la menace ultime aux frontières de la France c’est la Russie », a-t-il insisté.
M. Morin a ainsi minimisé le potentiel d’une armée russe qui a été « incapable d’écraser une armée qui était une armée de va-nu-pieds en 2022 » lors de l’invasion de l’Ukraine. Il rejoint ainsi une position exprimée par Marine Le Pen vendredi au Figaro : la leader du RN avait estimé qu’il y avait « peu de chances pour qu’elle (la Russie) ambitionne de venir jusqu’à Paris », alors qu’elle avait « du mal à avancer en Ukraine ».
Éviter « de parler des sujets qui fâchent »
Selon le centriste, M. Macron alimente une stratégie « d’effets d’annonce, de dramatisation » qui correspond à « un mode de mise en scène permanent », ironise-t-il dans le JDD.
Et « tant qu’on parle de guerre, plus personne ne parle de la démission du gouvernement ou d’élections anticipées en juillet. Et surtout, ça évite de parler des sujets qui fâchent comme la réduction de la dépense publique ou le rééquilibrage du régime des retraites », fait encore valoir M. Morin dans l’hebdomadaire.
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